L’objet du point de presse était de solliciter auprès des nouvelles autorités la libération de Moussa Timbiné ainsi que les autres détenus. De prime abord, le conférencier a rappelé que la crise qui secoue le pays ne date pas d’aujourd’hui, mais de longtemps. Il s’agit d’une crise éducative, sécuritaire, sanitaire, alimentaire, a-t-il expliqué. Selon Baba Nadio, c’est l’accumulation de ces problèmes qui a donné naissance aux différents évènements qui ont abouti à la démission d’Ibrahim Boubacar Keita. Content du changement dans le pays (démission d’IBK), il a remercié le peuple d’accompagner les autorités de la transition.
« Nous devons tous aider les nouvelles autorités .Certes elles ne pourront pas gérer tous nos problèmes, mais elles pourront quand même faire de leur mieux. Elles doivent retenir que l’espoir du peuple est elles. Les Maliens leur font confiance », a-t-il soutenu. Et de poursuivre en ces termes : « Je connais le président de la transition (Bah N’Daw).C’est un homme intègre. Mais comme disent les blancs : l’être humain, c’est l’inconnu connu. Ça veut dire que l’homme peut changer à tout moment ».Quant à son rapport avec Moussa Tmbiné, Baba Nadio réitère qu’il s’agit de son frère de la même localité. « Moussa Timbiné est mon jeune frère, nous sommes de la même localité. Certes, ajoute-t-il, ils (cour constitutionnelle) nous ont arraché notre victoire électorale au profit du camp de Timbiné en commune V, mais je n’ai aucune animosité contre Moussa ou sa famille pour ce fait ». D’où cette plaidoirie du candidat perdant : « Je souhaiterais qu’on libère mon petit frère Moussa Timbiné de même que Boubou Cissé et les autres officiels qui sont toujours détenus par le CNSP ».
Pour lui, peu de Maliens connaissaient l’ex-PM Boubou Cissé avant sa nomination par IBK. De ce fait, dira-t-il, dans la mesure où IBK a été lâché, Boubou Cissé, Moussa Timbiné et tous les autres détenus doivent être également libérés par la junte. Le conférencier suppose que si ces détenus ont fait du mal dans ce pays, ils l’ont certainement fait en complicité avec leur patron qui était IBK. Donc, dit-il, si quelqu’un doit être retenu et jugé, ce serait plutôt IBK. Parce que c’est lui qui a été élu par le peuple comme Chef de l’État.
Et c’est IBK qui est, selon M. Nadio, aussi responsable de ce qui s’est passé. Le candidat malheureux regrette la libération du président sortant et tous les membres de sa famille alors que les autres sont enfermés : « Ni sa femme, ni ses enfants et IBK lui-même n’est présentement à la disposition de la justice ou des militaires. Et pourtant les autres continuent d’être présentement détenus, on se pose alors la question à savoir ce qui se passe réellement dans cette affaire. Ceux qui sont détenus sont des responsables de famille et des pères d’enfants ».Il n’en décolère pas et sollicite surtout l’implication du président de la transition et du Premier ministre pour la libération de ceux qui sont détenus. Qu’ils les laissent venir dans leur famille respective, le terrain politique les attend, a-t-il dit. Puis d’être on ne peut plus clair : « Je ne dirais pas qu’ils ne pourront pas être jugés dès que la justice souhaitera les entendre, je n’ai aucun pouvoir, sinon ces détenus ne passent encore aucun autre moment à Kati. Ils doivent être libérés pour la stabilité du pays ». À parti du moment où le premier responsable (IBK) est libre, a-t-il argué, les autres doivent rejoindre leur famille. De la libération d’IBK, premier responsable des maux du Mali, Baba Nadio estime que les militaires tendent vers l’injustice en continuant de garder les autres.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays-Mali