Que va dire le président ? La presse américaine regorge aujourd’hui de sources bien informées qui croient savoir d’ores et déjà les grandes lignes des annonces présidentielles. « Barack Obama va étendre aux citoyens non américains les mesures de protection de la sphère privée et annoncer des mesures qui permettent d’évaluer les actions de surveillance sensible, notamment celles qui concernent les dirigeants étrangers », écrit le Wall Street Journal. En revanche, le président n’avait pas encore tranché hier soir sur la question de savoir que faire avec les données, notamment téléphoniques, stockées en quantités gigantesques, rapporte le quotidien.
Le discours d’aujourd’hui risque en tout cas de faire grincer quelques dents. « Les deux camps sont à couteaux tirés », écrit USA Today. « D’un côté les défenseurs de la vie privée craignent que Barack Obama n’aille pas assez loin dans ses propos. De l’autre, les experts conservateurs de la sécurité nationale ne voudraient, eux, absolument rien changer aux programmes de surveillance gouvernementale ».
Est-ce que cette réforme, qui doit être annoncée aujourd’hui, changera quelque chose ?
Eh bien non, estime le Los Angeles Times. Pour la simple et bonne raison que Barack Obama a déjà fait savoir que « l’objectif des nouvelles règles est moins de changer en profondeur le fonctionnement de la NSA que plutôt de rendre l’existence de l’agence de sécurité plus acceptable pour les Américains et les alliés des Etats-Unis ».
Mexicali : ville des immigrés illégaux expulsés du sol américain
C’est une petite ville mexicaine qui se trouve en Une du Washington Post. « Elle s’appelle Mexicali, compte 700 000 habitants et est en train de devenir la ville des déportés, car c’est là que les Etats-Unis se débarrassent de leurs immigrés illégaux, expulsés du sol américain », rapporte le quotidien. Selon le Washington Post, Mexicali est devenue la destination de choix de l’administration Obama, puisque contrairement à d’autres villes-frontières mexicaines, « elle est relativement paisible et les déportés ne risquent pas de se faire enlever ou massacrer par les cartels de drogue ». Et la frontière y est mieux protégée que nulle part ailleurs. Le maire de Mexicali en revanche déplore la situation. Il indique qu’en deux ans, 113 500 personnes ont été relâchées à Mexicali. Elles étaient censées rejoindre ensuite leurs villes natales. Mais la grande majorité de ces malheureux restent déterminés à rejoindre les Etats-Unis à la première occasion, et la mairie manque de moyens pour les prendre en charge, ne serait-ce que pour les héberger, raconte le Washington Post.
Venezuela : El Nacional n’a plus de devises pour acheter du papier d’impression
Au Venezuela, le journal El Nacional a choisi aujourd’hui un moyen peu commun pour attirer l’attention du président Nicolas Maduro. C’est une lettre ouverte au chef de l’Etat, publiée en Une, en pleine page. La raison: El Nacional a demandé le 7 novembre dernier des devises, dans ce pays ou le marché de devises est soumis à un contrôle stricte de l’Etat. Sans ces devises, le quotidien ne peut plus commander de papier pour imprimer ses éditions. « Malgré nos demandes, nous n’avons pas obtenu de réponse », écrit El Nacional reprochant au gouvernement de violer non seulement la loi sur l’administration publique, mais surtout la liberté d’expression et le droit des Vénézuéliens à être informés.
Haïti : les victimes de Jean-Claude Duvalier demandent justice
En Haïti, après les organisations internationales, c’étaient hier aux victimes de Jean-Claude Duvalier de demander justice. Ce jeudi, cela faisait exactement trois ans jour pour jour que l’ancien dictateur était de retour dans son pays natal après vingt-cinq ans d’exil en France. Jean-Claude Duvalier est aujourd’hui encore poursuivi pour crimes économiques et crimes contre l’humanité. Pourtant la procédure judiciaire à son encontre est au point mort depuis mai dernier.
« Jean-Claude Duvalier, poursuivi par la justice, semble avoir, selon ses détracteurs, un brevet d’impunité rose bonbon », écrit Le Nouvelliste en faisant référence à la couleur rose, qui est celle de la campagne électorale de l’actuel président haïtien, Michel Martelly. L’agence Alterpresserappelle que le gouvernement a invité « Jean-Claude Duvalier à la cérémonie officielle des 210 ans d’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 2014. Michel Martelly avait justifié cette invitation par la nécessité de promouvoir la réconciliation nationale ». Mais selon Le Nouvelliste, pour les victimes de l’ancien dictateur, « la réconciliation ne pourra pas supplanter la justice ».
rfi