Le ministère de l’Économie et des finances, à travers la Cellule technique du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), a organisé, lundi dernier, à l’hôtel Al Farouk, la session politique du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) combinée avec la revue budgétaire conjointe (RBC).
Cadre de dialogue de très haut niveau entre les membres du gouvernement et les représentants des Partenaires techniques et financiers (PTF) autour des recommandations issues de la revue technique, la session politique, d’avant-hier, était présidée par le ministre de l’Économie et des finances, le Dr Boubou CISSE, en présence des membres du gouvernement ; de Jolke OPPEWAL, ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, chef de file des partenaires techniques et financiers ; le président du Conseil national de la société civile, Boureima Allaye TOURE ; le 1er vice-président du Conseil national du patronat du Mali, Seydou M COULIBALY. On y notait également la présence des représentants des institutions de la République, et des collectivités territoriales.
Selon le chef de file des PTF, cette session politique du CREDD, combinée avec la RBC constitue une innovation majeure dont ils attendent tous une meilleure articulation entre le processus des revues et leurs processus budgétaires respectifs.
Aussi, a-t-il souligné, l’importance qu’ils accordent à ces processus, laquelle découle de la coïncidence, cette année de l’échéance du CREDD et de la Stratégie commune d’accompagnement pays (SCAP), avec l’achèvement d’un cycle politique marqué par la tenue de la prochaine élection présidentielle.
Par ailleurs, a témoigné M OPPEWAL, cette approche inclusive est un élément positif à préserver, au regard de la mise en œuvre des politiques de transparence et de décentralisation.
La revue budgétaire, dira le chef de file des PTF, a montré des résultats encourageants en termes de stabilité macroéconomique avec un taux de croissance économique robuste de 5,3 % même s’il reste inférieur à l’objectif de 6,5 % fixé dans le CREDD. Par contre, a-t-il indiqué, les revues sectorielles ont montré que les résultats mitigés en termes de réduction de la pauvreté et des inégalités.
« En effet, la pauvreté reste essentiellement rurale où vit la grande majorité de la population et les inégalités persistent depuis une dizaine d’années », a-t-il précisé.
Le ministre de l’Économie et des finances a témoigné que la présente Revue constitue une innovation importante. En ce sens qu’elle leur permet de pouvoir statuer en même temps sur les principaux défis de développement et les besoins de financement qui en découlent.
« La Revue conjointe 2018 intervient dans un contexte marqué notamment par le défi de la bonne organisation des élections présidentielles et le renforcement des actions pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix ; l’élaboration d’une nouvelle stratégie de développement post-CREDD ; et la 1re année de mise en œuvre de la Loi de finances en mode Programme », a expliqué le ministre CISSE.
Selon le ministre, les sessions techniques ont abouti à d’importantes conclusions et orientations stratégiques devant constituer les fondements des documents d’orientation stratégique post-CREDD.
Les 4 recommandations sont soumises à l’examen de cette session. Il s’agit : approfondir et élargir la réflexion sur l’élargissement de l’assiette fiscale en prenant en compte les recommandations des rapports d’assistance technique ; accélérer les transferts conditionnels et non conditionnels des ressources aux collectivités ; apprécier les indicateurs de performance et de gouvernance dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la justice ; examiner les perspectives post-CREDD.
Les échanges entre membres du gouvernement et les partenaires techniques et financiers (PTF), faut-il signaler, ont porté essentiellement sur les recommandations issues de la session technique de la revue budgétaire conjointe, notamment : les prévisions budgétaires dont l’élargissement de l’assiette fiscale, la situation des transferts par secteur et le niveau des ressources externes. De même, l’accent a été mis surtout sur l’information sur la matrice des déclencheurs, engagement et décaissement (capacité d’absorption).
Sur la RBC, les échanges ont concerné l’examen des résultats et des allocations dans certains secteurs du CREDD. Ainsi, les 2 parties ont rappelé brièvement les constats en matière d’atteinte des résultats issus des étapes des revues sectorielles, sessions techniques du CREDD et de la RBC précédents.
Les deux parties ont également convenu de mettre en relation les résultats sectoriels avec l’allocation et le déboursement effectifs des ressources, proposer des solutions permettant une amélioration des résultats dans les différents secteurs.
En effet, le résultat attendu de cette fusion est l’amélioration du processus d’exécution du CREDD par sa mise en relation directe avec l’allocation des ressources budgétaires et financières venant de l’État et des partenaires techniques et financiers. Cette configuration nouvelle commande de prendre en compte les exigences de l’une et de l’autre dans la tenue de la présente session politique.
Par Sékou CAMARA
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