L’apparition de la Covid-19 a touché des sociétés, petites comme grandes, dans tous les secteurs. Les maisons closes et les escort-girls ou call-girls ne font pas exception, surtout que leurs clients sont inquiets d’être exposés au virus.
« Maison close » désigne un établissement dans lequel est pratiquée la prostitution. C’est, en somme, le lieu de travail de certaines travailleuses du sexe. Les clients y vont et repartent une fois la transaction sexuelle accomplie. Ce sont, parfois, des lieux abritant plusieurs chambres désignées comme « chambres de passe ».
Quant au concept d’ « escort girl », c’est un mot anglais qui désigne une certaine catégorie de travailleuses du sexe, plus précisément les prostituées n’exerçant pas sur la voie publique, leur activité relevant de la prostitution d’intérieur. Généralement, le premier contact des escort-girls ou call-girls avec leurs clients se font par téléphone.
Pour les différentes travailleuses du sexe s’est posée la question de continuer ou non à travailler en période de Covid-19. De plus, la nature même du travail implique des contacts physiques dangereux en période de pandémie. À Bamako, le couvre-feu avait stoppé net la prostitution dans les maisons closes, mais aussi le métier des escort-girls.
L’irrespect des mesures barrières
Aussitôt la levée du couvre-feu annoncée par les autorités publiques, les travailleuses du sexe ont repris le travail. Pourtant, la crainte du virus et l’impossibilité de respecter les gestes barrières n’ont pas dramatiquement freiné les activités. Or, il s’agit d’une profession où il est quasiment impossible de respecter les mesures barrières. Nous savons tous que la distance de sécurité d’au moins un mètre est l’un des facteurs essentiels pour éviter la propagation de la pandémie à coronavirus.
« Pas de gestes barrières, pas de distanciation sociale, pas de masques. Les personnes en activité prostitutionnelle sont actuellement ultra exposées et le seront toujours. », confie M.K., un habitué des maisons closes.
Après ce témoignage de M.K., Claudia, une travailleuse du sexe, a voulu répondre à la question suivante : pourquoi cette impossibilité de respecter les mesures barrières dans ce milieu ? « Cela n’est un secret pour personne que le respect des mesures de sécurité entre nous et nos clients est juste impossible. Pour ce qui est du port des masques, personnellement ça m’étouffe, surtout quand je suis en plein travail. Comme moi, beaucoup de mes collègues s’en sont plaintes. L’application des gels hydro-alcooliques est la seule chose que j’arrive à respecter », répond-t-elle.
Pour O.T., qui est une escort-girl, l’irrespect des mesures barrières est lié à sa prestation. La plupart des clients de O. T. payent pour une prestation complète. Par conséquent, elle dit être dans l’obligation de satisfaire toutes les lubies de ses clients. Cependant, elle ajoute que certains de ces clients eux-mêmes portent le masque et l’exigent sur elle. « Le plus grand danger pour moi est que mes clients sont au-delà de la quarantaine. Selon mes informations, ils sont les plus vulnérables au virus », affirme-t-elle.
Inquiétudes de la clientèle
Si les travailleuses de sexe tirent le diable par la queue en continuant à exercer leurs activités, l’inquiétude de la clientèle n’est pas des moindres. Les clients n’ignorent pas les risques qu’ils encourent dans leurs désirs de satisfaire leur libido. « Même si les travailleuses du sexe ne sont pas porteuses du virus, elles peuvent le contracter par le biais de leur travail. Une fois contracté par un client, elles deviennent immédiatement un réservoir de propagation. », dixit S.K., un habitué des maisons closes.
Alex (pseudonyme) a pour inquiétude le fait que certaines travailleuses du sexe se fichent totalement du respect des mesures barrières. Il poursuit : « Je me suis rendu au moins dans quatre maisons closes, et toutes celles que j’ai rencontrées m’ont dit que c’était à moi de décider si je voulais porter un masque ».
Lorsqu’il a questionné une fois une prostituée pour savoir pourquoi le respect des mesures barrières n’était pas une priorité, elle a répondu : « C’est impossible de les respecter. Il faut des fois prendre des risques pour bien gagner sa vie. Ce travail est ma seule source de revenus. Des choix, je n’en dispose pas. Les charges se fichent de la pandémie. En plus, on doit bien mourir de quelque chose ». Depuis, Alex a décidé de s’éloigner pour le moment les maisons. Il fait appel aux services des escort-girls, même si celles-ci semblent être beaucoup plus chères. « La satisfaction de la libido est sensationnelle, mais être en vie est purement magique. », conclut Alex.
Source : Benbere