Dans une déclaration en date du mercredi 10 juillet 2019, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) s’est prononcé sur l’interview du président de la République dans Jeune Afrique, la répression policière de la marche des jeunes de Badalabougou, le voyage du Premier ministre dans la région de Mopti et l’évaporation de 700 milliards décelés dans le rapport final d’un audit des comptes du Mali sur la période 2005-2017.
Les réactions au clash d’IBK à l’encontre de l’honorable Soumaila Cissé ne sont pas encore closes. Après l’intéressé et Me Demba Traoré, c’est maintenant au tour du Front pour la sauvegarde de la démocratie de répondre à IBK. Dans sa déclaration, le front dirigé par le Chef de file de l’opposition n’a pas fait de cadeau au président de la République. Selon le FSD, IBK, dans cette interview, vise, dans le fond, à saboter le Dialogue national inclusif ainsi que le processus de décrispation politique qui lui est nécessaire. Le Front de Soumaila Cissé estime que le président de la république, à travers cette interview, s’en prend, d’une part à tous les acteurs politiques et sociaux y compris ses propres alliés, et réduit, d’autre part, les véritables questions nationales à une querelle de personne. Pour ce front, aucun Malien lucide ne peut nier la crise post-électorale. Très furieux, le FDS tacle IBK : «Le chef de l’État est en total déphase avec le pays, dans un déni de réalité et réduit cette crise à une question de personne, à l’humeur du Chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé ». Ce front d’opposition estime qu’en niant cette crise, IBK a insulté la démocratie, toute l’opposition, tous les candidats ayant reconnu le caractère frauduleux des résultats de l’élection présidentielle. L’opposition trouve qu’à travers son interview, le chef de l’État malien prouve que le dialogue n’est pas son souci. «Cette interview de Ibrahim Boubacar Kéita, prouve à suffisance que le dialogue national inclusif sincère et fécond avec toutes les forces vives de la nation n’est pas son souci. Il est convaincu d’avoir tout obtenu et croit n’avoir plus besoin de personne », lit-on dans la déclaration du FSD.
En plus de l’interview d’IBK, le FSD a exprimé son mécontentement sur la répression de la manifestation des jeunes de Badalabougou, contre l’installation du QG du G5 Sahel. « Ces actes des éléments de la Police nationale outre qu’ils salissent l’uniforme national, contribuent à donner de nos services de sécurité l’image de brutalité gratuite préjudiciable à notre pays », précise le communiqué signé par Soumaila Cissé.
Parlant de la visite du Premier ministre dans la région de Mopti, le FSD déplore la rencontre de celui-ci avec le groupe d’autodéfense Danna Ambassagou. Ce n’est pas tout, le FSD estime qu’en annonçant un grand nombre de soldats qui seront déployés dans la zone, le Premier ministre continue avec la politique de « spectacle » de son prédécesseur Soumeylou Boubeye Maiga.
Se prononçant sur l’évaporation des 700 milliards de francs CFA, le FSD tance le gouvernement. Ce qui étonne ce front, c’est son silence malgré la révélation de l’information dans la presse et les réseaux sociaux.
Ce qu’exige le FSD
Le Chef de file de l’opposition et ses collègues demandent à l’État de réparer toutes leurs fautes. D’abord, concernant la répression de la manifestation des jeunes de Badalabougou, le FSD exige du gouvernement, en particulier du directeur national de la Police, de mener une enquête sérieuse afin de prendre des mesures vigoureuses contre les éléments impliqués dans les casses de Badalabougou. Sur la visite du Premier ministre au centre du Mali, il exige du gouvernement des explications et plus d’éclairages sur le message envoyé au peuple malien en rencontrant une milice qu’il a lui-même dissoute ; de sortir également des incantations et où des actions spectaculaires sans lendemain et de gérer la crise sécuritaire dans la région de Mopti avec beaucoup plus de sérieux.
Le front de Soumaila Cissé exige, enfin, du gouvernement, de faire toute la lumière sur les révélations du scandale financier évalué à plus de 700 milliards FCFA au préjudice de l’État.
Par ailleurs, le front de Soumaila Cissé a réitéré son appel à un large rassemblement pour défendre la tenue d’un Dialogue national inclusif, sincère et fécond, avec toutes les forces vives de la nation.
Boureima Guindo
Le Pays