“Il est démis de ses fonctions, mais que fait-il toujours au Palais ? “, aurait demandé au Président de la République du Mali, un visiteur.
-Ecoutez-moi bien. M. Sidy Kagnassy n’a pas été démis de ses fonctions. Il a présenté sa démission, pour des raisons personnelles. Ce jeune qui n’a que d’amour pour son pays, a estimé qu’il peut être aussi utile en n’étant pas à ce poste qui nécessite quand même des contraintes. Mais je puis vous dire que M. Kagnassy reste utile au Palais, il reste utile à son pays, le Mali », aurait répondu le Président malien IBK.
Et le témoin oculaire, chargé de mission au palais d’ajouter : « Actuellement, M. Sidy Kagnassy est en train de trouver pour le Mali une convention de financement de plusieurs milliards de FCFA, pour l’éducation, pour la construction de classes. ».
Aussi à l’aise en boubou traditionnel qu’en costume, Sidy Kagnassy a un parcours atypique.
Fils de Cheikna Kagnassi, l’ex-roi du coton ouest-africain, dont l’empire économique, L’Aiglon, a eu ses belles années à Genève jusqu’en 2007, Sidi Mohamed, a suivi ses études de commerce en Suisse. Dans les années 1990 il prend la relève de son père en Côte d’Ivoire.
Malgré les coups et les échecs, homme volontaire et tenace, Sidi Mohamed se relève. Il compte désormais parmi les hommes d’affaires africains incontournables et sillonne l’Afrique d’Est en Ouest.
Son bureau à la Présidence de la République du Mali est resté vide depuis son départ. En réalité, explique Moussa Diakité, fin connaisseur de Koulouba (palais présidentiel) , il y a des hommes qui sont plus efficaces dans l’ombre que dans la lumière.
Dans des communiqués, Sidy Kagnassy a été cité par des partis politiques maliens dans l’affaire d’achat de matériels militaires pour le Mali. L’une de ses formations politiques, le Parti du peuple pour le développement (PPD, plutôt un petit parti politique) a officiellement fait marche arrière jeudi en publiant un communiqué dans lequel il déclaré: « Nous présentons toutes nos excuses à M. Sidi Kagnassy si nos propos ont été blessants. La réalité, est que nous n’avons pas, à ce jour, tous les éléments pour nous prononcer sur l’affaire de l’achat de l’avion et des équipements militaires. De toutes les manières, la lumière doit être faite ». Communiqué alambiqué, mais communiqué quand même.
MAHAMED DIAKITE Info-Mali