Depuis ce dimanche 5 août, beaucoup se félicitent de l’accord signé sur la crise au Soudan du Sud. Pouvoir et opposition ont paraphé un compromis. Il prévoit notamment le maintien au pouvoir du président Salva Kiir et à terme, le retour du chef rebelle Riek Machar. Les parties se sont entendues sur le partage du pouvoir et les différentes étapes jusqu’à la fin d’une longue période de transition. Pour autant, le contenu du texte soulève un grand nombre de questions.
L’accord de Khartoum n’est pas synonyme de paix définitive, loin de là.
Les parties vont pendant plusieurs semaines, au Soudan, pour régler des sujets non traités. Ensuite seulement final doit être signé. Il ouvrira une pré-transition de 8 mois.
Pendant ce temps, une commission planchera sur le fédéralisme. Elle devra déterminer le nombre et les frontières des nouveaux Etats qui composeront le pays. Si elle échoue un référendum sera organisé. « C’est totalement irréaliste vu l’insécurité, la logistique et le nombre de réfugiés », a réagi un expert. De plus la question divise les politiques. Le gouvernement veut créer 34 Etats, l’opposition refuse catégoriquement.
Si le processus n’a pas encore déraillé, la pré-transition sera suivie d’une transition de 3 ans. En théorie, ce n’est qu’à ce moment-là que Riek Machar rentrera au pays, puis que pouvoir et opposition se partageront les postes au gouvernement, jusqu’au niveau local.
Un processus très long, très cher dont on se demande comment il sera financé. En tout cas dans les chiffres, le président Salva Kiir et son camp se taillent la part du lion en récupérant plus de 50% des postes. Le chef de l’Etat doit rester en place jusqu’à la fin du processus. Mais ira-t-il jusqu’au bout ? Rien n’est moins sûr. L’accord de 2016 avait par exemple été rompu après seulement trois mois.
L’Essor