On rappelle nos lecteurs qu’au lendemain du 2è tour de l’élection présidentielle qui a opposé Soumaïla Cissé à Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) et sans attendre les résultats officiels du scrutin, celui-là s’est rendu au domicile de celui-ci pour lui dire de vive voix félicitation pour le score qu’il était en passe de réaliser.
Cette attitude de reconnaissance au protagoniste de son mérite est légendaire dans la culture de notre pays. De façon traditionnelle, il appartient au cadet de rejoindre l’aîné pour lui adresser ses sentiments de reconnaissance. L’annonce de cet acte de Soumaïla en direction d’IBK a rassuré bien de Maliens quant au respect de notre culture et mérite d’être salué comme tel.
Mais Soumaïla n’en est pas resté là car le mardi (juste le lendemain de sa visite à IBK, il a tenu une conférence de presse, où il n’a pas manqué de désavouer l’organisation et le déroulement du scrutin. Il n’a pas manqué de taxer de façon nauséabonde dont le vote s’est tenu.
Il est allé jusqu’à incriminer l’ethnisme, l’instrumentalisation de l’armée malienne, toutes choses qui auraient enlevé au scrutin son caractère galant et plaisant. Le candidat de l’URD a enfin laissé entendre qu’il n’est pas allé chercher des postes chez Ibrahim Boubacar Kéita.
En clair, à cette conférence de presse, Soumaïla a prouvé à la face du monde que ni son être, ni sa conviction ne peuvent lui commander le respect de la tradition qu’il avait fait croire aux gens. Cette conférence prouve à suffisance la flagrante contradiction du jour au lendemain entre les contenus de la visite à IBK et des propos tenus à ladite conférence.
La triste réalité, c’est que contrairement à l’avis général saluant la grandeur de Soumaïla Cissé, il faut dire que c’est plutôt la conférence de presse qui exprime mieux l’être de cet homme.
Les propos pour le moins guerriers ne pouvaient pas ne pas venir de la bouche de Soumaïla qui va jusqu’à se croire victime d’ethnicisme pendant que bien de Sarakolés, de Sonrhaïs, de Bambara, etc., militaient pour IBK et bien de Bambara, de Peulhs et autres pour lui. Mieux, si nos souvenirs sont bons, lors de la campagne du candidat de l’URD, un de ses griots à tenu à préciser que : «Soumaïla Cissé n’est peulh mais plutôt sarakolé», c’est bien cela l’ethnicime.
Mais, il ne pouvait en être autrement quand on sait qu’«à beau chasser le naturel, il revient au galop». Comme pour dire que «lorsqu’on dit à l’habitude d’attendre à l’entrée de la maison, elle vous rejoindra dedans si vous n’en sortez pas vite», dit un adage bambara.
En vérité, Soumaïla Cissé n’a que faire du respect de la tradition qu’on lui prêtre à cause de ses «félicitations» à Ibrahim Boubacar Kéita (IBK). Le peuple a donc eu raison de ne pas voter pour lui.
Fodé KEITA