Le candidat Soumaïla Cissé a fait une déclaration le vendredi 17 août 2018 à l’Hôtel Salam de Bamako pour dire qu’il sort vainqueur de l’élection présidentielle avec 51,75% des voix contre 48,25% pour son adversaire, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). «Je maintiens et je peux le prouver que j’ai remporté cette élection avec 51,75% des voix ! J’utiliserai toutes les voies de recours que m’offre la Constitution de notre pays », a déclaré Soumaïla Cissé. Cette déclaration fait suite à la proclamation des résultats provisoires complets de la présidentielle, le jeudi 16 août 2018, par le ministre en charge des élections qui donne 67,17% au président sortant IBK et 32,83% à l’honorable Soumaïla Cissé, « je rejette catégoriquement et sans équivoque, les résultats proclamés par le ministère de l’administration territoriale. Le peuple malien ne peut pas, ne doit pas se laisser voler sa victoire. J’en appelle donc à la communauté internationale et aux chefs d’État de la sous région pour qu’ils interviennent en urgence afin de mettre un terme à ce hold-up électoral», a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé.
Cette déclaration de Soumaïla Cissé a été faite au cours d’une conférence de presse, en présence de son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, de ses soutiens comme l’ancien ministre, Choguel Kokalla Maïga et d’autres personnalités. « Chers compatriotes, je voudrais, tout d’abord, vous remercier très sincèrement pour le vote massif que vous m’avez accordé au premier et au second tour de l’élection présidentielle 2018. La diaspora malienne, par son engagement sans réserve à nous accompagner dans notre quête de justice électorale et de sauvegarde de notre démocratie, nous a donné des résultats remarquables. Je réaffirme encore, ici, devant notre peuple et à la face du monde, que, si on exclut les résultats issus des bourrages d’urnes avérés dans de nombreux bureaux de vote des zones de l’Office du Niger et de la CMDT, ainsi que les résultats tout simplement fantaisistes dans de très nombreuses localités du Nord du pays, je sors vainqueur de l’élection présidentielle avec 51,75% des voix contre 48,25% à notre adversaire », a déclaré Soumaïla Cissé. Avant d’ajouter que ceci est incontestable et vérifiable à partir des procès-verbaux signés de toutes les parties. Il a mis l’accent sur la mal- gouvernance de ces 5 dernières années. Selon Soumaïla Cissé, la lutte continue et va continuer pour pouvoir gagner. « Depuis le début de ce processus électoral, je n’ai cessé d’alerter sur les risques évidents d’une fraude généralisée et systématique de nature à fausser les règles de la compétition électorale, et de m’inquiéter du très grand risque d’une crise post électorale. Je savais que cette fraude se préparait. C’est pourquoi j’avais anticipé en demandant par écrit depuis le mois de mars aux Nations Unies, à l’Union Africaine et la CDEAO une certification internationale comme en Côte d’Ivoire. Je n’ai pas été entendu, je n’ai jamais eu de réponse. Cruel constat ! », a-t-il dit. Il a dénoncé l’utilisation abusive des moyens de l’Etat et des médias publics pendant la campagne, l’achat massif des votes le jour du scrutin, le bourrage des urnes en faveur de son adversaire des centaines de milliers de voix fictives.
« Face à l’arbitraire, la résistance est le droit »
« Les résultats proclamés par le Ministère de l’Administration territoriale ne reflètent en rien la réalité des urnes. Je maintiens et je peux le prouver que j’ai remporté cette élection avec 51,75% des voix ! Savez-vous que sur les 23 041 bureaux annoncés seuls 22 675 sont dans le ficher mit en ligne. Savez-vous que dans plus de 1 000 bureaux on a voté en moins de 2,5 minutes avec 79% des voix pour IBK. Savez-vous que 340 bureaux ont un taux de participation de 100% avec 88% des voix pour IBK. Les anomalies sont nombreuses et nombres de résultats annoncés ne correspondent pas au dépouillement réel. La crédibilité du scrutin reste toujours sujette à caution », a souligné Soumaïla Cissé. Pour lui, le régime n’a pas seulement triché, mais activé une véritable police politique qui a décimé son équipe de communication à travers la séquestration de personnes et de biens. A ses dires, face à l’arbitraire, la résistance est le droit. A l’en croire, l’achat de conscience et la fraude sont devenus le cancer de la démocratie malienne. Aux dires du conférencier, seule la restauration de la démocratie pourrait rendre le système politique viable, tant pour les acteurs politiques, associatifs qu’économiques. « Je ne peux, en aucune manière, fermer les yeux sur les fraudes et irrégularités massives qui ont caractérisé les présentes élections présidentielles. Je ne trahirai donc pas la confiance que la majorité des votants ont placée en moi pour restaurer l’espoir dans notre pays. C’est la raison pour laquelle, je rejette catégoriquement et sans équivoque, les résultats proclamés par le Ministère de l’Administration territoriale. Je refuse et dénonce ces résultats. Ils ne sont que : supercherie, mascarade, parodie et mensonges. Ils ne sont que le fruit pourri d’une fraude honteuse. J’utiliserai toutes les voies de recours que m’offre la Constitution de notre pays, la législation malienne et les textes internationaux, ainsi que tous les moyens politiques en ma possession pour faire respecter le vote des Maliennes et des Maliens », a-t-il déclaré. A cet effet, il appelle à la mobilisation de tous les acteurs politiques et à tous les Maliens et Maliennes épris de paix et de justice, pour rendre cela possible. S’adressant aux observateurs internationaux, il a fait savoir que l’assassinat d’un jeune de 30 ans, président d’un bureau de vote, n’est pas « UNE ANOMALIE DE PROCÉDURE » mais, bel et bien, un acte crapuleux qui est révélateur de l’insécurité qui entache la sincérité du vote. « J’en appelle donc à la communauté internationale et aux chefs d’État de la sous région pour qu’ils interviennent en urgence afin de mettre un terme à ce hold-up électoral. Le retour de la paix au Mali est en jeu. Oui, le retour de la paix au Mali est le prochain enjeu de la stabilité de la région. Je suis certain que votre amour pour la patrie, votre engagement pour le Mali, votre dévouement pour le Maliba de nos dignes ancêtres, vous rassemblera, nous rassemblera tous, unis et solidaires, pour défendre votre liberté et votre vote », a dit Soumaïla Cissé. Pour lui, il n’y a pas pire violence que la fraude. Et d’ajouter que le peuple malien ne peut pas, ne doit pas se laisser voler sa victoire. « Notre peuple a toujours su, dans le passé, se dresser vaillamment face à un pouvoir autoritaire, il saura encore une fois, relever fièrement le défi de la vérité. A vous, Jeunes du Mali qui manifestez, de par le monde, à Bamako et dans les différentes villes du pays, je réaffirme que ce combat est d’abord le vôtre, puisqu’il s’agit du choix de votre avenir, du respect de vos droits les plus élémentaires. En agissant ainsi, vous refusez la pauvreté et la misère comme une fatalité, Par votre vote, vous avez décidé d’assumer votre avenir, car il vous appartient ! Dans ce combat, je suis, et je resterai toujours, à vos côtés, je ne trahirai jamais votre confiance, je suis prêt à tout sacrifice pour voir la concrétisation de vos espoirs », a précisé l’honorable Cissé. Enfin, le président de l’URD, Soumaïla Cissé a souhaité la paix et la bonne gouvernance au Mali. Au cours de cette conférence presse, les membres du directoire de campagne comme Me Demba Traoré et Abdrahamane Diarra ont indiqué que selon la loi électorale, le nombre minimum de votant par bureau de vote est de 50 et le maximum est de 500. Or, selon eux, sur la base des résultats proclamés par le ministre de l’administration, il y’a eu plus de 600 voir 800 votants par bureau de vote. A les en croire, il y a eu bourrage d’urnes et cet état de fait n’est pas normal.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain