Le vendredi 12 avril, à la Maison de la presse, le Front pour la sauvegarde de la démocratie a aminé une conférence de presse pour se prononcer sur les préoccupations du moment. C’était sous l’égide de son président, Soumaïla Cissé.
Dans un discours au vitriol, Soumaïla Cissé a déclaré que le dialogue politique ressemble plus à un jeu de ruse et malice pour gagner du temps, plutôt que pour affronter la réalité. Selon lui, les tenants du pouvoir n’ont pas de nouvelles solutions. C’est pourquoi, ils persistent et signent dans le déni de la réalité. Face à cette situation, le patron du parti de la poignée de main ajoute : «nous taire aujourd’hui serait donc une trahison, ne pas agir, serait également d’une lâcheté infinie».
Il est ainsi revenu sur sa rencontre avec le président de la République. «Toutes les menaces sur notre pays ont été clairement identifiées et des solutions proposées. La plus urgente était la tenue indispensable d’un dialogue politique national inclusif, pour permettre à tous les Maliens de se parler afin de sauvegarder l’essentiel, aujourd’hui, dangereusement menacé par une crise multidimensionnelle sans précédent», a précisé Soumi Champion.
Le président du FSD regrette l’absence de mesure par le chef de l’Etat pour rétablir la confiance et apaiser les cœurs et les esprits. Il dépeint un tableau très sombre de la situation générale du pays. La décision du gouverneur de Bamako, interdisant les manifestations, qu’il qualifie d’ailleurs d’arrêté scélérat, au retard dans la mise en œuvre de l’Accord, Soumaïla Cissé n’est pas tendre avec le régime.
Soumaïla Cissé martèle que les membres de son regroupement ne seront jamais complices d’une quelconque impuissance ou indifférence face aux tueries en masse, en cours au centre du Mali, face à la détresse des enseignants, des médecins, des magistrats, des cheminots et de toutes les couches sociales. «Les récents événements sanglants que notre pays a connus, les graves crises sociale et financière, appellent des décisions politiques fortes, consensuelles et immédiates», estime-t-il.
Leur ambition pour le Mali est un Mali debout, réconcilié, sécurisé, uni et solidaire. L’urgence, selon lui, est au dialogue politique national inclusif, incontournable, nécessaire. C’est pourquoi, le FSD a décliné l’invitation qui lui a été faite de participer à une cérémonie de remise de l’avant-projet de réforme constitutionnelle à Koulouba, le 10 avril.
Pour terminer, Soumaïla Cissé a lancé un cri du cœur. Il demande au pouvoir en place d’écouter enfin le cri de détresse du peuple dans ses doléances et ses exigences. «Qu’il écoute enfin la voix des amis du Mali, de plus en plus désespérés, de voir notre pays aller à vau-l’eau vers un naufrage national irrémédiable», a conclu l’ancien ministre et ancien patron de la commission de l’UEMOA.
Fatim B. Tounkara
Le Wagadu