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Société : LA CARRIERE, OUI, MAIS AUSSI LA VIE CONJUGALE

Elles sont nombreuses les femmes à tout sacrifier pour une carrière professionnelle. Mais elles se retrouvent généralement seules après s’être hissées au sommet

VIE CONJUGALE bamako mali

Les femmes au foyer se font de plus en plus rares dans le milieu urbain. Et pour cause ! Elles sont nombreuses à avoir compris que le combat pour l’émancipation, l’autonomisation, la promotion et l’équité genre, passe par le travail. Ainsi, elles sont présentes dans toutes les sphères de l’administration publique et privée et dans les autres secteurs de développement. Cependant, s’il est vrai que le travail de la femme est une nécessité voire un droit, les femmes doivent savoir raison garder en conciliant le travail avec la vie de couple pour l’harmonie et l’entente dans le foyer. Il faut reconnaître que la jeune génération des épouses n’accorde pas trop d’importance aux fondements même du mariage. D’où le nombre élevé du divorce dans notre pays. L’une des raisons évoquée est souvent l’absence répétée et souvent insupportable de la femme dans son foyer. De nos jours, elles sont nombreuses à tout sacrifier, y compris leur vie de foyer au nom de leurs carrières. Quel doit donc être le rôle d’une femme, si elle doit être permanemment dehors, laissant le mari et les enfants se débrouiller seuls ? Comment cette catégorie de femme peut-elle s’entendre avec un conjoint ? Quel sort réserve-t- elle à ses rejetons livrés à eux-mêmes sans assistance maternelle ? Ce sont autant de questions que les femmes actives doivent prendre en considération pour l’équilibre et la paix dans leur foyer. Ce qui est sûr, c’est que celles qui mettent en avant leur carrière au détriment de la vie de couple, risquent gros, surtout dans un pays conservateur comme le nôtre. Bref, il est certes bon de faire carrière, mais il est surtout mieux d’avoir une vie familiale stable. Or, il ne saurait y avoir de stabilité pour une femme sans une vie de couple harmonieuse et paisible. Cela n’est possible que si les deux conjoints s’y mettent et la tâche la plus ardue incombe à la femme. Comment faire alors si malheureusement elle qui doit jouer le rôle de « gardienne » du foyer est entre deux avions constamment ? Les exemples qui suivent prouvent la nécessité pour les femmes actives de concilier la vie au foyer ainsi que la vie professionnelle. Mme Djitèye Kadidia, fonctionnaire de son état, explique le cas d’une sœur. Sa cousine la cinquantaine révolue vit seule dans sa villa cossue dans un quartier résidentiel de Bamako. Responsable dans une grande entreprise, la cousine de notre interlocutrice a divorcé laissant sa fille unique avec son père. Constamment en voyage ou en réunions, cette femme a choisi de ne plus faire d’enfants, privilégiant sa carrière. « Son époux très compréhensif avait même adhéré à son idée à condition qu’elle fasse une autre maternité quand elle finirait ses études », explique notre interlocutrice. LA BONNE à LA PLACE DE LA MAîTRESSE. Cependant dès qu’elle a terminé avec sa thèse « Madame » a changé d’avis sous prétexte que la carrière qu’elle entend mener ne lui permettrait pas de faire un enfant et de s’en occuper convenablement. Elle s’est ainsi donnée corps et âme à son travail, laissant son mari un cadre également s’occuper de leur unique fille. Las d’être laissé pour compte par sa femme, le mari convoqua à plusieurs reprises des réunions pour faire raisonner son épouse. « C’était peine perdue. Elle a dit à qui voulait l’entendre qu’elle n’a pas fait de longues études pour être réduite à exécuter des tâches ménagères », se souvient Mme Djitèye. Elle a, par ailleurs, soutenu qu’elle dépense suffisamment pour que les aides ménagères qu’elle engage, s’occupent comme cela se doit de la maison en son absence. Le comble a été qu’elle et son conjoint ne se voyaient plus. Celui-ci y compris leur fille n’avait comme interlocutrice que la bonne. « Puisque c’était elle qui s’occupait de la famille, elle faisait même le lit. Pour se venger de l’affront de sa femme, le chef du foyer a purement et simplement pris la bonne en mariage », raconte notre interlocutrice. Frappée au plus profond de son orgueil et ne pouvant supporter d’être la coépouse d’une personne qui était sous ses ordres, la cousine divorça. Sa fille unique ne la suivra pas et choisira de rester avec son père. Du coup elle se retrouvera seule avec sa riche carrière. A la cinquantaine révolue, la cousine de notre interlocutrice cherche à convaincre son ex-époux de la reprendre afin qu’elle ne finisse pas sa vie seule et abandonnée de tous. Ce qui risque fort de lui arriver, selon les affirmations de Mme Djitèye. Celle-ci explique que sa cousine n’avait de temps que pour son travail. Raison pour laquelle, elle vit seule depuis qu’elle a divorcé avec ses employés de maison. Un autre cas, une autre histoire. M. K. était comptable dans une grande société privée de la place qui a fait faillite depuis. Cette dame qui vit actuellement seule regrette son choix. En effet, celle qui a voulu que son cas serve de leçon pour toutes celles qui sont sur le même chemin qu’elle, il y a quelques années, était mariée et a des grands enfants. Notre interlocutrice révèle qu’elle avait trop compris l’émancipation ainsi que l’égalité de sexe. « Pour ne rien vous cachez, j’étais mieux payée que mon ex-mari. Ce qui me plaçait à un rang professionnel supérieur par rapport à lui », lance-t-elle avec un regard plein d’émotion et surtout de regret. HUMILIATION. M.K. ne supportait pas les reproches de son mari à plus forte raison se plier à ses exigences. En véritable maîtresse des lieux, M.K. sortait quand elle voulait et rentrait quand elle voulait. Et gare à son mari s’il se plaint. Elle raconte la scène qui lui a valu le divorce. Ce jour fatidique notre interlocutrice explique qu’un de ses enfants était malade. Elle s’est arrangée avec son époux afin que celui-ci emmène l’enfant à l’hôpital. Elle avait prétexté avoir un dossier urgent à traiter. Son mari s’y était plié sans broncher. Cependant ce que son époux, jusque là indulgent à son égard, n’a pas accepté, c’est le fait qu’elle arrive à la maison après 21 heures et n’a même pas daigné demander l’état de santé de l’enfant malade. « C’est vrai que je rentrais fatiguée, donc je me suis dirigée directement vers la chambre à coucher. J’avoue également qu’il y avait peu d’intimité entre mon époux et moi », se souvient-elle. Furieux par le comportement de sa femme, le mari interpella violement sa femme. Mécontente, la maîtresse de maison répliqua sur le même ton. Elle lança à son mari qu’elle avait fait sa part de travail en donnant l’argent pour l’ordonnance et les frais de consultation de l’enfant. Elle lui a lâché : « Je ne sais pas pourquoi tu es contre ma promotion. Pourtant, si je n’occupais pas ce poste qu’allons-nous devenir ?Tu sais bien que ton apport ne sert pas à grand-chose. Alors fiche-moi la paix et fais ton devoir sans te plaindre ». Avant d’ajouter qu’au cas où son mari l’ignorait, les rôles et devoirs sont inversés dans leur couple. « Alors puisque c’est moi qui apporte plus que toi, tu vas devoir te faire tout petit tout en étant moins exigeant », balancera-t-elle à la figure de son époux. Elle a expliqué qu’elle était arrivée à un point, où elle ne supportait plus de se soumettre à un homme, fusse-t-il son mari. Depuis cette nuit, le mari de M.K. se détourna d’elle. « Je me souviens qu’il m’a regardé longuement après ces mots très durs et est ressorti précipitamment. Il n’est plus rentré dans notre chambre à coucher jusqu’à ce que je quitte six mois après », se souvient notre interlocutrice. Quelque temps après, elle a perdu son travail après la faillite de l’entreprise qui l’employait. « J’ai tout sacrifié pour ma carrière qui par la suite a été un échec. Alors qu’en conciliant la vie privée et professionnelle, je serais dans mon foyer présentement entouré de mes enfants. Mon mari ne me demandait pourtant pas l’impossible. Il disait juste d’essayer de rester à la maison au moins pour les enfants. Mais à l’époque, je voyais les choses autrement », reconnait-elle. Qu’en pensent les organisations féminines ? Mme Coulibaly Ami est membre d’une association de défense des droits de la femme. Elle explique que les femmes doivent savoir que l’aboutissement de leur lutte pour l’émancipation, la promotion de la femme et l’équité genre ne veut point dire que la femme est l’égal de l’homme. « Que les femmes comprennent que jamais cela ne saurait être le cas. Il est juste prôné qu’à compétence égale, les hommes et les femmes doivent avoir la même chance devant l’emploi et le même traitement », explique notre interlocutrice. Sur un autre plan chacun de nous a des devoirs et des droits spécifiques qu’il faut impérativement honorer pour l’harmonie et l’entente du couple. Pour celles qui n’arrivent pas à concilier la vie de foyer et le travail, notre promotrice des droits de la femme conseille qu’elles doivent faire la part des choses pour éviter des regrets. « Que cela soit clair, la lutte pour les droits ne fait pas de la femme, l’égale de l’homme et cela ne l’autorise pas non plus à se détourner de nos devoirs », avertit Mme Coulibaly. Qui est prompt à réclamer ses droits, doit au préalable s’exécuter de ses devoirs.

M. A. TRAORE

Lutte contre la mortalité infantile : LE MALI DOIT MIEUX FAIRE 

L’organisation non gouvernementale Save the Children vient de publier un rapport sur l’état des lieux de la lutte contre la mortalité infantile dans le monde. Intitulé « Vies en péril : programme pour en finir avec la mortalité évitable chez l’enfant », le document reconnait les progrès spectaculaires réalisés par certains pays dans le domaine de la santé infantile. Il met toutefois en garde contre les risques de stagnation de ces progrès s’ils n’intègrent pas d’avantage les inégalités sociales dans leur stratégie d’intervention. En effet, si en 1960, le taux de mortalité infantile en Afrique était de 27 % ; il se situe désormais à moins de 10 %. On constate en outre une accélération de ces progrès ainsi, depuis 2005 l’Afrique subsaharienne a réduit sa mortalité infantile à un rythme cinq fois supérieur à celui qu’elle avait atteint de 1990 à 1995. Même dans les pays à la traîne par rapport aux objectifs, notamment en Afrique occidentale et centrale, les taux de mortalité ont reculé de 40 % depuis 1990. Un signe d’espoir pour les acteurs intervenant dans la lutte contre la mortalité infantile. Ce qui permet d’affirmer que pour la première fois dans l’histoire, il existe une réelle possibilité d’en finir avec les décès d’enfants évitables d’ici une génération. Pour autant, si ces gains nous démontrent que le progrès est possible, même dans les pays les plus démunis, il y a lieu de ne pas relâcher nos efforts. Chaque jour, 18 000 enfants meurent de causes évitables avant leur cinquième anniversaire, et depuis 1990, 216 millions d’enfants sont décédés dans les pays en développement. Aussi, relève le rapport, les baisses de mortalité chez les nouveau-nés continuent d’accuser un retard par rapport aux baisses globales de la mortalité infantile. Le monde dans son ensemble reste éloigné de la réalisation du quatrième Objectif du Millénaire pour le développement, lequel vise à réduire de deux tiers la mortalité infantile d’ici 2015. Il y a lieu donc d’intensifier les efforts dès maintenant pour maximiser les progrès dans la période menant à l’échéance des OMD, avertit le document. Alors que les gouvernements et les instances des Nations Unies œuvrent à l’adoption d’un cadre de travail pour l’après-2015, il est tout aussi impératif que le monde s’engage formellement à achever la mission entamée par les OMD, et ce en adoptant une cible pour mettre un terme à la mortalité infantile évitable. Le rapport souligne que les progrès futurs en matière de réduction de la mortalité infantile nécessiteront de nouvelles stratégies différentes de celles qui ont été menées pour arriver où nous sommes. Le rapport indique aussi que si tous les États du monde avaient autant concentré leurs efforts sur les enfants les plus pauvres, quatre millions de vies supplémentaires auraient pu être sauvées. Le directeur de la campagne globale de Save the Children, Patrick Watt explique que certes des progrès historiques dans la lutte contre la mortalité de l’enfant ont été enregistrés, mais que ce succès global dissimule trop souvent le fait que les enfants les plus pauvres n’en bénéficient pas et dans certains cas extrêmes, ont même vu leur situation empirer. Ainsi a-t-il poursuivi, les dirigeants du monde doivent s’assurer que tous les enfants, indépendamment de leur origine sociale, puissent avoir les mêmes chances de survie. La place occupée par les pays qui sont en tête de peloton dans le rapport notamment l’Éthiopie, la Tanzanie, le Bangladesh, le Malawi, le Népal et le Liberia, pour n’en citer que ceux-ci, s’explique essentiellement par la conjonction de trois éléments fondamentaux : la gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, un programme de prise en charge de toutes les formes de malnutrition et des pathologies associées, largement soutenu par certains bailleurs de fonds et organisations humanitaires, et un programme national visant à assurer un accès universel aux soins de santé fondamentaux. Pour le cas précis de notre pays, le rapport souligne que grâce à la volonté politique et aux investissements réalisés pour la réduction de la mortalité infantile, notre pays montre qu’il est possible de réduire considérablement et envisager de mettre fin aux décès évitables des enfants, de manière durable et égalitaire. Le directeur pays de Save the Children international pour le Mali et la Guinée, Dr Raphael Sindaye,salue les progrès notoires enregistrés par notre pays comme le témoignent les résultats préliminaires de l’Etude démographique et de santé (l’EDS V) publiés en mai 2013. Selon ces résultats, le taux de mortalité infanto-juvénile est ainsi passé de 191 ‰ en 2006 à 98 ‰ en 2012/2013. En d’autres termes, environ un enfant sur dix meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans (l’EDS IV de 2006 donnait 1 enfant sur 5). Cependant, comparé à l’objectif de réduction de 2/3 défini dans le cadre l’OMD 4 relatif à la réduction de la mortalité infantile, le Mali doit renforcer ses efforts pour se rapprocher du taux de 20 décès pour 1000 naissances vivantes, défini comme la cible minimale de réduction de la mortalité évitable. Afin de poursuivre la lutte contre la mortalité infantile, Save the Children appelle le gouvernement de publier et mettre en œuvre un plan stratégique pour la survie de l’enfant avec un accent particulier sur la mortalité néonatale dans l’objectif de parvenir à une couverture de santé universelle d’ici à 2030. Il est aussi question de lancer une campagne nationale pluriannuelle et multisectorielle de réduction de la malnutrition pour que tous les enfants reçoivent l’alimentation nécessaire à leur survie et pour favoriser une croissance saine et optimale. Il est également recommandé au gouvernement d’augmenter le budget alloué à la santé publique à hauteur de 15% conformément à ses engagements dans le cadre de la déclaration d’Abuja de 2001.

Synthèse de M. A. T

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