Soumaïla Cissé ne sera jamais président du Mali. Soumaïla Cissé ne sera jamais élu car il n’est pas aimé. Soumaila Cissé est un voleur. Soumaïla Cissé ne sera jamais élu car c’est un nordiste…. aime-t-on dire au Mali.
Tant de propos haineux et méchants envers l’homme ont suscité en moi l’envie de découvrir les raisons d’un tel acharnement.
Traîné dans la boue depuis une vingtaine d’années, ses détracteurs ont créé au fil des années une fabulation dangereuse qui met à mal notre société dans un contexte où la tentation du tribalisme est forte et où le séparatisme est ragoûtant. Être du Nord peut-il être un problème lorsqu’on tient à l’intégrité territoriale et à la cohésion nationale?
Régulièrement, on entend dire que Soumaïla Cissé est un voleur, qu’il aurait détourné des milliards, etc… Depuis la France où il a débuté sa carrière, jusqu’au Mali et ensuite à la présidence de la Commission de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), son nom n’a jamais été cité dans un dossier quelconque de malversation ou de détournement. Ni par un quelconque service d’audit ou ni par un tribunal.
Le manque d’arguments crédibles amène certains groupes de personnes à affirmer au nom de l’ensemble des maliens que Soumaïla Cissé ne pourrait être élu puisqu’il ne serait pas aimé.
Résolument, l’acrimonie, qui a tendance à être décupler à tort, n’est que le fruit d’un sentiment d’impuissance face à l’ascension de l’homme.
En vérité, Soumaïla Cissé intrigue…
Il intrigue parce qu’il a pu bâtir un parti solide (Union pour la république et la démocratie – URD). A l’issue des législatives de 2017, son parti l’URD s’est hissé au rang de première force d’opposition avec 17 députés sur 147, contre 66 pour le RPM et 16 pour l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-Pasj). Ce qui a fait de lui le chef de file de l’Opposition, un statut créé par la loi du 4 mars 2015 et qui attise la jalousie.
Il intrigue parce qu’il a mis en place une machine électorale capable de mobiliser des moyens financiers, matériels et humains.
Mais surtout, Il intrigue parce qu’il est le seul candidat à pouvoir emmener l’alternance au second tour face au président sortant Ibrahim Boubacar Keita et lui donner une chance de réussir.
Certains anciens camarades d’IBK, partisans d’une supposée « troisième voie », tentent un tir groupé « IBK-Soumaila » oubliant leur part de responsabilité dans le bilan d’IBK. Ils sont contraints à rendre des comptes au peuple malien.
La rivalité absurde s’est transformée peu à peu en une haine. Nombre d’entre eux, au prix de l’incohérence, jouent aux équilibristes. Sellant des alliances isolées et contre-nature : ils préfèrent encore cinq ans du régime d’IBK qu’une victoire de Soumaila Cissé.
Comment peut-on préférer la disparition du Mali à l’opportunité de le voir se relever ?
Un seul constat face à cette attitude : la méchanceté.
Candidat du Chérif de Nioro et de Mahamoud Dicko?
Le puissant chérif de Nioro, fils de Cheickna Hamalla Haidara, et très proche du roi du Maroc qui le reçoit régulièrement, avait soutenu ouvertement Ibrahim Boucacar Keita en 2013.
À travers un mouvement : Sabati 2012. Sous influence de l’actuel président du haut conseil islamique du Mali, Mahamoud Dicko.
Il met à la disposition du candidat IBK, des fonds considérables. A titre d’exemple, le richissime homme d’affaire et candidat déclaré à l’élection présidentielle Aliou Boubacar Diallo a financé la campagne d’IBK sur instruction du Chérif de Nioro.
Depuis 2016, le courant passe mal entre le Cherif et IBK. Bouyé Haidara accuse IBK d’avoir trahi sa confiance. Lorsqu’IBK a tenté une réconciliation, Il a déclaré: « au lieu de s’occuper de moi, qu’il (IBK) se préoccupe plutôt de la fin de son règne »
Le 4 Mars 2018, Mahamoud Dicko a déclaré « Les Musulmans maliens se doivent de retenir une seule chose : la voie tracée par le Chérif de Nioro sera la nôtre».
Remonté contre IBK, il reçoit son rival Soumaila Cissé devant qui, il critique le président sortant avant d’envoyé une délégation à son investiture comme candidat à l’élection présidentielle au stade du 26 mars.
Dans une vidéo récente, le chérif affirme « Je ne suis contre aucun candidat, mais IBK n’est pas mon candidat au moment venu, je vais choisir un candidat »
Tout porte à croire que ce candidat est celui de la coalition « ensemble, restaurons l’espoir ». Le seul capable de battre Ibrahim Boubacar Keita et de sortir le Mali d’un gouffre sans fond à travers une vision claire et un programme précis.
Emrad Edof
Citoyen malien, en exil volontaire.