L’organisation humanitaire OCHA, à travers son bulletin humanitaire de mai à juin 2018, fait état de plus de 8000 Réfugiés et demandeurs d’asile burkinabè et nigériens présents au Mali, de nouvelles tendances migratoires ont été enregistrées, 735 écoles restent fermées dans le Nord et le Centre du pays et l’insécurité continue d’affecter les civils au Nord et au Centre du pays. Une situation jugée alarmante par l’ONG.
Les faits saillants dont parle OCHA dans son bulletin humanitaire de mi-juin 2018 sont surtout signalés dans les Régions de Mopti et Ménaka.
Dans le Centre du pays, précisément dans la Région de Mopti, il ressort de cela qu’il y a une augmentation dans les taux d’incidents sécuritaires dont sont victimes les populations civiles depuis le début de l’année. Le document parle aussi d’une dégradation de la situation sécuritaire dans la Région où les incidents liés aux conflits intercommunautaires qui montent d’un cran. Ils sont passés de 20 en 2017 à plus de 70 victimes, dont plus de la moitié, dans le Cercle Koro durant les cinq premiers mois de cette année 2018. Les incidents ont occasionné la mort d’au moins plus d’une soixante de personnes et le déplacement interne de près de 11.400 autres depuis janvier, selon le bulletin de l’ONG OCHA. Concernant les engins explosifs, il ressort que, de janvier à nos jours, 76 civils ont été victimes des EEI dans la Région de Mopti contre 7 en 2017. La Région a enregistré, à elle seule, les 87% du taux global des victimes civiles des EEI déplorées à l’échelle nationale depuis le début de l’année.
À Ménaka, le bulletin fait part d’une hausse du taux de cambriolages ciblant les Agents humanitaires durant les mois de mai et juin 2018. Ç’a été marqué par une recrudescence des vols dans les Bureaux et logements des acteurs humanitaires en service dans cette Région.
En juin, six ONG internationales y avaient suspendu leurs activités à cause des attaques et cambriolages ciblant les personnels des Agences humanitaires intervenant dans la Région. Fin juin dernier, précisément le 27, cinq d’entre elles avaient repris leurs interventions pour éviter de porter préjudice aux populations. Cela, malgré le fait que le phénomène d’insécurité y règne toujours. Et, selon les acteurs humanitaires, le contexte sécuritaire combiné aux restrictions portant sur la circulation des motos et des véhicules pick-up limite l’accès des Humanitaires aux communautés affectées et l’accès des populations aux services sociaux de base.
«Depuis le début de l’année, plus d’une centaine d’incidents sécuritaires touchant les Humanitaires ont été enregistrés à l’échelle nationale contre 64 pour la même période en 2017, soit un taux d’augmentation de 57%», conclura le bulletin.
Adams A. Haïdara : LE COMBAT