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Soumaila Cissé à l’ouverture de la 9ème conférence nationale de l’URD : « Nous sommes en résistance »

L’Union pour la République et la Démocratie (URD) a tenu le samedi 15 décembre 2018 sa 9ème  Conférence nationale au Palais des Sports Salamata Maïga de Bamako. C’était sous le thème « la Vérité au Peuple». Présidée par l’honorable Soumaila Cissé, président du parti, la Conférence s’est ouverte en présence des délégués des 49 sections de l’intérieur, des 15  de l’extérieur et celles du District de Bamako. Comme pour dire que toutes les sections du parti étaient présentes à cette 9ème  Conférence nationale. On notait aussi la présence de représentants de partis amis et plusieurs autres invités de marque ainsi que de nombreux militants.

Dans son discours d’ouverture des travaux, l’honorable Soumaila Cissé, s’adressant au public dira : «votre mobilisation de ce matin est la preuve éclatante, que vous ne céderez rien pour la justesse de notre combat, pour le respect de la vérité des urnes et le rétablissement de notre démocratie acquise au prix de sacrifices ultimes de centaines de nos compatriotes».

Pour lui, «nous ne devons jamais oublier que des centaines de Maliens ont accepté de donner leur vie pour défendre la liberté, pour arracher la démocratie et surtout la liberté de manifester qu’on voudrait aujourd’hui rayer d’un trait de plume par un simple arrêté d’un gouverneur».

« Nous sommes en résistance »
Après avoir déclaré être en résistance, l’honorable Cissé indiquera que «ni les arrestations, ni les détentions arbitraires, ni les violences et autres brutalités policières d’un autre âge, ni la censure honteuse de notre télévision nationale, ni les menaces de toutes sortes ne nous feront accepter l’inacceptable. Certes, le peuple malien a de la patience, mais qu’on ne s’y trompe pas, il conserve tout son courage et tout son honneur».

Il décrira la situation en avouant qu’aujourd’hui, que «les Maliens vivent dans une angoisse permanente, nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale. Le tout, dans une atmosphère de mensonges et de déni de la réalité que plus personne ne peut encore cacher». Pour lui, aujourd’hui, tout le monde reconnait que le pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie.
Ainsi, des grèves et manifestations se suivent pour dénoncer ; qui la vie chère, la violation de la Constitution, le projet de découpage territorial, le projet de loi d’entente nationale. Mais, M. Cissé trouve, que malheureusement pour toute réponse, ces Maliens qui souhaitent manifester pacifiquement dans le seul but de défendre la stabilité et l’unité de notre pays, n’ont droit qu’à la répression brutale de la part d’un pouvoir frileux et fatigué qui voit l’ennemi partout.

En outre, après avoir salué les uns et les autres pour la mobilisation lors de la dernière présidentielle, M. Cissé rappelle qu’il y a eu des fraudes dans les zones CMDT, de l’Office du Niger, à l’étranger mais surtout au nord du Mali. Ainsi, pour lui, «ils sont des centaines de milliers de Maliens qui, à juste titre, se demandent, encore aujourd’hui, où sont passées leurs voix».

«Ce ne sont pas les voix qui comptent mais ceux qui comptent les voix»

Pour l’honorable Cissé, «ces élections ont malheureusement donné raison à l’adage selon lequel: “Ce ne sont pas les voix qui comptent mais ceux qui comptent les voix. C’est pourquoi nous disons et répétons haut et fort : Nous avons gagné l’élection du 12 août 2018. Et nul ne peut nous faire admettre le contraire. Les faits sont là, têtus et implacables».

Parlant du thème de la Conférence, à savoir, «la Vérité au Peuple», il dira que «l’URD est née de la vérité, pour dire la vérité aux militants, la vérité au peuple malien».
Pendant ces cinq années, dit-il, «l’opposition n’a jamais manqué de faire éclater la vérité chaque fois que le pouvoir a cherché à la cacher ou à la travestir».
Pour lui, aujourd’hui, la vérité est que le pays a urgemment besoin d’autres propositions, d’autres perspectives, d’autres raisons d’espérer.
Ainsi, pour faire éclater cette vérité, l’imposer et la faire partager par le plus grand nombre, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) est né.
En effet, le FSD regroupe plusieurs partis politiques et associations engagés et déterminés à défendre à tout prix la liberté, la démocratie, l’unité nationale et la République.

Un dialogue politique et républicain
Pour sortir le Mali de la crise actuelle, M. Cissé trouve que le pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation. «La vérité est que pendant ces cinq dernières années, l’opposition a constamment réclamé et continue de réclamer, sans succès, un dialogue politique et républicain ; où la main tendue est ouverte et sincère. Nous avons confirmé notre position au Président BUHARI du Nigéria, à la suite de la Mission de la CEDEAO qu’il a dépêchée à Bamako » a-t-il fait savoir.

Des propositions concrètes
Quant aux questions brulantes du moment, le président Cissé dira que lors de sa dernière retraite politique, l’URD a fait des propositions concrètes pour permettre au pays de sortir de l’impasse.  Il s’agit, selon lui, de propositions relatives aux réformes institutionnelles, au découpage territorial et au système électoral.
Ainsi, pour le système électoral, l’URD propose d’introduire la proportionnelle dans le mode de scrutin et la mise en place un organe autonome de gestion des élections.
Pour eux, cette  l’innovation principale consiste à avoir à côté des députés élus dans les régions, 5 députés élus par les Maliens de l’extérieur et une liste nationale de 75 députés comprenant 25 Femmes et 25 Jeunes.
Ainsi, le nombre total des députés passera désormais à 185 au lieu de 147 actuellement sans les Maliens de l’Extérieur.
En ce qui concerne le découpage territorial, au parti de la poignée des mains, on propose d’ériger tous les 50 cercles existants en régions et de ramener à 2 niveaux au lieu de 3 actuellement la hiérarchie administrative ainsi que celle des collectivités.
Cette réforme voulue par l’URD, envisage au niveau du Haut Conseil des Collectivités, «en plus des Conseillers nationaux élus dans les Régions, le District de Bamako et des Régions des Maliens de l’Extérieur, à raison de 2 par Région, 5 Représentants élus par les Leaders Religieux, 5 Représentants élus par les Chefs Traditionnels et Coutumiers, soit un total de 150 Conseillers Nationaux. Ceci renforcera la gouvernance locale et rapprochera davantage l’administration des administrés».

Pour sa part, M. Tiébilé Dramé, pense comme toujours que «le 29 juillet 2018, il y a eu un complot contre l’alternance avec une vaste conspiration. Notre victoire a été volée et la Cour Constitutionnelle a préféré rendre service au pouvoir». Pour lui, «aujourd’hui, le pays s’enfonce, il est dans l’impasse et le marasme économique et financier frappe à toutes les portes. La vérité, c’est que le pouvoir a échoué. Mais notre Peuple n’a pas dit son dernier mot».

Ainsi, pendant une journée, les délégués venus de l’intérieur du pays et de l’extérieur ont réfléchi sur la vie du parti et sur les questions brulantes du moment concernant la vie de la Nation.

Dieudonné Tembely

 

 

Source: Infosept

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