De nombreuses espèces d’oiseaux ont été exposées sur lesquelles les exposants ne tarissaient pas d’éloges sur leur qualité gustative et leurs vertus médicinales
Dans l’espace réservé à la volaille, la variété des espèces présentées était ce qui frappait le plus le visiteur du jour. Ce dernier pouvait s’en rendre compte dès qu’il aborde les stands achalandés par les oiseaux comme les pintades, les poulets, les autruches et plusieurs autres espèces de poules comme les orbitons, les frisés, le cou nu, les six-sexes, les cailles, les volfdaires, le gris-barré, les barhama columbia, simple, les perdrix et les poules locales.
L’Association des éleveurs de cailles située en zone industrielle près de la Station Star oil est loin de regretter sa participation au Salon. Les cailles sont de petits oiseaux migrateurs de la sous-famille des Perdicinae. Elles ressemblent beaucoup aux perdrix, bien que plus petites. C’est un gibier très recherché et prisé. La paire de cette espèce est cédée à 9000 Fcfa et elle est nourrie à base d’aliment volaille. L’espèce est très performante, car, elle peut pondre jusqu’à 3000 œufs par an.
Ce n’est pas Mohamed Dolo de l’Association des éleveurs de cailles qui dira le contraire, lui qui ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de cette espèce. Ainsi, selon notre interlocuteur, l’œuf de caille est réputé pour soigner la tension artérielle à raison de 240 œufs à prendre. Ainsi pour réguler la tension artérielle, Mohamed Dolo recommande de boire 3 œufs frais, suivie de 3 autres le lendemain et de 4 le surlendemain. Après ces 3 doses, la prise sera de 5 œufs par jour jusqu’à 240. Les œufs sont également recommandés dans le traitement du diabète, des infections vaginales. Pour combattre la faiblesse sexuelle, Mohamed Dolo estime que la prise de 3 œufs mélangés avec du lait frais et brassé suffiront pour devenir un étalon (voir encadré).
Le stand de Mohamed disposait d’autres espèces d’oiseaux comme le frisé qui est une race de poule qui a le cou frisé. D’autres espèces ont également les plumes frisées au niveau des pattes. Le cou nu ou irrité est issu du croisement entre le coq et la pintade. Les orbitons représentent une race de poule avec un gabarit appréciable et un plumage de couleur jaune et noire et pouvant peser jusqu’à 4 kg.
Les six-sexes ont le cou rayé de noir et un plumage blanc. Cette espèce a fait le bonheur du stand de l’Association des éleveurs de cailles. Très prisée par les visiteurs, elle a été cédée à raison de 30.000 Fcfa l’unité. L’Association avait seulement apporté 60 têtes, soit une petite recette de 1.800.000 Fcfa. Il y avait de quoi largement recouvrer les frais de location du stand.
Les volfdaires sont aussi des oiseaux au cou et à la queue noirs, avec un plumage jaune. Le gris-barré est un poulet de chair qui bien nourri peut peser 5 kg pour le mâle et 3,5 kg pour la femelle en 5 mois d’entretien. L’espèce de poule appelée « barhama » columbia ou simple, en raison de son pays de provenance qu’est l’Inde a été aussi l’attraction du stand de la volaille. C’est une espèce qui est grande de taille et arbore des plumes au niveau des pattes. Elle a été cédée à 150.000 Fcfa la paire.
COMME DES PETITS PAINS. Dramane Traoré est aussi un éleveur d’oiseaux à Médina Coura. Il a une réelle passion pour la volaille. Il élève des paons, des dindons, des poules, des canards, des oies, des autruches, des grues couronnées, des pintades et des barhamas. L’autruche était l’attraction de son stand. Lamine Traoré qui s’occupait du stand nous a raconté que lors de la journée des animaux organisée au SIAGRI, une autruche avait été abattue et sa viande vendue à 5000 Fcfa le kilo. Chair tendre et savoureuse, la viande de l’autruche s’est arrachée comme des petits pains et en un éclair de temps. Avant même que l’information n’arrive au bout du salon, la viande était finie, a raconté Lamine Traoré. Il semble que rien ne se perd dans cette espèce. Ainsi, la viande d’autruche aurait des vertus médicinales. Elle serait un remède efficace contre la tension artérielle, le diabète et les problèmes de nerfs, nous a confié Lamine Traoré. La patte était cédée à 10.000 Fcfa. La plume est très recherchée pour la décoration et le maraboutage également. La peau est aussi très recherchée par les maroquiniers, car les sacs faits de cette matière sont de bonne qualité et se vendent bien. L’œuf de l’autruche qui peut peser un kilogramme de poids était cédé à 5000 Fcfa. L’espace est vital pour l’espèce, car elle aime courir sur de très longues distances, a assuré Lamine Traoré. A un mois d’âge, l’autruche peut mesurer un mètre de haut et parcourir 240 km à 340 km par heure. La paire d’un mois d’âge est vendue à 400.000 Fcfa et 200.000 Fcfa l’unité. La paire de 3 mois est vendue à 750.000 Fcfa. Un client qui avait proposé 500.000 Fcfa pour cette paire a essuyé un refus catégorique.
Samba Kouyaté du stand de Dramane Traoré nous a expliqué que dès 18 mois déjà l’autruche est féconde et ce jusqu’à 40 ans. Elle peut pondre 40 œufs par an et sa durée de vie se situe entre 65 et 70 ans. Après la ménopause, l’éleveur peut recourir à la technique de l’insémination artificielle pour maintenir la fécondité de l’oiseau, a assuré Samba Kouyaté. L’autruche est un herbivore, non agressif contrairement à une certaine croyance. Elles grandissent à raison de 1 cm par jour et la taille peut varier entre 1,90 m à 2 mètres. Elles peuvent également peser jusqu’à 2, voire 3 tonnes. Son alimentation est très facile, elle peut se nourrir avec les légumes comme le chou, la salade et l’aliment volaille. Il faut surtout les mettre dans un endroit propre et bien adapté à leur mode de vie.
Issa Arama est le président de la coopération Wassa Chiè. Il a apporté cette espèce de poule au SIAGRI. Wassa Chiè est le fruit du croissement de la race exotique Rhode Island Red et de la race locale Coco-Chiè. A 4-5 mois et avec une bonne alimentation elle peut déjà pondre. La ponte varie entre 160 à 175 œufs par an contrairement à la race locale qui pond entre 60 et 80 œufs. Le poussin d’un jour est vendu à 600 Fcfa et à 5 mois, il est vendu à 5000 Fcfa, nous a confié Issa Arama.
Ousmane Kassim Traoré de la Fédération des intervenants de la filière avicole du Mali (IFAM), nous a montré le Cobb 500 qui est une petite espèce de poule, dont la race provient d’Hollande et de l’Allemagne. Les stands occupés par la volaille étaient très intéressants par la diversité et la variété des espèces présentées. Les visiteurs du jour se sont réjoui de ces découvertes et des couleurs. Pour les éditions futures, les exposants seraient fondés de penser aux préparations culinaires qui permettraient aux visiteurs d’apprécier les saveurs des espèces présentées. En permettant de réjouir les papilles gustatives, les exposants convaincront davantage les nombreux visiteurs qui se sont juste contenté des commentaires sur les valeurs diététiques des espèces.
Ramatou SENOU
Œuf diététique
L’œuf de caille est le produit d’origine animale avec le contenu le plus équilibré en protéines, vitamines, minéraux et enzymes, capable de régler toutes les carences de ce type et de remettre dans des paramètres normaux n’importe quel organisme humain, surtout celui des enfants et des personnes âgées, en particulier. Comparé à l’œuf de poule, il est 5 fois moins gros et contiendrait 5 fois plus de phosphores, 7,5 fois plus de fer, 6 fois plus de vitamines B1, et 15 fois plus de vitamines B2.
L’œuf de caille est présenté comme le seul œuf diététique qui existe au monde. Il stimule la croissance, régénère l’organisme, améliore le quotient intellectuel, combat le stress, les problèmes cardiaques, l’obésité, l’asthme, les différentes formes d’allergies, l’hypertension artérielle, les maladies du foie et des reins. C’est aussi un antiallergique, un anti-inflammatoire, un hypo-cholestérol, un antidiabétique, un antihypertenseur…, surtout un aphrodisiaque
très efficace.
La consommation d’œufs de caille combat l’impuissance sexuelle, l’asthme bronchique, la rhinite allergique, la conjonctivite, l’urticaire, la toux, la sinusite, l’amygdalite, l’eczéma, l’ulcère, le stress, la fatigue physique, l’athérosclérose…
En outre, l’œuf de caille combat les chutes de cheveux, l’ostéoporose, ainsi que les affections de la thyroïde. Et pour les éleveurs avicoles, ses qualités tout à fait exceptionnelles font de l’œuf de caille le seul « médicament » sans aucune contre-indication. « Tous mes clients potentiels sont satisfaits des résultats. J’ai des abonnements d’œufs de caille de l’ordre de 700.000 Fcfa le mois », a raconté un éleveur qui précise qu’il n’arrive même pas à ravitailler sa clientèle qui ne cesse d’augmenter. Avant de vanter son produit : « je vous dis que ces œufs sont plus puissants que le viagra. Ceux qui en consomment peuvent le certifier ».
DES TAUREAUX ET DES VACHES HORS DU COMMUN
Les stands réservés aux animaux domestiques et sauvages faisaient également l’objet de toutes les curiosités au SIAGRI. Dans l’étable réservée aux bovins, un taureau de la race Holstein baptisé « Tyson » faisait l’objet d’attraction en raison de son gabarit impressionnant. Conçu par insémination artificielle, « Tyson » pèse 1150 kg et est âgé de 5 ans, a expliqué Abdoulaye Guindo. Pour les acquéreurs, ce taureau peut être cédé entre 5 et 6 millions de Fcfa. La femelle de la même race, est proposée entre 2 et 3 millions de Fcfa. Elle est gestante de 6 mois et peut produire 13 à 14 litres de lait par jour.
Amadou Diallo est aussi un éleveur présent sur le Salon avec des bovins de race Montbéliard. La vache présentée a aussi été conçue par insémination et peut produire 18 litres de lait par jour. Les races locales comme le zébu maure, le zébu peulh et le dama sont aussi représentées. Elles peuvent produire entre 7 et 8 litres de lait par jour et peser entre 150 et 200 kg. Ibrahim Djigandé, éleveur au Garbal du Quartier Sans Fil propose le taureau zébu maure dans une fourchette oscillant entre 900 et 1 million de Fcfa la tête. Ces races locales sont réputées être plus résistantes et rustiques pour nos conditions climatiques difficiles.
Awa MAÏGA
CES OUTILS DE TRAVAIL ET DE VIE
Le SIAGRI ne brille pas seulement par l’exposition des produits agricoles, mais aussi par la présence d’équipements agricoles de production, de post-récolte et de transformation. Par ailleurs, la machine de filtration d’eau potable appelée « Fontaine de vie » a été l’attraction de ce salon.
La Société coopérative artisanale des forgerons à l’Office du Niger (SOCAFON) a apporté une gamme variée d’équipements agricoles de production, post-récolte et de transformation. Elle confectionne à la demande les outils de production ou de récolte pour permettre aux paysans de faire face aux travaux. Le concessionnaire de la marque de tracteurs John Deere a aussi présenté des tracteurs de différentes puissances comme les 55 CV 2 roues motrices, les 65 CV 2 roues motrices, et enfin les 65 c CV 4 roues motrices. Bakary Boiré, représentant de la marque au SIAGRI a précisé que le tracteur peut labourer en 30 ou 40 minutes un champ d’un hectare, complètement dessouché.
La société Mali Tracteurs SA, est à sa 5è participation au SIAGRI. Elle propose des machines de 39 CV, 50 CV, 60 CV et 70 CV. Le prix de ces tracteurs varie entre 7 et 10 millions Fcfa l’unité. En plus de ces tracteurs, la société expose des accessoires. Abdoulaye Mohamed, assistant du chef service Marketing à la société Mali Tracteurs SA a assuré que les tracteurs de 39 CV et de 50 CV peuvent labourer entre 50 et 100 hectares par saison. Ceux de 60 CV et de 70 CV vont au-delà de 260 hectares par saison de labour.
Le SIAGRI a aussi été l’occasion de découvertes et d’innovations technologies. Comme c’est le cas de Théodore Bakayoko, électro-mécanicien, qui a conçu et a présenté la machine qui étuve le riz. Le concepteur affirme qu’en 90 minutes, la machine peut étuver une tonne de riz paddy. Cette machine à multiples usages, convient selon lui à sécher le riz, les poissons, les mangues, l’oignon etc. La machine de fabrication locale se révèle être peu consommatrice d’électricité, a précisé Théodore Bakayoko. Les visiteurs ont aussi été attirés par « La Fontaine de vie ». Cette machine conçue pour filtrer l’eau existe en 3 modèles. Le modèle mobile ou la LV 500 permet de produire 500 litres d’eau potable par heure et 4000 litres d’eau de culture dans le même temps. La LV 5000 est aussi un modèle mobile, mais alimenté à partir du solaire. Elle permet de produire 5000 litres d’eau potable et 8000 litres d’eau de culture par heure. Le dernier modèle ou la LV 20 000 est fixe et fonctionne de façon électronique. Elle a une plus grande capacité de filtration, soit 20.000 litres d’eau potable et 30.000 litres d’eau de culture par heure.
Le promoteur Patrick Czaplinski assure que ses machines sont très faciles d’utilisation, peu onéreuses à l’achat et en consommables. Elles ne nécessitent pas un entretien coûteux. Les machines effectuent le traitement bactériologique, mais des analyses complémentaires sont indispensables pour s’assurer de l’absence de pollution chimique, prévient le promoteur qui assure avoir enregistré beaucoup d’intentions, mais attend de voir les bons d’achats.
Baya TRAORE
école du Salon : une initiative bienvenue
Une des innovations majeures du salon est la création d’un espace appelé « L’école du SIAGRI » dédiée uniquement aux métiers de l’agriculture. Ce centre a été créé pour promouvoir les métiers de l’agriculture et la création d’emplois. Il s’agit de former les personnes qui veulent embrasser le métier de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la foresterie etc.
Cette innovation est un espace du donner et du recevoir sur l’agriculture. Au cours de la formation des projections vidéos et reportages en boucle sur les différents métiers de l’agriculture, la distribution gratuite de textes officiels sur l’agriculture et ses métiers au Mali, de kits sur différents métiers de l’agriculture, de la documentation sur tous les métiers possibles de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la foresterie étaient disponibles pour les candidats.
Le centre était ouvert de 9h00 à 22h00 et l’accès était gratuit pour tout le monde. Ousmane Bamba, responsable de l’école SIAGRI a expliqué que les initiateurs mettent les experts à la disposition des participants qui veulent s’engager dans l’aventure des métiers de l’agriculture. « Chaque jour nous avons un expert qui vient exposer un thème sur un métier de l’agriculture », a-t-il expliqué. L’objectif étant de donner des informations et d’orienter les éventuels candidats sur les intérêts et les avantages de chaque métier. Et le but est de contribuer à la réduction du taux de chômage, a précisé Ousmane Bamba. Souleymane Bakary Sidibé, étudiant en 3è année de l’Institut polytechnique rural et Institut de formation et de recherches appliquées (IPR/IFRA) de Katibougou était l’un des participants à cette formation. « C’est ma première fois de suivre cette formation et j’ai beaucoup appris, c’est une bonne initiative. Je souhaite qu’elle puisse continuer même après le salon pour contribuer à la création d’emplois des jeunes, cela sera une très bonne chose, a-t-il espéré.
Kadidia BATHILY