Chaque groupement humain à travers le monde est constitué d’individus de conditions différentes. Pour l’exprimer sous nos latitudes, le bon sens populaire a recours à la métaphore de la main, exhibant des doigts de tailles inégales.
Mais de leur proximité et collaboration, résultent harmonie et efficacité de fonctionnement. Pour les oulémas, il en va de même dans la société. La distinction entre les humains en termes de biens et de moyens de subsistance est dans la norme de la création. Chacun recherche sa subsistance selon ses capacités. Il est dit à ce propos dans le Livre saint de l’islam : « Il n’est point animal sur terre dont Dieu n’assure la subsistance et dont il ne sache le gîte et le lieu où reposeront ses restes. Tout est noté dans un Livre explicite. » (11:6) La quête de cette subsistance s’inscrit cependant sur une échelle dont l’accès représente pour certains une épreuve au quotidien. Mais apparaît bien banale pour d’autres : « Serait-ce à eux de dispenser les grâces de ton Seigneur ? Non, car c’est Nous qui répartissons entre eux ici bas leurs moyens d’existence et les élevons en degré les uns au-dessus des autres, afin qu’ils puissent se rendre service mutuellement. La grâce de ton Seigneur est préférable à tout ce qu’ils amassent. » (43:32)
Les oulémas évoquent à cet effet les dimensions de la solidarité dans les communautés musulmanes, exhortant ceux qui bénéficient d’une grâce du Créateur à en faire usage dans l’intérêt des autres. Ils rappellent ainsi qu’au-delà de la Zakat, l’aumône rituelle exigée, l’Islam insiste également sur d’autres principes de solidarité, dont l’assistance aux parents, les règles de bon voisinage, de maintien des liens de parenté, de la bonne hospitalité, d’assistance dans la détresse, entre autres. C’est en cela que sont mis en application les dires du Messager (PSL) selon lesquels : «Il ne sera jamais considéré comme un vrai croyant, celui qui, malgré sa richesse ne vient pas à l’aide de son voisin mourant de faim.»
Parallèlement à ces principes, les oulémas mettent en exergue les vertus du travail permettant à l’individu de pourvoir à ses besoins. Le Messager avait dit à cet effet : «Personne n’a jamais mangé quelque chose d’aussi bon que ce qu’il a gagné de ses propres mains. David, Prophète de Dieu ne mangeait que ce qu’il gagnait de ses propres mains.»
C’est dans cet esprit qu’il exhortait aussi ses Compagnons : «Il vaudrait mieux pour l’un de vous d’aller de bonne heure ramasser du bois et porter les bûches à dos en vue de faire l’aumône et de rester à l’abri du besoin ; plutôt que de demander la charité à quelqu’un qui peut la lui faire ou la lui refuser. C’est pourquoi la main qui donne est de beaucoup meilleure que celle qui reçoit. Subviens d’abord aux besoins de ceux qui sont à ta charge».
Il est par ailleurs fait recommandation au fidèle de tenir en mémoire ces dires du Messager : « l’Esprit sain m’a insufflé qu’aucune âme ne mourra avant d’atteindre le terme fixé à sa vie et de recevoir sa part de subsistance. Craignez Allah et cherchez votre part de subsistance d’une belle manière. Que le retard de la réception de votre part de subsistance ne vous pousse pas à la rechercher en commettant un acte de désobéissance envers Allah. Car on n’obtient ce qu’il y a auprès de Lui qu’en lui obéissant. »
A. K. CISSé
Source: Essor