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Soumaila Cissé, au sujet du Cadre de Concertation National (CDN) : « C’est une affaire entre copains »

e chef file de l’Opposition républicaine et démocratique , l’honorable Soumaila Cissé, a profité de la conférence de presse du Parena pour se prononcer sur plusieurs sujets, dont le rôle qu’a joué l’Opposition dans la résolution de la crise au centre du pays,  le cadre de concertation national contesté, la crise financière actuelle, …Il a fustigé l’invitation de seulement 17 chefs de partis politiques sur plus de 200 au Mali.

Même si beaucoup accusent l’Opposition de ne pas contribuer à la lutte contre l’insécurité au centre du Mali, l’honorable Soumaïla Cissé a laissé entendre qu’ils ont joué leur partition. Il affirme même avoir écrit au président de la République qui ne lui a pas répondu. « Concernant le centre, la première lettre que j’ai envoyée au président IBK date d’avril 2018 en disant attention, la situation est en train de s’aggraver. Nous souhaitons en discuter avec vous, toute l’Opposition réunie. Mais cette lettre est restée sans réponse jusqu’à aujourd’hui », s’est défendu le chef de file de l’Opposition politique malienne.

Parlant des réformes constitutionnelles, le président de l’Union pour la République et la Démocratie estime qu’il faut faire beaucoup attention pour que ça ne soit pas un travail bâclé.  «Ce qui se dessine au niveau du gouvernement, c’est une révision constitutionnelle avec comme objectif principal de mettre des éléments de l’accord dans la constitution », déclare-t-il avant d’ajouter : « À ce niveau, la première chose que nous avons constatée, c’est de dire attention, aujourd’hui il n’y’a pas que le nord. Or les accords ne concernent que le nord ».

Le cadre de concertation national, une affaire entre « copains »

En se prononçant sur le cadre de concertation déjà rejeté par beaucoup de partis politiques, l’honorable Soumaila Cissé estime que le travail n’a pas été fait avec sérieux. Il fustige aussi l’invitation à ce cadre  de seulement de 17 partis politiques sur les 200 qui existent au Mali. «Dans ce cadre, dans un pays où il y’a 200 partis politiques, il n’y’a que 17 chefs de partis politiques qui ont été invités », a-t-il déploré. Et de préciser que Tiebilé Dramé du Parena, Cheick Modibo Diarra du RPDM, Daba Diawara du PIDS, Zoumana Sacko de CNAS Faso Hèrè, Modibo Sidibé des Fare An ka Wuli, Koninba Sidibé du Modec, Djibril Tangara, … n’y sont pas invités. Selon lui, le seul parti qui est opposant depuis 5 ans et qui est invité, c’est l’URD. « En fin de compte, c’est une affaire entre copains », dit-il haut et fort. Il ajoute que   ce cadre, à l’état actuel,   n’est pas viable avant d’annoncer leur non-participation. Pis, les travaux dudit cadre n’ont pas été faits  avec sérieux selon l’Opposition car, selon Soumaila Cissé, il y’a des partis politiques qui sont dissous, mais qui sont invités à ce cadre, comme ce fut le cas du CAP de Racine Thiam.

Pour le chef de file de l’Opposition,  le problème du Mali n’est pas qu’une rédaction de la Constitution : c’est discuter de la crise sécuritaire, de la crise sociale, de la situation financière, de la situation politique née d’une crise électorale.

Le président de l’URD clashe  le Premier ministre

Cette conférence de presse du Parena a été l’occasion pour  Soumaila Cissé de jeter  des pierres dans le jardin du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga pour n’avoir pas démissionné malgré la situation difficile. Après avoir rappelé les raisons de la démission de plusieurs Premiers ministres dont Zoumana Sacko , Younoussi Touré, Oumar Tatam Ly, Me Sékou Sow, Ibrahim Boubacar Keita, …il affirme que quand on est républicain, il  y’a des choses qu’on ne peut accepter. « Je ne dis pas à l’autre de démissionner ou pas, mais on prend la mesure des choses parce que tout simplement on est face à une situation difficile », clashe-t-il « le Tigre » avant d’ajouter : « Chez nous, tout se passe tranquillement. On rigole à l’aéroport .On est content de tout ce qu’on fait et puis on dit aux gens, allez-y vous faire voir ; dans tous les cas, on est là, on reste. C’est ça qui est inacceptable à mon avis et c’est sur ça qu’il faut continuer à mettre la pression ».

Le Budget Spécial d’Investissement complètement arrêté

Parlant de la situation financière actuelle du Mali, l’ancien ministre des Finances affirme qu’elle est plus que grave. À ses dires,  la dette intérieure s’élève à 198 milliards, et 297 milliards pour la dette EDM. Mieux, il estime que si ça continue sur la voie actuelle, soit il n’y aura pas d’électricité, ou  le prix va augmenter. Il annonce aussi que L’EDM doit payer à Albatross 1milliards 200 millions par mois, ce qui fait 14 milliards 800 millions par an sur 20 ans. Déjà, c’est dubitable qu’elle puisse payer pour cette année aux dires du président de l’URD.

Le déficit financier  est tel  que le FMI est même inquiet selon l’ancien patron de l’UEMOA. Comme conséquence de ce  déficit : l’arrestation des investissements. « En réalité, on a arrêté tous les investissements. Le Budget Spécial d’Investissement a été complètement arrêté. Il n’y aura pas d’investissements  en 2019 pour faire face à la situation financière », a-t-il donné la triste information. Aussi, affirme-t-il que quand il n’y a pas d’investissements, il n’y a pas de croissance, et  quand il n’y a pas de croissance, il n’y a pas d’emplois.

Boureima Guindo

Source: Le Pays

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