La présidence sud-soudanaise s’est dite confiante samedi dans la signature d’un cessez-le-feu avec la rébellion menée par l’ex-vice président Riek Machar, une tonalité qui tranche avec celle de l’Union africaine, frustrée par la lenteur des pourparlers de paix entre les deux camps.
“Le négociateur en chef est encore ici (à Juba) mais il va partir pour Addis (Abeba) pour signer la fin des hostilités”, a déclaré devant la presse le porte-parole du président Salva Kiir, Ateny Wek Ateny. “Le gouvernement est prêt à signer la cessation des hostilités (…) demain ou lundi”.
Plus tôt samedi, Mabior Garang, l’un des négociateurs pour la rébellion dans la capitale éthiopienne avait indiqué que son camp était prêt à signer un projet d’accord de cessez-le-feu proposé par les pays d’Afrique de l’Est médiateurs dans cette crise.
“Nous avons vu un projet d’accord pour la cessation des hostilités que nous pourrions signer, mais nous attendons que l’autre partie accepte”, avait-il déclaré.
Aucun détail n’était cependant à ce stade disponible sur le contenu du projet d’accord. Difficile aussi de savoir si les deux parties sont prêtes à s’entendre sur le même texte.
Depuis plusieurs semaines, les deux camps se disent prêts à signer à signer un cessez-le-feu, sans toutefois parvenir à s’entendre sur les conditions et concrétiser.
Jusqu’ici du moins, ils s’opposaient en particulier sur la question de la libération de prisonniers proches de Riek Machar arrêtés aux premiers jours des combats mi-décembre. Les rebelles exigeaient leur libération avant tout cessez-le-feu. Le gouvernement refusait, estimant que ces détenus devaient être jugés normalement.
Samedi, le vice-président de la commission de l’Union africaine (UA), l’organe exécutif de l’institution panafricaine, a d’ailleurs fait part de sa frustration face à l’absence de progrès enregistrés jusqu’ici à Addis.
“Les conditions pour un cessez-le-feu sont de plus en plus longues”, a déploré Erastus Mwencha. “On ne peut pas dire qu’il y ait de progrès”, a-t-il ajouté, appelant les deux parties à faire des concessions et relativisant sérieusement les chances d’un accord rapide.
Les combats qui ravagent depuis le 15 décembre le jeune Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis seulement juillet 2011, ont déjà fait plus de 450.000 déplacés, affirme l’ONU. Selon les sources, le bilan des morts varie entre 1.000 et 10.000 tués.
Les combats sont alimentés par une rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar. Le premier accuse le second et ses alliés de tentative de coup d’Etat. Le second nie, et reproche au premier de chercher simplement à éliminer ses rivaux.
© 2014 AFP