Tout juste après l’investiture de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) comme président de la République du Mali devant la cour suprême au palais de la culture de Bamako, l’honorable Soumaïla Cissé a organisé, hier mardi 4 septembre 2018, dans l’après midi, un grand meeting sur l’esplanade de la Bourse du travail de Bamako pour dire que cette investiture est une imposture. « Le régime qui ose vouloir nous diriger et nous représenter n’a plus aucune légitimité à compter de ce jour. Oui à compter de ce jour, je le dis haut et fort, Ibrahim Boubacar Keita n’est plus notre Président. Il n’est plus que le chef d’un clan qui s’accroche au pouvoir par la corruption, la fraude et la violence. Cette investiture qui nous est imposée aujourd’hui n’est qu’une imposture », a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé. A cet effet, il a appelé à un large mouvement national de résistance pacifique et démocratique pour défendre le droit, la démocratie et le vote du peuple malien.
Des milliers de personnes ont pris part à ce grand meeting pour dénoncer la fraude électorale. Outre l’honorable Soumaïla Cissé et son épouse, on notait la présence des responsables de son directoire de campagne comme Tiébilé Dramé, Mme Diakité Kadidia Fofana, des anciens ministres comme Choguel Kokalla Maïga, Djibril Tangara, Salikou Sanogo, Djiguiba Keïta alias PPR, Konimba Sidibé, Nouhoum Togo du cabinet du chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby, Racine Thiam et Mme Coulibaly Kadiatou Samaké de l’Urd, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, Me Hassane Barry, ancien responsable de l’UDD, le représentant de Chérif de Nioro, le porte parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath et bien d’autres.
Prenant la parole, Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé a fait savoir que le mandat d’IBK est arrivé à son terme le lundi 3 septembre 2018 à minuit. Selon lui, le peuple malien a choisi l’alternance en élisant Soumaïla Cissé à la tête du pays. Pour lui, IBK a utilisé le moyen de l’Etat pour une investiture qui n’en n’est pas une. « Cette prestation de serment de ce matin est nulle et de nul effet…il y a vacance de pouvoir à partir de minuit depuis hier soir (Ndlr : lundi 3 septembre) », a déclaré Tiébilé Dramé.
Quant à Choguel K Maïga, il a invité le peuple malien à rester déterminer pour reconquérir son vote. « C’est un combat pour l’honneur, pour la souveraineté », a-t-il dit. A l’en croire, les candidats vont se retrouver dans les jours à venir pour informer les uns et les autres sur la conduite à tenir. Pour sa part, Chérif Ahmed, représentant du Chérif de Nioro, Bouyé Haïdara a fait savoir que Bouyé Haïdara est contre IBK. Selon lui, il y a eu fraude électorale. A cet effet, il a invité les maliens à se mobiliser pour que la victoire triomphe.
«Nous ne céderons pas »
S’adressant à ses compatriotes, l’honorable Soumaïla Cissé a signalé que la lutte pour la justice, la vérité et la liberté ne fait que commencer. « Vous êtes de plus en plus nombreux à marcher, à manifester et à protester pour dire non à la fraude et pour dénoncer les agissements et les pratiques d’un régime discrédité, pour ramener le Mali sur le chemin de la fierté, pour défendre notre démocratie si chèrement acquise. En un mot vous êtes les dignes héritiers des fondateurs de la Nation malienne et des martyrs de mars 1991 ! », a-t-il souligné.
Avant d’ajouter qu’on ne volera pas le vote du peuple souverain du Mali. Il a salué le combat des maliens au consulat du Mali à Paris avant de les demander à rentrer à la maison. Selon lui, les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle sont le fruit de bourrages d’urnes massifs sur la base d’un fichier électoral avarié. « Ils ont osé, avec toute l’arrogance qui les caractérise, publier et valider des participations de 100 % et des scores de 100 % en faveur d’Ibrahim Boubacar Keita dans une multitude de bureaux de vote. Ils ont signé leur crime contre la démocratie malienne. Nous, le camp du changement, unis et solidaires, rassemblés et déterminés, nous ne lâcherons rien, nous ne céderons pas. Nous finirons par gagner et triompher car nous sommes majoritaires dans le pays », a déclaré Soumaïla Cissé.
A ses dires, le régime n’a plus aucune légitimité. «Oui à compter de ce jour, je le dis haut et fort, Ibrahim Boubacar Keita n’est plus notre Président. Il n’est plus que le chef d’un clan qui s’accroche au pouvoir par la corruption, la fraude et la violence. Cette investiture qui nous est imposée aujourd’hui n’est qu’une imposture ! Notre cour suprême après la dernière requête de nos avocats démontrant la forfaiture de la Cour Constitutionnelle a raté l’occasion de rentrer dans l’histoire démocratique du Mali par la grande porte », a déploré l’honorable Soumaïla Cissé.
Pour lui, la vérité des chiffres et des urnes finira par s’imposer tout comme la justice et la liberté finiront par triompher. « Après avoir acheté les consciences et volé l’élection présidentielle, ce régime censure des médias privés, lance sa police politique sur nos militants et intimide nos partisans. Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri sont dans leurs geôles. Les bureaux de l’URD ont été violés ce matin. Birama Diarra, conseiller communal de Sangarébougou y a été interpellé. Il est depuis détenu au commissariat du 4 ème arrondissement. Ce sont des détenus politiques. C’est un grave recul démocratique : des prisonniers politiques au Mali ! C’est inacceptable. Des Maliens sont morts pour les libertés démocratiques il y a moins de trente ans. C’est à nous de ramener à la liberté Paul, Moussa et Bourama », a-t-il dit. Dans son discours, il a dénoncé la corruption, des surfacturations, des élections truquées, des violations permanentes de la constitution et de la loi. A l’en croire, le Mali est à la croisée des chemins.
« Devons nous rester le seul pays d’Afrique ou les élections sont organisées par le gouvernement en place ? Devons nous garder une cour constitutionnelle aux ordres du pouvoir ? Devons nous subir encore plus longtemps un service public de l’information partisan et caporalisé comme l’ORTM ? Assurément et vous l’avez dit NON NON et non plus jamais ça !! J’en appelle donc à un large mouvement national de résistance pacifique et démocratique pour défendre le droit, la démocratie et le vote du peuple malien. Notre lutte collective pour défendre la vérité des urnes et le respect de la souveraineté de notre peuple ne fait que commencer. Je serai toujours à vos côtés. Nous serons toujours ensemble. Je ne vous trahirai jamais ! Je n’ai aucun doute : le peuple malien aura le dernier mot ! », a-t-il martelé. Enfin, Soumaïla Cissé a non seulement appelé à la solidarité de l’Afrique avec le peuple malien, mais aussi, à la solidarité internationale avec le Mali.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain