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Sidi Brahim Ould Sidati : «Au cours de l’application de l’accord, la justice travaillera sur les droits de l’homme et si un membre de la CMA se trouve concerné, il répondra devant la justice…»

Dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, Sidi Ibrahim Ould Sidati, représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) lors de la signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale d’Alger le 20 juin dernier à Bamako, et non moins secrétaire général du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) donne des détails sur l’avenir.

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Interrogé par nos confrères de Jeune Afrique si la confiance est de retour entre les différentes parties après la signature de l’accord d’Alger à Bamako, le 20 juin, Sidi Brahim Ould Sidati a estimé que le problème majeur, c’est le manque de confiance les uns envers les autres. Selon lui, les séquelles de tous les accords passés sont telles qu’il n’y a plus de confiance. Les acteurs doivent désormais rassurer la population en respectant toutes les closes de l’accord, a-t-il souhaité.

Évoquant l’opposition de certains de leurs membres, sur le terrain et en Europe, à la signature de l’accord, le secrétaire général du MAA a estimé que cela est normal car, explique-t-il, l’accord en tant que tel ne prend pas en compte toute leurs revendications. Pensant  qu’il y a un compromis intéressant, surtout au sujet des derniers amendements signés [qui concernent les «arrangements sécuritaires», avec notamment le retrait du Gatia de Ménaka, NDLR], Sidi Brahim Ould Sidati reconnaît qu’il y a eu des efforts de part et d’autre afin que cet accord soit acceptable par tous. «S’il est appliqué à la lettre, je suis convaincu que ceux qui y sont opposés aujourd’hui nous rejoindront», a-t-il fait savoir.

Face aux  rumeurs concernant un  éventuel remaniement ministériel ouvert à la CMA, Sidi Brahim Ould Sidati explique qu’il est prévu par l’accord, notamment dans les arrangements sécuritaires signés à Alger. «Nous tenons à ce que les choses soient transparentes, dans le cadre d’un partage réel du pouvoir et cela à tous les niveaux. Nous voulons des portefeuilles-clés comme ceux de la Sécurité intérieure, de la Défense, ou encore des Finances et des Affaires étrangères. Nous attendons aussi l’ouverture de postes au sein des services nationaux et régionaux ou encore des représentations diplomatiques à l’étranger».

Parlant de la levée des mandats d’arrêt contre certains leaders de la CMA par le gouvernement, parmi lesquels lui-même, à la suite de leur demande qui a été condamnée par des ONG de défense des droits de l’homme comme HRW ou encore la FIDH, le secrétaire général du MAA indique que la CMA avait demandé à ce que la signature de l’accord se fasse à Tombouctou.

Finalement, c’est Bamako qui a été choisi. «Nous avons dit que dans ce cas, on ne se sentirait pas en sécurité à cause des mandats d’arrêt en cours. La liste que nous avons donnée ne concerne que les membres de la CMA, le nom d’Iyad Ag Ghali n’y était pas. Je rassure les ONG : au cours de l’application de l’accord, la justice travaillera sur les droits de l’homme et si un membre de la CMA se trouve concerné, il répondra devant la justice, dans un cadre légal et transparent».

S’exprimant sur l’ouverture de la médiation aux États-Unis, il explique que la hausse de l’insécurité, la prolifération des groupes jihadistes et la peur de l’échec du processus d’Alger ont amené les États-Unis à rejoindre les membres de la médiation. «C’est clair que cette arrivée sur la scène politique a donné beaucoup de confiance aux parties en discussion. Cela montre aussi que les choses seront plus sérieuses que par le passé. C’est la première fois que nous avions une médiation élargie à la France et aux États-Unis», a-t-il fait constater.

Interrogé sur la visite du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, après la signature de l’accord de paix par la CMA, Sidi Brahim Ould Sidati soupire que cette visite est perçue à la CMA sous deux angles. Le premier est, selon lui, politique, car la France veut que les uns et les autres avancent dans l’application de l’accord. Le second à l’en croire, est pratique estimant que la France a beaucoup de soldats sur le terrain, et ses forces peuvent constituer un élément de pression pour que chacun respecte ses engagements. La force française sur le terrain pourra aussi couper le souffle aux opposants à l’application de l’accord de paix, qu’ils soient terroristes ou non, précise-t-il.

Fombus Avec JA

Source: Le Débat

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