La Côte d’Ivoire, le Burkina et le Mali concentrent 73,6% du volume des opérations
Au 31 décembre 2017, vingt-huit (28) déploiements de services financiers via la téléphonie mobile sont dénombrés dans l’Union, contre trente-trois (33) un an plus tôt. Cette offre de services est portée par : dix-huit (18) partenariats entre des banques et des opérateurs de télécommunications ; huit (8) établissements de monnaie électronique (EME) ; deux (2) institutions de microfinance (IMF). C’est c qui ressort du rapport rendu public par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au début du mois d’avril 2019.
Le secteur, actuellement caractérisé par la diminution des partenariats entre les opérateurs de téléphonie mobile et les institutions financières, a enregistré l’arrivée de nouveaux acteurs que sont, MTN Mobile Money au Bénin, Orange Money au Burkina, MTN MFS et Sgbci Yup en Côte d’Ivoire, Ecobank en partenariat avec le groupe Orange en Guinée-Bissau, Bimao et Sgbs-Yup au Sénégal, ainsi que BTCI au Togo, mais aussi la cessation d’activités pour Sgbci, UBA-CI, Ecobank-CI qui étaient en partenariat avec le groupe MTN.
En effet, à la faveur de la nouvelle Instruction n°008-05-2015, régissant les conditions et modalités d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique dans les Etats membres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), plusieurs sociétés de téléphonie mobile qui étaient en partenariat avec les banques pour l’offre des services financiers numériques, ont rompu leur collaboration pour créer des entités autonomes (EME), à travers leurs filiales dont l’activité porte spécifiquement sur l’émission et la gestion de la monnaie électronique.
Au cours de l’année 2017, le nombre de souscripteurs de comptes de monnaie électronique dans l’Uemoa est ressorti à 50,5 millions, contre 36,5 millions en 2016, soit une hausse de 38,48%. Le nombre de transactions en 2017, s’est chiffré à environ 1.254,5 millions contre 735,2 millions un an plus tôt, soit une progression de 70,6%.
Près de 3,5 millions d’opérations ont été traitées en moyenne par jour par l’ensemble des plateformes de paiement mobile existantes dans l’Union contre 2,0 millions en 2016.
La valeur de ces transactions a augmenté au cours de la période sous revue, en passant de 11.501 milliards de Fcfa en 2016 à 16.943 milliards de Fcfa à fin décembre 2017. La valeur moyenne journalière des opérations, est estimée à environ 47,1 milliards de francs Cfa en 2017, contre 31,9 milliards de francs Cfa un an plus tôt, soit une hausse de 47,6%.
L’évolution des services financiers s’explique notamment, par l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs, le renforcement du réseau d’acceptation, le déploiement des points de services, ainsi que les stratégies de communication initiées par les acteurs, en particulier, sur l’offre des nouveaux services.
Développement constant des services financiers numériques dans les pays de l’Union, principalement en Côte d’Ivoire
L’analyse des données disponibles révèle que la Côte d’Ivoire concentre une part importante de l’activité des services financiers numériques dans l’Union. Elle totalise 37,9% des comptes de monnaie électronique, soit 19,15 millions, en hausse de 49,0% par rapport à 2016. Elle est suivie du Burkina Faso (13,8%), du Mali (13,5%) et du Bénin (13,0%).
Le Bénin enregistre une forte expansion des activités des services financiers numériques, reflétée par le nombre croissant d’utilisateurs qui ressort à 6,57 millions en 2017, contre 4,35 millions en 2016. Cette évolution est également observée au Sénégal (5,38 millions contre 4,40 millions), au Togo (2,98 millions contre 1,44 million) et en Guinée-Bissau (375.833 souscripteurs en 2017 contre 246.551 en 2016).
L’évolution de la souscription de comptes de monnaie électronique est restée limitée au Mali et au Niger. En effet, un léger repli du nombre de souscripteurs a été noté au Mali (6,83 millions, soit -0,56%), en liaison notamment avec le contexte socio-politique observé dans ce pays. Le Niger enregistre une faible hausse de 2,8% (2,22 millions contre 2,16 millions en 2016).
L’utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d’utilisation des services financiers, qui s’est établi à 55,02% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 16,99% et élargi de 35,88%.
La Côte d’Ivoire, le Burkina et le Mali concentrent 73,6% du volume des opérations et 77,8% de la valeur totale des transactions dans l’Union en 2017, contre respectivement 76,6% et 82,9% un an plus tôt.
Synthèse de ABN
Source: Aujourd’hui-Mali