Le parti ADP-Maliba traverse une crise sans précédent. Une guerre interne oppose le Bureau exécutif au président d’honneur, Aliou Boubacar Diallo, pour le contrôle de la direction du parti. L’affaire est pendante devant le tribunal de la commune III. Sory Ibrahim Traoré, secrétaire général du Bureau national, nous expose les faits.
Azalaï Express: Que se passe-t-il au sein de l’ADP-Maliba ?
Sory Ibrahim Traoré : Depuis un moment, le président d’honneur manifeste une volonté d’être plus actif dans la gestion du parti alors que la loi et les textes du parti ne lui donnent qu’un rôle consultatif.
Comment en est-on arrivé là ?
Nous sommes un jeune parti qui fonctionne bien et nos résultats peuvent le prouver au sortir de l’élection présidentielle. En accord avec Aliou Diallo, nous avons décidé d’élargir la base du parti à tous ceux qui nous ont soutenus, surtout les fans du Chérif de Nioro et nos nouveaux adhérents du Nord et du Centre du Mali dans un contexte marqué par l’insécurité. Cela nous a amenés à un retard de deux mois dans la tenue du congrès du parti. Entre temps, le président d’honneur, par un acte notarié à la date du 11 mars, nous a demandé de prendre un certain nombre d’engagements qui l’attribuait des prérogatives que les textes ne lui ont pas données. Face notre refus de transformer le parti en une société unipersonnelle, il a décidé d’ester en justice pour prendre le contrôle du parti.
Où en est-on avec l’évolution de la situation ?
Nous attendons le délibéré du tribunal de grande instance de la commune 3. Mais parallèlement à cela, il y a une commission de bons offices à l’interne, qui travaille à une conciliation à l’amiable.
Que reprochez-vous à Aliou Boubacar Diallo ?
Aliou Diallo pense que tout le résultat politique de l’ADP-Maliba est dû à son seul argent. C’est là où il se trompe car, un parti politique, c’est d’abord des femmes et des hommes. Il se croit en droit de prendre le contrôle du parti sans même passer par un congrès.
Pourquoi s’agite-t-il de la sorte ?
Parallèlement à la procédure pour le contrôle du parti, il a aussi lancé une autre procédure pour le recouvrement immédiat d’une dette de plus de huit cent millions que le parti lui doit de 2014 à 2018. Après la présidentielle, l’ADP-Maliba a été obligé de reconnaître par acte notarié une dette de plus de huit cent millions de francs CFA de M. Aliou Diallo.
Enfin, nous reconnaissons à notre président d’honneur tous ses investissements dans le parti dont il a aussi été le principal bénéficiaire en tant que candidat arrivé troisième à la dernière élection présidentielle. Et nous sommes en train de prendre toutes les dispositions pour la tenue de notre congrès dans les plus brefs délais. Je vous remercie !
Réalisée par Harber MAIGA
Azalaï-Express