Le président en exercice a indiqué que la mise en œuvre des grands chantiers de
la refondation exige un rythme accéléré des réformes en cours et une mobilisation conséquente des ressources.
N’Djamena, la capitale du Tchad, a accueilli, samedi dernier, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD). Notre pays était représenté par la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mme Kamissa Camara.
La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée à l’hôtel Radisson de N’Djamena, a été marquée par trois interventions. Premier à prendre la parole, Ibrahim Sani Abani, le secrétaire général par intérim de la CEN-SAD, a indiqué que ce sommet de N’Djamena permet d’enclencher l’acte 2 de la renaissance de l’organisation, avec l’entrée en vigueur du Traité révisé. Il a rendu un vibrant hommage au président tchadien, Idriss Deby Itno, pour sa clairvoyance politique, diplomatique et stratégique au lendemain de la révolution de février 2011 en Libye. En effet, a témoigné Ibrahim Sani Abani, le président Deby s’est mobilisé pour pérenniser la CEN-SAD.
Au-delà du secrétariat général de la CEN-SAD, a-t-il ajouté, l’ensemble des populations de l’espace sahélo-saharien ne peut que se réjouir de puissantes synergies qui se développeront en application du Traité révisé pour combattre, dans la solidarité agissante, toutes les menaces et atteintes à la sécurité, tous les obstacles à la libre circulation des personnes et des biens afin d’accompagner les Etats dans l’amélioration continue de l’indice de développement humain. C’est dans cette optique que les chefs d’Etat ont décidé que la nouvelle CEN-SAD dispose d’une nouvelle structure organisationnelle et d’un mandat recentré autour de deux priorités fondamentales : la paix, la sécurité et le développement durable, dans cet espace, particulièrement concerné par le changement climatique, la désertification, le trafic illicite d’armes, de drogue, d’êtres humains, les rebellions, le terrorisme. «A cet égard, nous saluons l’édification et l’équipement, pour plus de 3 milliards de Fcfa au Caire (Egypte), d’un Centre CEN-SAD de lutte contre le terrorisme à l’initiative du président égyptien», a apprécié M. Abani.
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a indiqué que la tenue de cette session extraordinaire revêtait une charge symbolique toute particulière. Elle vient mettre un terme, a-t-il poursuivi, à une longue période de transition au cours de laquelle le Traité du 4 février 1998, créant la CEN-SAD, a été révisé. Selon lui, l’Afrique est aujourd’hui le continent où la paix et la stabilité font l’objet de permanentes menaces, et plus particulièrement dans la zone sahélo-saharienne.
A ce propos, Moussa Faki Mahamat a fait savoir que l’imbroglio politico-militaire libyen où les armes parlent en ce moment, la situation sécuritaire au Mali, au Burkina Faso, au Niger, la menace de Boko Haram et la détresse humanitaire dans le bassin du lac Tchad rappellent, sans cesse, l’ampleur des défis à relever.
Dans son discours d’ouverture, le président Idriss Deby Itno a plaidé pour la création des conditions d’un nouveau départ pour sortir la CEN-SAD des longues années d’hibernation. Toujours selon l’hôte du sommet, la mise en œuvre des grands chantiers de la refondation de la CEN-SAD exige un rythme accéléré des réformes en cours et une mobilisation conséquente des ressources. Le président tchadien a estimé qu’il était urgent de procéder, au cours de ce sommet, à la mise en place d’un nouveau secrétariat exécutif conformément aux dispositions du Traité révisé. Aussi, le président en exercice de la CEN-SAD a-t-il souligné l’impérieuse nécessité d’assigner une feuille de route précise à la nouvelle équipe pour élaborer et soumettre, dans un délai relativement court, un plan d’actions à faire approuver par le Conseil exécutif.
Idriss Deby Itno a déploré le fait que bon nombre de pays de l’espace sahélo-saharien sont en butte à la menace terroriste de plus en plus grandissante, aux trafics illicites en tout genre, sans compter les conflits armés.
Dans le communiqué final du sommet, lu par notre ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, on retient essentiellement que N’Djamena abritera provisoirement le siège de la CEN-SAD. Les dirigeants de l’organisation ont aussi adopté une déclaration spécifique sur la paix, la sécurité et la stabilité dans l’espace sahélo-saharien. Ils ont également salué la ratification du Traité révisé par 15 pays sur 24.
Envoyé spécial Massa SIDIBé
L’Essor