La bourse du travail a abrité hier mercredi 10 janvier 2018 une conférence de presse de l’union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).Animée par M. Yacouba Katilé et Seydou Diarra, respectivement secrétaire général et secrétaire à la syndicalisation de l’UNTM, ladite conférence a permis aux syndicalistes de s’exprimer sur la situation des compressés en général mais aussi dénoncer le mensonge du gouvernement sur le montant qu’il doit aux compressés de l’HUICOMA .
A l’entame de ses propos, le secrétaire général de l’UNTM a précisé que leur conférence de presse ne se tient pas seulement sur un cas spécifique de la situation des compressés mais la situation des compressés en général.Selon lui, en dehors de la situation des compressés de Koulikoro, il y a aussi celles de Koutiala, Kita et le cas de AZALAI à Tombouctou qu’il faut gérer. M. Katilé a rappelé qu’en 2014, suite à un préavis de grève que sa centrale syndicale a déposé pour réclamer les préoccupations des travailleurs, ils ont pu avoir un accord avec le gouvernement. Selon lui, dans le premier point de cet accord figurait la situation des compressés. Aux dires du Segal de l’UNTM, le ministre de la fonction publique, a beaucoup travaillé dans l’évolution de la situation au début mais cela n’a pas duré. Selon ce qu’avance Yacouba Katilé, arrivé à un niveau, les ministres ne jouaient pas leurs rôles comme il le fallait. Le secrétaire général de l’UNTM affirme qu’à la date d’aujourd’hui, la situation des compressés ne bouge pas. « Lors des rencontres au sein de cette grande commission mise en place pour la circonstance, le gouvernement affirme qu’il est à la recherche des documents.Il affirme qu’avec le coup d’Etat de 2012, les documents ont disparu et qu’il ne parvient pas à les retrouver », a-t-il laissé entendre. Aux dires des syndicalistes, malgré que l’UNTM a mouillé les maillons pour mettre les dossiers à la disposition du gouvernement, les choses restent dans le statuquo jusqu’à présent.
Pour le secrétaire général, l’Etat doit beaucoup aux compressés.Il a rappelé que l’Etat n’a pas respecté les résolutions de l’accord qui a été conclu en 2010 avec l’HUICOMA, l’UNTM, le patronat. Selon ses dires, l’Etat s’est engagé à payer les arriérés des salaires de 194 travailleurs ; des indemnités de réinsertion pour les travailleurs licenciés pour motif économique, contraints à la retraite, des saisonniers permanents, les travailleurs n’ayant pas bénéficié de prolongation de l’Age de partir à la retraite et les partants volontaires, tout cela devrait être prélevé sur les 2 milliards 100 millions mis à sa disposition. Quant à l’HUICOMA, elle s’est engagée à payer des indemnités légales à tous les travailleurs licenciés et partant volontaires.
Quant à M. Seydou Diarra, président de la commission de négociation avec le gouvernement, il a rappelé que c’est le manque de documentation du côté du gouvernement qui a beaucoup joué sur la négociation au début. « Au départ, le problème était le manque de la documentation au niveau de l’Etat même qui est censé pouvoir garder les archives nationales de ce pays », a-t-il déploré. « Ce qui est très grave, tous les documents dont nous disposons actuellement ont été obtenus grâce à l’abnégation de la direction de l’UNTM », a-t-il ajouté.
Parlant de la situation des compressés de l’HUICOMA de Koulikoro, le gouvernement a fui le débat contradictoire. M. Diarra affirme que l’UNTM ne se reconnaît pas dans ce qui a été dit dans le rapport du gouvernement qui avance : « dans le cas spécifique de l’HUICOMA de Koulikoro, l’Etat ne doit que 300 millions », a-t-il prévenu. Aux dires de Seydou Diarra, dans le document que l’UNTM a envoyé, l’Etat doit 8 milliards de nos francs aux travailleurs de l’HUICOMA. « Là où nous sommes aujourd’hui, l’Etat doit de manière générale 8 464 565 505 052 CFCFA aux travailleurs de l’HUICOMA », a-t-il déclaré.
Il affirme avoir des preuves de tout ce qu’il avance.Par rapport à chaque cas, l’UNTM est prête à aller à un débat contradictoire avec le gouvernement,a affirmé M. Seydou Diarra.
BoureimaGuindo
Le Pays