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Soumeilou Boubeye Maiga : « Nous n’allons pas nous laisser entrainer dans une spirale de violence »

Le Premier ministre Soumeilou Boubeye Maiga a donné ses impressions à l’occasion de l’arrivée du premier lot de cartes d’électeurs biométriques à l’Aéroport International de Bamako.

49% de cartes d’électeurs réceptionnés

C’est une étape importante dans le processus de préparation des élections. Nous avons reçu ce matin un peu moins de 4 millions de cartes qui représentent 49% des cartes d’électeurs. Les premières cartes que nous avons reçues sont celles des régions de Kayes, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, une partie de Segou et celles des maliens de l’extérieur.

Un chronogramme rigoureusement respecté

Cela confirme que nous tenons notre calendrier, notre chronogramme. Quand nous aurons réceptionné l’ensemble des cartes, le Ministère de l’Administration Territoriale, en concertation avec les différents acteurs, organisera avec les commissions de distribution qui sont en place partout, la distribution des cartes, à partir probablement du 20 juin. Nous disposerons d’un mois et demi avant les élections du 29 juillet pour que tous les maliens inscrits soient en position de retirer leurs cartes. Je crois que jusque la, nous avons eu un processus qui s’est déroulé conformément au chronogramme que nous avons arrêté sur des bases consensuelles, des bases inclusives, un processus à l’élaboration duquel tous les acteurs concernés intéressés ont participé, souvent avec la présence de certains de nos partenaires, de manière à s’assurer que tout se fait dans la transparence, dans la clarté avec la participation de tout le monde.

Garantie et fiabilité

La garantie est là, ce sont des cartes avec les photos des intéressés, adossées à la carte NINA de chacun. Comme vous le savez, il y a des commissions de distribution dans lesquelles seront présents tous les acteurs concernés et l’administration. Les cartes non distribuées seront dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Et dans chaque bureau de vote le gouvernement a décidé de prendre à sa charge la présence dans les environ 23 000 bureaux de vote, la présence d’un représentant de la majorité et d’un représentant de l’opposition, de manière à ce qu’il n’y ait pas de problème dans l’identification des électeurs. Pour le gouvernement ce sera environ une charge de trois milliards de francs  CFA, puisque c’est exactement 2 milliards 990 millions de francs CFA que nous allons dépenser pour cela, mais nous avons pensé que c’était une des conditions pour garantir plus de transparence, et enlever toute contestation de bonne foi, étant attendue que dans tous les pays du monde il n’y a pas de processus parfait. Il existe un dispositif légal qui permet a chacun de faire éventuellement les recours qu’il croit devoir faire.

Un processus inclusif et participatif

Le message que j’ai, est que jusqu’à présent, nous avons fait un effort d’inclusivité, de participation, de consultation, de concertation avec tous les acteurs. Quand le gouvernement a été mis en place, nous avons organisé un atelier les 1er et 2 mars avec l’ensemble des acteurs. A la suite de cet atelier, il y a eu des modifications à la loi électorale, qui ont été adoptées avec seulement 2 voix contre. Le rapporteur était d’ailleurs un membre l’opposition, c’est la preuve que ce sont des modifications consensuelles. Nous avons procédé à l’audit du fichier, là aussi tout le monde y a participé. En raison de la configuration actuelle de la CENI, le comité d’expert était présidé par premier Vice-Président qui se trouve être de l’opposition, ce qui n’enlève rien à la crédibilité, la neutralité ou l’impartialité des uns et des autres, ce n’est pas une affaire de partie politique.

Jusque-là, nous travaillons, nous continuons de travailler en associant tous les acteurs dans le cadre des concertations que le Ministre de l’Administration Territoriale anime avec les parties politiques et puis naturellement chaque fois que c’est nécessaire moi-même fait les arbitrages qui me sont soumis. C’est dans ce cadre-là que récemment avec le Ministre de l’Administration Territoriale, nous avons décidé d’opter pour un bulletin unique pour le deuxième tour, parce qu’il y avait une hypothèse de bulletins multiples.

Donc nous essayons de réunir toutes les conditions pour que tout se passe très bien.

Stabiliser le Mali dans la démocratie

Quel que soit les aspirations des uns et des autres, je crois que notre défi commun c’est de faire en sorte que notre pays se stabilise.  Il ne pourrait se stabiliser  que dans la démocratie et c’est cette démocratie qui nous permettra d’avoir des  pouvoirs légitimes pour que l’ensemble du pays se mobilise après pour faire face à cet autre défi qui est d’instaurer la paix et la sécurité. Je suis dans une attitude d’écoute attentive, dans une attitude d’ouverture pour toutes les propositions qui peuvent améliorer la mise en œuvre  du processus électoral. Cela dis je suis aussi dans une attitude de vigilance et de détermination pour faire en sorte que nul ne puisse nous dévier de la trajectoire sur laquelle nous nous trouvons et qui est en conformité avec la volonté des maliens d’avoir une élection crédible, transparente et apaisée. Toutes les améliorations, toutes les revendications sur la transparence des élections peuvent être obtenues, discutées dans le cadre des concertations que nous avons. Je pense que ça ne nécessite pas le recours à des invectives, quelques fois à des propos désobligeants des uns vers les autres. Notre objectif est d’avoir une démocratie de considération réciproque, parce que nous avons tous comme volonté de doter notre pays d’institutions solides, crédibles, en adéquation avec les attentes des populations.

Un arbitre impartial ouvert à l’écoute

Pour ma part, je reste d’égal partage envers tous les acteurs, en fonction des situations, j’apprécierais avec les autres membres du gouvernement quelle est la meilleure décision à prendre pour assurer la stabilité, la sécurité, la protection des populations et de leurs biens. Comme dans toute démocratie, il y’a pas d’unanimité sinon on ne serait plus une démocratie, mais nous restons attentif à tout ce qui peut améliorer le processus. Nous n’allons pas nous laisser entrainer dans une spirale quelconque de violence, d’invective dont l’objectif est de dénaturer notre processus voire qu’il n’y ait pas lieu. Nous travaillons pour que le processus se tienne avec la volonté majoritaire des maliens.

 

Transcription de l’interview réalisée par Mohamed Diarra (ORTM)

Journal du mali

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