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Situation politique nationale : L’inévitable et objective prolongation de la transition

Selon les accords conclus avec la Cedeao, la transition malienne prend fin en février-mars 2024 avec l’organisation de l’élection présidentielle. C’est dire que nous sommes à quelques petits mois de cette échéance. Toutefois, au regard de la situation  sécuritaire qui s’est fortement détériorée un peu partout dans le pays et surtout dans sa partie septentrionale, peut-on parler de l’organisation d’élections ?

Si cela n’est pas possible, il va s’en dire que la transition devrait être prolongée.

Si le référendum constitutionnel, qui ouvre la voie pour un retour constitutionnel, s’est relativement bien déroulé dans le pays, il sera hasardeux d’affirmer que les autres échéances électorales, particulièrement, pourraient se tenir à la date. Le pays se cherche des moyens pour imposer la paix et la stabilité.

En effet depuis le départ annoncé de la Minusma et la libération de certaines de ses emprises, la situation sécurité s’est fortement détériorée. En cause, les groupes indépendantistes de la Cma, qui estimaient que certaines de ses emprises de la Minusma devraient lui revenir, se sont mis dans une posture de guerre contre le Mali. Après avoir échoué à empêcher l’armée de récupérer le camp de Ber situé à une soixantaine de Km de Tombouctou, les groupes armés ne cessent de s’attaquer aux installations des Famas dans plusieurs localités. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à s’allier avec les groupes terroristes.

Série d’attaques meurtrières en quelques jours

Ainsi, depuis la décade du mois de septembre, des séries d’attaques sont menées contre les Famas. Mais l’attaque la plus meurtrière a concerné au niveau de Rharouss une cible civile, le bateau “Tombouctou” en provenance de Gao. Quelques instants après l’attaque ignoble, plus de soixante corps ont été repêchés quelques, plus d’une soixante de corps dont 15 militaires et 49 civils. A ce jour, des témoignages de rescapés affirment qu’il y a eu 111 corps enterrés dans une fosse commune près du fleuve. Au final, le nombre de rescapés a été estimé à 407.

A noter que le même jour et au même moment, c’est-à-dire, jeudi 07 septembre, le camp Famas situé à Bamba près de Gao a été attaqué. Les assaillants ont pris possession du camp pendant des heures et y ont détruit beaucoup de matériels avant de partir. La riposte des Famas, à travers des aéronefs, a permis de déloger les assaillants du camp et de stopper une colonne de terroristes qui se dirigeait vers le camp. Le lendemain, un vendredi saint, ils opèrent une attaque Kamikaze visant le camp de Gao situé près de l’aéroport de la ville. L’attaque a commencé aux premières heures de la matinée et a duré moins d’une heure. Elle a visé le camp Firhoun de Gao qui abrite plusieurs camps dont celui de la MINUSMA et un poste des Famas. Elle a débuté avec l’utilisation de véhicules piégés suivis de tirs à l’arme lourde. Elle a entraîné la fermeture de l’aéroport et l’annulation de tous les vols. 04 militaires y ont perdu la vie. D’autres sources citent que 04 agents civils auraient aussi perdu la vie.

Au regard de la situation, les autorités ont estimé que c’est une déclaration de guerre

Le 12 septembre, les groupes indépendantistes et leurs alliés djihadistes attaquèrent le camp de Bourem. La riposte des Fama ne s’est pas fait attendre. L’aviation a donné le ton avant que les troupes au sol n’entrent dans la ville pour neutraliser les ennemis. Ce fut une lourde perte pour les indépendantistes et leurs alliés. Le lendemain, à Almoustrat, les Famas neutralisent une colonne d’ennemis qui étaient en rassemblement. Malgré tout, les groupes armés continuent leur sale besogne en s’attaquant dans les jours qui ont suivi au camp de Léré. Là encore, ils ont subi une défaite sanglante. Ils se transportent vers l’Ouest en s’attaquant à un convoi militaire de ravitaillement vers Guiré dans la région de Nara.

A ce rythme, peut-on exiger des autorités le respect de la durée de la transition tel que convenu avec la Cedeao? Assurément non ! C’est au peuple de se signaler qu’il n’a pas besoin d’élections mais d’une paix durable.

Arouna Traoré

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