La session ordinaire se tient dans un contexte où les populations maliennes ont été durement affectées par des crises successives d’ordre alimentaire et humanitaire, avec un impact plus marqué pour les régions du centre et celles du Nord.

Le Conseil national de Sécurité alimentaire et ses partenaires ont saisi l’opportunité de cette 20ème session pour passer en revue, le bilan du Plan national de réponses de 2023, apprécier la situation alimentaire et nutritionnelle pour l’année en cours et faire une projection sur le plan national de réponses de 2024.

« Une campagne Agricole 2023-2024 moyenne à bonne », a déclaré le Premier ministre, comme pour qualifier une situation critique causée par l’installation tardive des pluies. Par ailleurs, les pâturages et les conditions d’abreuvement du bétail sont annoncés moyens, avec une soudure pastorale déjà installée dans certaines zones d’élevage du pays. L’insécurité dans les zones de conflit du centre, du nord du pays et du Sahel occidental, a perturbé les mouvements des troupeaux et limité leur accès à certains parcours.

Face à cet état critique, la situation alimentaire est en phase urgence à Ménaka, en phase crise dans 12 cercles. 25 cercles ainsi que les six (6) communes du District de Bamako sont eux, en phase minimale. Une légère détérioration donc, a jugé le Premier ministre, qui fait cependant passer le nombre de personnes en phase crise de 1 372 224, soit environ 5,99% de la population totale, à 4 020 622 personnes, soit 17,56%. Cette irrégularité de la courbe témoigne de la situation d’insécurité, des déplacements inhabituels de populations et des perturbations des activités socio-économiques, avec la dégradation des moyens de subsistance.

En réponse à cette crise, les autorités de la Transition entendent apporter de l’assistance alimentaire de l’ordre de 22 870 à 40 510 tonnes de céréales aux besoins de 1 372 224 personnes. Mais aussi, distribuer de façon ponctuelle plus de 6 000 tonnes de céréales, subventionner plus de 8 723 tonnes de riz, mettre en place des facilités alimentaires dans les six (6) communes du District de Bamako et garantir un accès alimentaire ainsi qu’une diversification des modalités de réponses au profit de six cents (600) ménages vulnérables identifiés.

Avec une telle action de riposte, le Premier ministre rassure : « le Plan national de réponses 2024, tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour plus de 1,3 million de personnes, tout en mettant en cohérence les actions conjointes de l’État avec celles des partenaires d’appui ».

Il n’a pas manqué de féliciter les membres du Conseil national de Sécurité alimentaire pour leur engagement. Il les a même invités à persévérer dans cette voie, « car c’est ensemble que nous vaincrons durablement l’insécurité alimentaire », a-t-il conclu.