La guerre asymétrique dont le Mali fait face depuis plusieurs années continue à faire des dégâts sur tous les plans. Durant les trois derniers mois de l’année écoulée, selon le secrétaire général de l’ONU, la situation humanitaire a été marquée par l’augmentation du nombre de personnes déplacées dans le centre et le nord du Mali et par la persistance de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.
La population déplacée, soit 199 385 personnes début novembre, en majorité des femmes et des filles, a plus que triplé en un an. Selon le dernier rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Gueterrès , la région de Mopti abrite la plus grande population déplacée (69 679), suivie des régions de Gao (55 702), Ségou (24 291) et Tombouctou (22 641). En tout, rajoute le document, 3,2 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, dont plus de 648 330 qui souffrent d’insécurité alimentaire grave et ont besoin d’une aide alimentaire immédiate, en grande partie du fait de l’augmentation des déplacements internes et de la limitation de l’accès aux terres agricoles « Le nombre de personnes en grave insécurité alimentaire est quatre fois plus élevé qu’à la même période en 2018 » déplore M. Guterrès avant d’enchainer qu’en octobre dernier , 1 051 écoles étaient fermées, dont 660 dans la région de Mopti. L’accès humanitaire dans le nord et le centre du Mali est devenu de plus en plus ardu en raison de la criminalité, des activités des groupes extrémistes violents et des opérations militaires. Le nombre d’atteintes à la sécurité des agents humanitaires, essentiellement liées au banditisme est resté élevé.
Seydou Konaté
LE COMBAT