Du début de la manifestation des « gilets jaunes » à nos jours, la France semble passer à côté du respect des droits à la manifestation garantie par la constitution du pays. C’est en tout cas ce qui témoigne le communiqué des experts onusiens qui précisent que le droit de manifester en France a été restreint de manière disproportionné lors des manifestations récentes des « gilets jaunes ». Chose qui a incité ces experts en charge des droits de l’homme de l’ONU à dire que les autorités françaises devraient repenser leurs politiques de maintien d’ordre pour la garantie de l’exercice des libertés.
Dans un communiqué, les experts onusiens dénoncent la situation française: « Depuis le début du mouvement de contestation en novembre 2018, nous avons reçu des allégations graves d’usage excessif de la force. Plus de 1.700 personnes auraient été blessées à la suite des manifestations dans le pays ». Ce groupe d’experts composé de Seong-Phil-Hong, président rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire, Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et Clément Nyaletsossi Voule, regrette aussi le fait que « les restrictions imposées aux droits ont également entraîné de nombreuses interpellations et de gardes à vue des foules passant par des confiscations de matériels des manifestants ainsi que des blessures graves causées par l’usage disproportionné des armes dites’ ‘non-létales’’ tels que les grenades et les lanceurs de balles de défense ou flashballs ».
Dans leur communiqué, les experts ont expliqué aux autorités françaises que garantir l’ordre public et la sécurité, surtout dans le cadre des mesures relatives à la gestion des foules ou d’encadrement des manifestations implique la nécessité de respecter et de protéger les manifestants qui se rendent de façon pacifique à un lieu pour exprimer leur mécontentement.
Selon ces experts, la proportion d’interdiction administrative de manifester, l’établissement des mesures de contrôle supplémentaire et l’imposition de lourdes sanctions constituent de sévères restrictions à la liberté de manifester. Car, poursuivaient-ils, ces mesures pourraient être appliquées de manière arbitraire en provoquant des dérives extrêmement graves. Conscients du fait aussi que certaines manifestations sont actuellement violentes à la fois sources de débordements, les experts ont exhorté la France au respect des droits des manifestants de gilets jaunes en leur invitant à repenser leur politique du maintien d’ordre pour la garantie des libertés citoyennes.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays