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La bataille politico-judiciaire se poursuit pour l’annulation de la décision de dissolution des partis politiques. : Me Mountaga Tall ne désarme toujours pas

C’est par un communiqué laconique que le chef de file du pôle d’avocats commis pour défendre le dossier des anciens partis politiques, en l’occurrence Me Mountaga Tall.

Il s’est adressé à l’opinion nationale et internationale pour leur annoncer que les Tribunaux de Grande Instance des Communes 3, 4 et 5 de Bamako ont rendu une ordonnance d’incompétence sur les recours introduits devant eux.

Il poursuit le communiqué en affirmant qu’ils ont anticipé ces décisions et ont interjeté appel. En attendant celles des communes 1 et 6 et surtout la décision de la Cour Suprême, Me Tall promet de tenir informé l’opinion. En analysant ce communiqué on verra en filigrane la volonté farouchement affichée des anciens leaders des partis politiques de poursuivre cette bataille politico-judiciaire au-delà de nos frontières, en saisissant les juridictions internationales. Que pourrait faire les leaders politiques si toutes les voies de recours venaient à être épuisées ? Le Gouvernement dans la foulée pourrait-il rédiger une nouvelle charte des partis politiques pour combler le vide et faire taire les leaders des anciennes formations politiques?

On ne se lassera jamais d’affirmer que la dissolution des partis politiques est un front non seulement de trop, mais aussi inopportun surtout dans un contexte marqué par une crise exacerbée et un sentiment de division des maliens. La simple question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir en quoi le nombre élevé des partis politiques est-il un obstacle au développement d’un pays ? L’histoire retiendra tout de même que c’est au moment où on a doté le pays d’une nouvelle Constitution garantissant l’intangibilité de certains principes comme le multipartisme intégral, que les autorités procèdent à sa violation en dissolvant les partis politiques. Cette même histoire avec grand H a encore bégayé quand les autorités opposent les Maliens les uns contre les autres à un moment très critique, alors même que cette nation a bâti son unité et sa cohésion au fil des âges. En effet, les autorités de la transition vouent certains maliens aux gémonies en les rabaissant au rang de « FASO DEN DJOUGOU » et adulent d’autres en les relevant au grade de bons citoyens « FASON DEN NIOUMA. Comment les autorités d’un pays comme le Mali, qui traverse une crise multidimensionnelle d’une telle gravité et qui est menacé jusque dans son existence comme Pays, pourraient se permettre le luxe de martyriser une partie du peuple, au lieu de créer les conditions d’une union sacrée de toutes les filles et de tous les fils ? Cette bataille judiciaire entre les anciens leaders des partis politiques et le gouvernement est un gâchis sur un double plan : celui d’une perte de temps inutile alors qu’on pouvait consacrer ce précieux temps à la réflexion et à l’élaboration des stratégies pour une sortie de crise. Elle est du gâchis également car opposant les citoyens d’un même pays que tout lie, la culture, les valeurs traditionnelles partagées, cette attitude fait perdre du temps et de l’énergie. Qu’il soit également dit en passant une telle procédure fera reléguer au second plan l’essentiel.

Que pourrait faire les leaders politiques si toutes les voies de recours venaient à être épuisées ?

A en juger par la teneur du communiqué et en faisant une analyse succincte de la situation sociopolitique, à la fois délétère et exécrable, l’on en conclurait que les leaders politiques ne désarmeront pas et n’excluront aucune possibilité y compris les manifestations de rue s’il le faut, afin d’atteindre leur objectif celui de les mettre dans leurs droits en annulant le décret de dissolution des partis politiques. En effet, au-dedans comme au dehors la mobilisation ne faiblit pas et les rangs des anciens partis politiques ne font que s’accroire tant que s’accroitra le nombre des blasés de la République. Il suffit pour les leaders, les militants et les sympathisants des anciens partis politiques de faire leur la citation selon laquelle nul n’est obligé de se conformer à une décision injuste et illégale, pour être galvanisé. Que les autorités comprennent que le temps joue non seulement en leur défaveur, mais aussi et surtout que face à un peuple déterminé rien ne peut le résister. Donc pour éviter une situation peu enviable, il revient aux autorités d’anticiper en engageant rapidement le dialogue avec toutes les forces vives de la nation afin de trouver des solutions alternatives pour éviter que le Mali ne sombre dans la violence.

Le Gouvernement dans la foulée pourrait-il rédiger une nouvelle charte des partis politiques pour combler le vide et faire taire les leaders des anciennes formations politiques?

L’une des solutions alternatives aux remous politiques en cours au Mali, pourrait être bien entendu l’élaboration d’une nouvelle charte des partis politiques afin de pallier le vide laissé après l’abrogation de l’ancienne charte qui a entrainé la dissolution des partis politiques. Mais qu’il soit dit en passant, la crédibilité de cette nouvelle charte dépendra des conditions qui précéderont son élaboration. En d’autres termes sans un large consensus, sans une inclusivité la nouvelle charte générera les germes de sa propre destruction, car elle sera contestée et combattue par ses nombreux opposants. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, si tant est que les autorités sont conscientes de la gravité de la crise qui secoue le Mali, si elles sont animées par la volonté de rassembler l’ensemble des maliens, il n y a pas de raison qu’elles ne prennent pas en compte les doléances formulées par les leaders des anciens partis politiques. Il y va de la paix et de l’accalmie sociopolitique.

Youssouf Sissoko

L’Alternance

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