Le président de l’Apcam a surpris l’opinion en s’exprimant sur la crise à Kidal. C’était lors d’une cérémonie au Palais de la culture de Bamako. Les propos de Bakary Togola alimentent les débats : «Les Maliens doivent abandonner cette partie du territoire aux rebelles et s’occuper du reste du pays». Ainsi, le haut représentant de l’agriculture malienne pense que Kidal ‘’ne peut pas apporter grand chose» au Mali. Quelle désolation d’entendre pareils propos d’un énergumène occupant un rôle prépondérant dans l’un des secteurs clés du Mali : l’agriculture.

Si l’opinion est contre une chose, c’est bien l’autonomie de la région des Iforas. Or ce cher Togola radicalise sa position en parlant carrément d’abandon de la zone, autrement dit l’«indépendance» de Kidal.

Aucun décideur ne doit tenir pareil propos en cette période sensible que vit le pays.

En donnant raison aux séparatistes, il peut aussi provoquer un effet boule de neige : se mettre à dos une partie de l’opinion malienne qui estimera qu’avoir une conviction de la sorte serait sous entendre avoir des liens étroits avec les bandits armés.

S’il reste déplorable que le ministre de tutelle, présent sur les lieux, ne fut en mesure de rappeler à l’ordre le président de l’Apcam, la réaction de Mahamadou Camara est à saluer. Fraîchement rentré de sa mission d’information aux Etats-Unis, le ministre de la Communication n’a pas été tendre en milieu de semaine lors d’une conférence de presse à son département. S’il a avoué ne pas savoir dans quelles conditions Bakary Togola s’est exprimé, le chargé de la communication malienne a réitéré qu’il est hors de question d’abandonner une partie du territoire. Le débat sur l’affaire Togola ne fait que commencer.

A K.