Les forces armées somaliennes ont abattu cinq assaillants qui tentaient de mener, semble-t-il, un assaut contre le palais présidentiel avant de se retrancher dans un hôtel à proximité fréquenté par des députés ou responsables militaires.
L’attaque a débuté aux alentours de 19H00 (16H00 GMT) et très rapidement, le commando, composé d’un nombre d’indéterminé d’assaillants, a été confronté aux tirs de membres des forces de sécurités affectés aux check-points voisins menant vers la présidence somalienne.
Diverses sources interrogées par l’AFP ont affirmé que plusieurs des assaillants étaient parvenus à pénétrer dans l’enceinte de l’hôtel SYL. Le capitaine de police Mohamed Hussein a déclaré que les soldats avaient abattu trois assaillants près de l’entrée de la Villa Somalia, le palais présidentiel, puis avaient tué les deux derniers près du parking de l’hôtel voisin.
“Les forces de sécurité affrontent un certain nombre d’assaillants armés retranchés dans l’enceinte de l’hôtel mais très rapidement, nous finirons le siège”, avait déclaré plutôt à l’AFP Ibrahim Mohamed, un membre des forces de sécurité déployées sur place.
Dans un communiqué publié sur un site acquis à leur cause, les shebab ont revendiqué “avoir mené une opération qui s’est déroulée comme planifiée”, sans toutefois donner de précisions.
Plusieurs témoins ont décrit à l’AFP les scènes de panique déclenchées par cette attaque.
“Il y a toujours des échanges de tirs dans l’hôtel et parfois, on entend une détonation de grenade. Trois de mes amis se trouvaient à l’intérieur de l’hôtel quand l’attaque a débuté mais rapidement, il se sont échappés. L’un d’eux souffre d’une fracture après avoir sauté par dessus le mur d’enceinte”, a témoigné à l’AFP Ali Moalim Nur.
Cible récurrente
“Je me trouvais près de l’hôtel quand les coups de feu ont éclaté, nous avons réussi à faire rapidement demi-tour avec notre véhicule”, a pour sa part décrit un autre témoin, Abdukadir Ahmed.
“Les forces de sécurité postées sur les check-points autour du palais présidentiel tiraient à l’arme lourde mais nous ne savons pas exactement qui se battait contre qui”, a-t-il ajouté.
L’hôtel SYL où s‘étaient retranchés les assaillants a à plusieurs reprises été ciblé par les insurgés shebab. C’est la quatrième fois depuis 2015 qu’il est visé par une attaque revendiquée par les shebab. Pour les analystes, sa proximité avec l’enceinte ultra-sécurisée de la Villa Somalia, un complexe fortifié abritant la présidence somalienne et les bureaux du Premier ministre, y est certainement pour quelque chose.
Les shebab, qui ont prêté allégeance à Al-Qaïda, ont juré la perte du gouvernement somalien. Confrontés à la puissance de feu supérieure de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), déployée en 2007 en Somalie, ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Même s’ils continuent de conserver d‘énormes pans de territoire dans les zones rurales d’où ils planifient et mènent des attentats contre la capitale notamment.
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