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Sommet extraordinaire de la CEDEAO: vers un régime de sanctions contre les hiérarques

La démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le Président du Parlement ; une recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle et la mise en place rapide d’un Gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la Société civile ; la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des blessés les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés figurent parmi les ‘’mesures importantes’’ prises lors du Sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEDEAO qui s’est tenu hier.

 

Comme annoncé, ce 23 juillet, à Bamako, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu hier un sommet extraordinaire, par visioconférence, sur la situation au Mali qui connaît une quadruple crise : sécuritaire, sanitaire, économique et politique, comme souligné par le Président Issoufou du Niger, Président en exercice de la Conférence des chefs d’État.
Dans son discours introductif, il a fait la genèse de la crise actuelle dont l’élément déclencheur a été l’Arrêt de la Cour constitutionnelle sur les législatives de mars-avril 2020. Il a également souligné qu’aucune forme de changement non constitutionnel d’accession au pouvoir ne sera acceptée par la CEDEAO, affirmant par la même occasion que la démission forcée du Président de la République ne rentre pas dans les schémas de l’organisation communautaire.
Après les formalités d’usage, le Président Issoufou a décliné l’objet de ce sommet extraordinaire : ‘’notre rencontre d’aujourd’hui a pour but de vous rendre compte de notre mission. Après analyse de la situation, il revient à notre Sommet d’adopter une Déclaration forte qui préconisera, sur la base des principes qui régissent notre organisation en matière de prévention, de gestion et de règlement de conflits, des solutions fortes pour une sortie de crise rapide au Mali’’.
Il a interpellé sur la nécessité de tirer les enseignements de l’effondrement des institutions, en 2012, qui a failli ouvrir la voie au contrôle du pays par des organisations terroristes et criminelles. Aussi, si la situation au Mali interpelle la CEDEAO, elle devrait interpeller au premier chef les Maliens mêmes qui doivent faire un sursaut national, l’union sacrée.
Avant de terminer, il a orienté quant aux mesures fortes qui doivent être prises pour le retour de la paix et de la stabilité dans notre pays. Ainsi, le Président en exercice de la conférence des chefs d’État a mis sur la table : ‘’le Mali a aujourd’hui besoin d’une Assemblée nationale conforme aux résultats des élections législatives, d’un Gouvernement d’union nationale, d’une nouvelle Cour Constitutionnelle, d’une enquête sur les évènements des 10, 11 et 12 juillet 2020, ainsi que de la mise en œuvre rapide des conclusions du dialogue national. Le peuple malien a aussi une autre attente très forte : la libération de l’honorable Soumaila CISSE, enlevé au mois de mars dernier par des organisations terroristes. Il s’agit là d’autant de points qui feront l’objet des délibérations du présent Sommet Extraordinaire’’.
Le Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO sur la crise socio-politique au Mali a pris fin ce lundi après-midi 27 juillet 2020, sous la présidence de SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République, Président en exercice de la CEDEAO.
Ce sommet, qui s’est tenu par visioconférence, a demandé « instamment » à ce que plusieurs mesures importantes soient prises.
Il s’agit notamment de la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le Président du Parlement, une recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle et la mise en place rapide d’un Gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la Société civile, a précisé le Président en exercice de la CEDEAO, dans un discours de clôture.
Les autres mesures concernent « la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des blessés les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés », la mise en place d’un Comité de Suivi de toutes les mesures prises et la mise en place par la CEDEAO « d’un régime de sanctions » contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise.
Le Chef de l’État en exercice de l’organisation communautaire a par ailleurs souligné qu’en tout état de cause, « la CEDEAO sera toujours présente aux côtés du Mali, acteur important des dynamiques communautaires en cours pour l’approfondissement de l’intégration de notre sous-région ouest-africaine. »

PAR BERTIN DAKOUO

Source : INFO-MATIN

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