La conférence vise à définir un nouvel agenda pour l’Afrique afin de mieux appréhender les défis du développement à travers l’utilisation des services à large diffusion des connexions.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, est arrivé hier à Kigali, la capitale rwandaise où il prend part à un sommet international sur l’informatique dénommé « Transform Africa 2013 ». Avant d’atterrir dans la capitale rwandaise, le chef de l’Etat avait fait une escale d’une nuit à Libreville pour y rencontrer son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui lui aussi participe au sommet.
Le président de la République et sa délégation resteront à Kigali jusqu’à vendredi. Le chef de l’Etat est accompagné de 5 membres du gouvernement parmi lesquels le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies de l’Information, Jean Marie Idrissa Sangaré. Son directeur de cabinet, Mamadou Camara, fait partie de la délégation dont une grande partie était arrivée sur place depuis dimanche.
L’ouverture de ce grand forum mondial sur les technologies de l’information et de la communication a donné lieu hier à une cérémonie imposante présidée par notre compatriote le Dr. Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), au Serena hôtel de Kigali.
Mais le point d’orgue de cette rencontre de la crème du monde numérique est pour aujourd’hui quand les différents chefs d’Etat et de gouvernement présents entreront en scène. La grande cérémonie est placée sous la présidence d’honneur du président rwandais, Paul Kagamé, qui aura à ses cotés d’autres chefs d’Etat. Outre le président Ibrahim Boubacar Keïta, Ali Bongo Ondimba (Gabon), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Yoweri K. Museveni (Ouganda), Salva Kiir Mayadit (Sud-Soudan) et Uhuru Kenyatta (Kenya) prennent part à la rencontre de haut niveau.
Au menu aujourd’hui, une séance de questions-réponses pour tous ces chefs d’Etat. Exercice auquel participera Ibrahim Boubacar Keïta qui exposera les grandes lignes de la politique de notre pays matière de nouvelles technologies et de perspectives. Et il y a de la matière pour notre pays, relève Hamadoun Touré. « Je viendrais au pays la semaine prochaine pour voir avec le président de la République ce qu’il faut faire pour booster davantage les nouvelles technologies », indique notre compatriote qui voit en Ibrahim Boubacar Keïta un président disposé à favoriser l’économie informatique pour développer notre pays.
Au cours de la dernière décennie, la connectivité haut débit a considérablement augmenté dans toute l’Afrique. Certains pays, comme le Rwanda, sont même en phase avec les tendances TIC mondiales qui sont maintenant largement tirées par l’innovation et propulsés par Internet haute vitesse. Mais nombreux sont les pays qui traînent le pas.
La conférence vise justement à donner aux participants une opportunité idéale pour définir un nouvel agenda pour l’Afrique afin de mieux appréhender les défis du développement à travers l’utilisation et l’adoption des services à large diffusion des connexions.
Lors de l’ouverture officielle de ce sommet qui regroupe plus d’un millier de participants, les différents intervenants ont unanimement insisté sur la nécessité d’utiliser les TIC au service du enveloppement, notamment par la mise en place de puissantes bandes passantes.
Le secrétaire général de l’UIT a rappelé à ce sujet qu’en 2007, cet organisme avait nourri l’ambition de connecter toute l’Afrique. Les engagements pris à cette date ici même au Rwanda, lors d’un précédent sommet, sont en passe d’être atteints avec la généralisation des larges bandes à travers le continent. Ces bons résultats constatés dans les différents pays ont motivé la naissance de cette nouvelle phase, c’est-à-dire celle de l’innovation et de la transformation.
Pour le patron de l’UIT, l’industrie des technologies est un moyen efficace de développement. Il estime que le vieux modèle de développement basé sur la charité ne marche pas. Il faut dès lors changer de stratégie en s’engageant dans une nouvelle dynamique de transformation de nos modes de vie grâce aux TIC. Pour cela, il faut connecter le continent, le transformer en innovant continuellement. C’est le sens même que l’UIT donne à cette rencontre de Kigali, a précisé Hamadoun Touré.
Le vice-président de Banque africaine de développement, Gilbert Mbesherubusa, a fait remarquer que plus de 800 millions de cartes « sim » ont été vendues sur le continent. Cela est le résultat direct d’investissements conséquents dans le domaine de la connectivité. Si au niveau de la téléphonie, les acteurs se congratulent, ils reconnaissent cependant le retard criard du continent dans le domaine de la connexion internet. En effet, plus de la moitié des Africains n’ont toujours pas accès à Internet. La disponibilité et surtout le coût de la connexion sont les principaux facteurs de blocage.
Les ordinateurs à option Wi-Fi, les smartphones et les tablettes demeurent inaccessibles pour la bourse d’une large partie des populations du continent. Financer ces manquements nécessite une grande innovation, a souligné le vice-président de la BAD qui a par ailleurs annoncé le lancement d’une étude qui fera le bilan de la connectivité en Afrique. Il a invité les donateurs et investisseurs à faire des efforts supplémentaires pour rendre plus accessible le coût de l’Internet.
Le sommet 2013 de « Transform Africa » a choisi un slogan fort expressif : « le futur livré aujourd’hui ». Le rendez-vous est d’une telle importance pour notre pays que plusieurs ministres, Ousmane Ag Rhissa (Environnement et Assainissement), Jean Marie Idrissa Sangaré (Communication et Nouvelles technologies de l’information), Mamadou Gaoussou Diarra (Jeunesse et Sports) et Moustapha Ben Barka (Promotion des investissements) y participent.
Envoyé spécial
A. M. CISSE
Source: l’Essor