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Sommet de Ndjamena sur la RCA: Michel Djotodia plus seul que jamais

Michel Djotodia président centrafricain

Les pays voisins de la Centrafrique se réunissent, ce jeudi 9 janvier, à Ndjamena pour mettre le président centrafricain Michel Djotodia, désormais en sursis, au défi de rétablir l’ordre dans son pays ensanglanté par les violences. Un sommet qui a cependant des airs de procès en incapacité, voire en incompétence pour le président centrafricain actuel, accusé de ne pas avoir réussi à maîtriser la situation depuis qu’il est entré à Bangui en mars 2013.

Le sommet de Ndjamena au Tchad ne s’est ouvert que vers midi, ce jeudi 9 janvier, avec un petit retard à l’allumage parce que certains chefs d’Etat, comme le Congolais Denis Sassou-Nguesso ou le Gabonais Ali Bongo Ondimba ne sont arrivés que ce matin.

Il y a eu une cérémonie d’ouverture très courte. Le président de la transition centrafricaine, Michel Djotodia, habillé en costume vert, est apparu l’air absent comme s’il réfléchissait à autre chose.

Huis clos

Le président tchadien Idriss Déby Itno, en sa qualité de président de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale), a appelé à cette mobilisation générale en faveur de la Centrafrique.

Il a appelé la communauté internationale à assister aussi les autres pays de la sous-région qui subissent les contrecoups de la crise centrafricaine, allusion par exemple au Tchad qui a déjà rapatrié 18 000 de ses ressortissants.

Pour l’heure, c’est le huis clos. Un huis clos qui, en plus des chefs d’Etat, a associé les trois têtes de la transition centrafricaine et aussi des représentants de la communauté internationale, tels que l’Union européenne, la France, les Etats-Unis ou encore les Nations-unies.

Dans le rôle des juges et jurés, les chefs d’Etat de la CEEAC présents à Ndjamena ou leurs représentants. Et une ribambelle de témoins à charge: Michel Djotodia a beaucoup d’adversaires. A commencer par son Premier ministre Nicolas Tiangaye, avec qui les relations sont notoirement difficiles.

« Accusé »

Nicolas Tiangaye qui n’est d’ailleurs pas en meilleure posture. Il fait l’objet des mêmes critiques concernant sa gouvernance. Et fait figure « d’accusé » au même titre que le président Djotodia.

Autre adversaire, très content d’être là, lui : Joachim Kokaté, du Mouvement de résistance populaire pour la refondation de Centrafrique (MRPRC), qui se présente comme la branche politique du mouvement anti-balaka. Lui, est venu demander solennellement la démission de Michel Djotodia.

L’ancien président, François Bozizé, qui appelle aussi au départ de son successeur, assurait toutefois ce matin à RFI qu’il n’avait mandaté personne pour se rendre à Ndjamena.

« Le problème, ce sont les hommes »

A Bangui, la société civile verrait aussi d’un bon oeil le départ des trois têtes de la transition. Le président, le Premier ministre et le président du CNT (Conseil national de transition), Alexandre Ferdinand Nguendet. « La transition est perfectible, nous expliquait hier Gervais Lakosso, le président du groupe de travail de la société civile sur les accords de Libreville. Mais le problème, ce sont les hommes. En huit mois, Michel Djotodia n’a pas été capable de prendre en main la gouvernance du pays ».

Michel Djotodia semble donc plus seul que jamais. Sur le plan international aussi. Après avoir été désavoué publiquement par François Hollande il y a un mois, certains observateurs le disent lâché par Idriss Deby, le président tchadien. Selon une source diplomatique, Michel Djotodia serait même prêt à quitter le pouvoir.

Ce sommet, le procès de Michel Djotodia ?

Il ne faut pas perdre de vue que même si cette réunion de chefs d’Etat a été convoquée en urgence, elle vise à trouver des solutions à la crise centrafricaine. « Il y a des mesures à prendre pour que l’Etat reparte », déclarait ce matin le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui refuse toutefois ouvertement de se prononcer en faveur du départ ou du maintien de Michel Djotodia.

Car il est vrai que si la Centrafrique s’enfonce inexorablement dans le chaos et la violence depuis près d’un an, depuis un mois tout est à l’arrêt. « Il n’y a quasiment plus d’activité à Bangui, nous confiait hier un diplomate. L’Etat s’est volatilisé, les fonctionnaires ne vont plus travailler, il n’y a plus d’administration, plus de justice, plus de police. La vie politique est à l’arrêt. L’objet de ce sommet c’est surtout de savoir comment faire redémarrer tout cela ».

Cela passe-t-il par la démission de l’exécutif centrafricain ? Au risque d’ajouter encore une crise dans la crise ? On devrait avoir la réponse dans quelques heures.

rfi

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