Les deux tiers du pays, notamment les régions septentrionales de Tombouctou, Gao et Kidal, ayant été occupés par des bandes armées, nos compatriotes vivant dans ces contrées parmi lesquels de nombreuses femmes, ont été contraints de fuir pour trouver refuge dans les zones sécurisées au Sud, provoquant une urgence humanitaire à laquelle il faut faire face. Le ministère de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées en a pleinement conscience.
Il a ainsi fourni vendredi des vivres à des femmes déplacées des régions septentrionales et au Réseau des femmes ministres et parlementaires désireux de venir en aide à des concitoyennes en détresse identifiées par le réseau lui même. La cérémonie de remise des vivres – du riz, du sucre et de l’huile – était présidée par le ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, Mamadou Sidibé. Elle s’est déroulée en présence de son homologue de la Santé, Soumana Makadji, de la représentante du Réseau des femmes ministres et parlementaires, l’ancien Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, et de nombre d’invités.
Selon la clé de répartition de l’aide destinée aux femmes déplacées qui a tenu compte de certains facteurs, la région de Gao a bénéficié de 50 tonnes de riz, 25 tonnes de sucre et 10 bidons d’huile de 20 litres chacun. Tombouctou reçoit 30 tonnes de riz, 15 tonnes de sucre et 10 bidons d’huile. 15 tonnes de riz, 10 tonnes de sucre et 10 bidons d’huile vont à la région de Kidal. Le département de l’Action humanitaire a offert en sus 8 tonnes de riz, 3 tonnes de sucre et 5 bidons d’huile au Réseau des femmes ministres et parlementaires, à charge pour le réseau de les distribuer à des femmes en détresse qu’il avait préalablement identifiées.
Le ministre Sidibé a expliqué que ce don s’inscrivait dans la mouvance du 8 mars, Journée internationale de la femme. Il fallait donc manifester aux femmes déplacées, la solidarité du gouvernement et du peuple malien, a expliqué Mamadou Sidibé avant de rappeler que cette chaine de solidarité est forgée par l’ensemble des Maliens, notamment des Maliens de la diaspora. Le ministre a aussi exprimé le vœu de voir bientôt les conditions réunies pour accompagner les déplacés dans l’autre sens.
La représentante du Réseau des femmes ministres et parlementaires a relevé que la solidarité ne doit pas être un slogan et doit toujours avoir un contenu dans notre pays. Nous avons aussi vécu la souffrance de nos sœurs, a assuré Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
Le porte-parole des femmes déplacées des régions septentrionales, Mme Aicha Belco, a expliqué les raisons qui ont contraint nos compatriotes à fuir les localités sous domination, notamment l’absence de l’Etat et l’application d’une charia pervertie. Elle a réitéré l’engagement des femmes déplacées d’aider la paix à revenir au Mali et d’entretenir l’étincelle de la solidarité et de la fraternité.
B. DOUMBIA
Source: L’Essor