Suite au décès de l’Amenokal de Kidal, Intallah Ag Attaher, les messages de condoléances ont fusé de partout. Du gouvernement malien à celui du Niger en passant par l’Algérie, la Minusma, Misahel, tous ont présenté les condoléances les plus attristées à la famille tout en saluant les mérites de l’illustre disparu.
Une délégation de l’Etat malien, accompagnée des membres de la communauté internationale, s’est même rendue à Kidal pour la cause.
Des partis politiques maliens ont aussi adressé leurs messages de condoléances. Celui de l’ancien Premier ministre, Soumana Sako, a décidé d’emboiter le pas aux autres en présentant ses condoléances à la famille de cet influent chef de tribu à Kidal, mais c’est la manière qui diffère. La CNAS Faso Hèrè le fait dans un langage de vérité à l’endroit des héritiers de l’Amenokal : les Alghabas et autres Mohamed Ag Intallah.
Dans un communiqué signé du secrétaire général du parti, Soumane Tangara, et rendu public ce mercredi 24 décembre 2014, le parti de l’ancien Premier ministre, comme à ses habitudes d’ailleurs, ne manque pas de faire la leçon aux héritiers d’Intallah Ag Attaher. Et comme le disent aussi les Bambaras, la CNAS Faso Hèrè félicite le mort, mais risque de désappointer les vivants.
Tenez ! Dans son message de condoléances, le parti de Soumana Sako dit ceux-ci : « Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè présente ses condoléances les plus émues à la famille Intallah de Kidal à l’occasion du décès du patriarche Intallah Ag Attaher. Il espère vivement que les héritiers du disparu tourneront le dos au séparatisme et s’inscriront plus franchement dans la voie de l’unité nationale, du respect de l’intégrité territoriale du Mali en tant qu’État indivisible, unitaire, démocratique et laïc et de l’élimination de toutes les entraves féodales, esclavagistes et racistes freinant le plein épanouissement du Peuple malien tout entier, y compris la jeunesse et nos sœurs de la communauté Tamasheq. Que la terre lui soit légère ! Amen ! ».
Le discours émane certes de la volonté de son auteur de dire crument ce qu’il a sur le cœur, mais il reste difficile à digérer pour son destinataire surtout dans un contexte où il porte encore le deuil de la personne disparue. Mais le dirait l’autre, la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas.
Ce n’est pas la première fois que le parti de Soumana Sako va en guerre contre ce qu’il appelle les vraies causes de la crise du Nord que sont le féodalisme, l’esclavagisme et le racisme.
Dans un communiqué datant du 26 septembre 2014, l’ex-Premier ministre et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2013 disait ceux-ci à propos de la crise du Nord : « La persistance du féodalisme, de l’esclavagisme et du racisme, dont sont victimes les femmes, la jeunesse et diverses populations est précisément l’un des facteurs structurels expliquant la crise qui secoue le Nord de notre pays.
Toute solution durable à ladite crise passe donc par un démantèlement, sous l’impulsion du Gouvernement, des pouvoirs féodaux, véritables parasites qui étouffent la jeunesse Touareg dans sa soif légitime de progrès économique et social dans le cadre d’un État malien démocratique, laïc, unitaire et riche de sa diversité ethnique et culturelle ».