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Soumeylou Boubèye Maïga : «LA STABILISATION DU PAYS DOIT SE FAIRE SELON LES PRINCIPES DÉMOCRATIQUES»

A l’occasion de la rentrée politique de son parti Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), samedi dernier à Ségou, Soumeylou Boubèye Maïga a fait des déclarations qui sonnent comme des clarifications.
L’ancien Premier ministre a tenu à réaffirmer sans ambages son soutien au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Au cas où son départ de la Primature aurait semé quelque doute dans certains esprits, cette déclaration a le mérite de la clarté : « Sans ambiguïté aucune, nous soutenons le président IBK et le Premier ministre Boubou Cissé ».


Au lendemain du rendez-vous de la Capitale des Balanzans, nous avons rencontré le président de l’ASMA-CFP qui explique que son soutien s’inscrit dans la durée et qu’il est résolument engagé dans l’Accord politique pour la gouvernance. Pour lui, l’entente du 2 mai dernier n’est autre que la phase II de la mise en œuvre du projet politique du président Ibrahim Boubacar Keïta : « Notre grand Mali avance ».
Le pays, estime-t-il, doit être stabilisé suivant les principes démocratiques. « Les Maliens ont élu le président de la République. Pas question de favoriser une nouvelle légitimité en dehors de lui », souligne-t-il en précisant que le dialogue politique inclusif devrait aboutir à l’union sacrée autour du président Keïta pour sortir le pays du mauvais pas.
Le parti ASMA-CFP soutient la prorogation du mandat des députés, précise Soumeylou Boubèye Maïga pour qui cette légitimité doit être renouvelée rapidement par des élections législatives. Dans la perspective des futures échéances électorales, l’ASMA-CFP entend constituer avec d’autres formations un bloc politique qui va fédérer les forces acquises au soutien du projet politique du président Keïta.
Sur les questions de sécurité, Soumeylou Boubèye Maïga est convaincu que le niveau intolérable de la violence dans la région de Mopti n’est pas le fait d’un conflit intercommunautaire. « C’est le fait de groupes radicaux qui veulent créer un vide et imposer un nouvel ordre politique », analyse-t-il, invitant à éviter des références à l’appartenance religieuse ou ethnique dans la communication sur les événements qui endeuillent la région de Mopti.
Le renouvellement du mandat de la Minusma est prévu à la fin de ce mois. Dans cette perspective, l’ancien Premier ministre estime que le mandat de la mission onusienne devrait refléter la réalité sur le terrain. La réalité du terrain, pour lui, c’est la situation critique et la menace de l’expansion de la violence à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.
La sphère musulmane du continent, observe-t-il, est sérieusement menacée par les groupes radicaux qui ambitionnent de continuer à étendre leur zone d’influence.
Le nouveau mandat de la Minusma devrait permettre d’établir une articulation avec le G5 Sahel afin de mener des actions permanentes dans les zones frontalières qui sont les endroits de prédilection des groupes extrémistes.
Soumeylou Boubèye Maïga prône aussi une coopération plus poussée entre les pays concernés pour une mutualisation des efforts aussi bien dans l’action militaire que dans la reconstruction du vivre ensemble. Cette reconstruction, préconise-t-il, commande de trouver des solutions aux problèmes de gouvernance qui ont provoqué la perte de confiance des citoyens dans les institutions. Les solutions ? L’ancien Premier ministre propose une nouvelle gouvernance territoriale qui se traduira par une décentralisation plus poussée, donnant davantage de possibilités aux populations dans la gestion des affaires locales. Il soutient également l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif.
Sur la question de la négociation avec les groupes radicaux, l’ancien Premier ministre pense qu’il faut neutraliser la branche radicale et récupérer tous les individus qui se sont engagés par opportunité.
« C’est le noyau dur qui est la source de la violence », souligne-t-il, rappelant qu’au sein de ces groupes, de nombreux nationaux ont été pris dans la spirale parce que le phénomène a gagné leur terroir. « Ce qui rend très difficile la lutte contre ces groupes », indique Soumeylou Boubèye Maïga pour qui il serait judicieux de favoriser l’émergence de nouveaux leaderships locaux dans les zones affectées. Ce qui ne se fait pas forcément en un seul jour. Les actions doivent s’inscrire dans la durée car, fait-il remarquer, il s’agit d’un défi contemporain.

B. TOURÉ

Source: L’Essor- Mali

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