Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), dans une note signée le 23 juin 2019, déplore la situation sécuritaire dégradante dans le centre du Mali, rejette le mode de gestion du gouvernement des maux qui gangrènent la nation et propose des pistes de solutions pour sortir de ce gouffre qui menace l’existence même du Pays.
A l’entame de sa déclaration, le FSD exprime son inquiétude au regard de l’aggravation de l’insécurité sur une bonne partie du territoire : « le Front Pour la Sauvegarde de la Démocratie, constate avec inquiétude l’aggravation de l’insécurité dans certaines localités du Mali notamment Tombouctou, Mopti et certaines parties du nord de la région de Ségou »
Le front de l’opposition n’est pas le seul à faire le même constat amer. L’avis est partagé par des partenaires présents au chevet du Mali comme il est lisible dans le communiqué rendu public par le FSD. « Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie constate également que l’ensemble des acteurs présents sur le terrain déplorent l’absence de L’Etat, le manque de suivi des actions médiatiques et de propagande, le manque de solidarité réelle envers les populations en détresse, les blessés ou endeuillées ».
Le centre brûle, les autorités se livrent en spectacle à Bougouni
Les actions peu honorables des autorités à Bougouni lors de la journée des paysans ne sont passées inaperçues et elles ont choqué plus d’un, en tout cas tous les démocrates, Républicains soucieux du devenir de ce pays.
Le FSD pense que cela est un mépris vis-à-vis des milliers des maliens qui perdent tout dans le centre pour raison de l’incapacité du régime à assurer ses missions régaliennes: « ce manque de compassion s’est particulièrement manifesté à Bougouni le mardi 18 juin 2019 à l’occasion de la journée de paysan qui s’est tenue le lendemain du drame de Yoro et de Gangafani (cercle de Koro) sur fond de grandioses manifestations festives tout au long du parcours du Président de la République et pire sans un mot de compassion pour la quarantaine de morts, les blessés et les déplacés », lit-on dans la déclaration.
Le FSD enfonce le clou tout en avançant encore des faits tangibles sur la base des observations des acteurs au chevet du Mali sur des faits graves :« les mêmes acteurs de terrain déplorent l’absence de renforts conséquents plusieurs fois promis et annoncés par le Gouvernement pour protéger les populations menacées malgré des SOS lancés, le non-désarmement des milices et des porteurs d’armes, l’absence d’enquêtes à fortiori de poursuites et de sanctions judiciaires , l’impunité totale après des assassinats ciblés ou pire des massacres de villages entiers »
Ce qui a amené le FSD à déplorer, par raison d’incapacité du gouvernement, le départ massif de leurs postes les représentants de l’Etat qui se trouvent dans une situation sans protection ni motivation. Ils partent tout en laissant les populations sans administration, sans école ou centre de santé.
Le FSD a déploré aussi le fait que le gouvernement n’a jamais prêté une oreille attentive aux actions de certains regroupements originaires de ces zones.« Face à cette situation, des organisations légitimes et représentatives des populations comme Ginna Dogon, Irganda, ou Tabital Pulaku se sont fortement investies mais sans malheureusement trouver une écoute attentive auprès du gouvernement », martèle-t-il dans son communiqué
Le FSD s’indigne et propose des pistes de solution
Au regard de ce constat pas reluisant, le FSD : exige le désarmement immédiat de toutes les milices et autres porteurs d’armes ; exige du gouvernement de sortir des incantations et des actions spectaculaires sans lendemain et de mener des enquêtes approfondies suivies de procès transparents et condamnations exemplaires ; appelle à un vaste rassemblement et mise en commun de multiples initiatives actuellement en cours émanant de partis politiques, associations, mouvements et personnalités concernées ou impliquées pour apporter une solution définitive à la crise qui prévaut au centre du Mali et s’engage à travailler à la mise en place de ce rassemblement pour des actions et activités concernées.
Kèlètigui Danioko
Source: Le Pays