La cérémonie de parachèvement du processus de signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali par la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) a eu lieu le 20 juin 2015 au Centre international de conférence de Bamako. Cette signature intervenait après celle du gouvernement, de la plate-forme et de la médiation le 15 mai 2015. L’État a, à l’occasion, fait preuve de complaisance envers la Cma dont les membres ont fait attendre le président IBK, tout en violant les consignes du protocole de la République.

Après avoir honteusement trahi le Mali et la communauté internationale en refusant de signer l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le 15 mai 2015, les membres de la Cma n’ont pas manqué, une fois de plus, de prouver que l’État malien est faible. Malgré le dispositif sécuritaire impressionnant mis en place, le désordre régnait à l’intérieur de la salle de la cérémonie. Pendant que les hôtesses se démenaient pour installer les invités, le protocole de la République mélangeait tout.

La cérémonie, qui devait avoir lieu le matin à 10 heures, a été renvoyée dans l’après-midi à 15 heures, avec une mise en place terminée à 14h 30. Depuis qu’IBK est venu au pouvoir, c’est l’inhabituel qui s’est produit ce jour-là. Le protocole de la République exigeait que tous les invités soient présents à l’événement 30 minutes avant l’arrivée d’IBK. Cette exigence protocolaire a été violée par la Cma. Au lieu de venir attendre le président de la République comme tout invité, c’est IBK qui était à l’attente. Un président qui attend des rebelles pour la signature d’un accord pour la paix ! Du ridicule !

Pis, de l’hôtel, la délégation de la Cma est entrée directement dans la salle de cérémonie sans être fouillée. Certainement que l’ordre est venu d’en haut. Mais ne dit-on pas que la confiance n’exclut pas le contrôle ? Et c’est le ministre de la Réconciliation et certains de ses collègues qui sont descendus accueillir les membres de la Cma à la porte du Cicb. Comme pour se moquer du protocole, c’est après l’installation du président de la République que certains éléments de la Cma sont entrés. Chose formellement interdite, car il s’agit de la sécurité du président de la République et des institutions.

On n’était pas au bout de notre surprise, d’autres retardataires viendront après, comme s’ils étaient des invités de marque venus de France ou des Etats-Unis. Le  protocole a alors fait sortir la fanfare de la salle de cérémonie pour les y installer et les mélanger à la presse, sans leur signifier qu’ils devraient faire moins de bruit pour ne pas déranger les journalistes dans leur travail.

Gabriel TIENOU/Stagiaire

source : Le Reporter