La mémoire collective retient encore le double assassinat crapuleux, en août 2014 du jeune Aly Abadey et de adjoint au maire de Haribomo, Moussa Aly, tous ressortissants de Bambara Maoudé. Malheureusement, le cercle n´a pas encore fini d´enregistrer ses morts. Et pour cause!
Les terroristes du «MNLA» et alliés y sévissent encore. Et leurs forfaits y ont comme noms: rapt, de razzia et d´assasinat crapuleux.
Autant d´actes crapuleux perpétrés contre Kano, un village du cercle; et intervenus, précise un habitant de Rharous, de 12h à 17h du vendredi 30 janvier 2015. Date dont se souviendront encore tous les habitants du cercle, en particulier ceux de Kano.
Ces derniers ayant vu des individus sans foi ni loi, «lourdement armés», débarquer de «7 véhicules» et les assaillir. Avec, au bout du compte, le monstrueux bilan d´une vie gratuitement ôtée, plus «23 personnes du village de kano enlevées et transportées à Ber». Parmi eux: «le chef de village, l’imam, et deux conseillers», revèle la même source. Celle-ci souligne, en outre, l´enlèvement de «10 motos, 4 futs de gasoil et d’essence, des téléphones portables» ainsi que le vol de «1 650 000 FCFA» et l´incendie « à la grenade de deux maisons ».
L´affaire n´est pas seulement rocambolesque. Mais donne aussi froid dans le dos. Tant les assaillants sont venus de Ber et y sont retournés. Située à une soixantaine de km de Tombouctou, chef lieu de la région, et à 18 km de Kano, la localité sert également de base à la MINUSMA. Celle-ci mettra pourtant 3h à 4h à se confiner dans l´inaction. Un peu comme si la mission onusielle de maintien de la Paix au Mali, averti dès 13H, tenait laisser le mouvement terroriste et ses alliés faire la guerre aux paibles populations de Gourma Rharous.Y´aurait-il scorpion sous les dunes comme à Gao? Mais la vraie question est plutôt celle-là:
Où donc est passé l´Etat malien?
Cette question-là, les habitants de Gourma Rharous la tournent et la retournent dans leur tête. Et leur esprit de heurtent contre le silence assomant de l´Etat malien. Silence d´autant assomant que l´état major des armées et certains ministres ont également dès 13H été informés de la situations sur le terrain. Du moins, assure-t-on du côté de Gourma Rharous qui attendu le secours dû jusqu´à 17H encore!
Certes, nul à Rharous ne demande à l´Etat malien de faire l´impossible en ces moments plus que difficiles de notre vie. Mais de faire déjà le peu qui est à la portée de tous à savoir son petit apport en soutien moral.
Or, même là, l´Etat malien a brillé par son mustisme. Et, relève-t-on à Rharous, jusqu’à la date d’aujourd’hui(3 février 2015), aucune autorité ni locale, ni régionale encore moins nationale ne s’est inclinée» à la mémoire de ceux qui sont fauchés sous les balles terroristes; et «n´a manifesté la compassion à l´endroit de ceux qui ont perdu les leurs».
Que s´est-il donc passer? La MINUSMA, comme certains l´ont laissé entendre, empêcherait-elle effectivement l´armée malienne de protéger les siens?
A Rharous, la colère le dispute à l´impuissance. Tant les populations qui ne demandent qu´à vivre en paix chez eux font figure de souffre-douleur des terroristes du «MNLA» et alliés. Lesquels peut les agresser à souhait sans être inquiétés le moins du monde.
Le soi-disant mouvement national de libération (mnl) de l´hypothétique azawad(a) et ses associés malfaisants peuvent même sur les terres de Rharouss tenir leur «assemblée générale» de désintégration du Mali qu´ils appellent honteusement «assembleé d’information et de sensibilisation à l’endroit des villages riverains». Histoire, rapporte notre source, de «les inviter à regagner le rang de l’azawad», au motif «le mali n’existerait plus sur les terres où ils étaient au moment des faits».
Pis, les ennemis de la Paix et de l´Homme se disent même prêts «à donner des armes à tous ceux qui souhaitent les regagner pour défendre l’azawad». C´est dire!
Et, disent des ressortissants du Gourma Rharouss, il y a vraiment lieu de s´inquiéter. Car,s´interroge-ton à Rharous, qui pourra empêcher les jeunes de ces villages à regagner le MNLA et le MAA basés à Ber? Dans la mesure où « l’Etat même abandonne cette partie du territoire» devenus le terrier de «brigands de toutes sortes». Lesquels ont même le toupet d´inviter jusque dans nos maisons nos jeunes « à se joindre à eux», arguant que «l’Etat n’existe plus dans ce milieu…». Le moins que puisse faire une organisation terroriste!
Surtout quand on toute la «complicité passive» dont elle jouit auprès de la MINUSMA censée.
Bref, rarement les habitants de Gourma Rharous se sont aussi sentis aussi «laissés-pour-compte». Aussi, exigent-ils de l´Etat du Mali «légalité et autorité» sans lesquelles «aucune démocratie ne saurait exister». L´Etat naissant du Mali entendra-t-il le signal de détresse de Gourma Rharous? Il y a intérêt. Et y est même contraint. Pour une raison toute simple:
Le «MNLA» et ses alliés convoitent le Gourma
C´est la zone est l´une des plus fécondes du Mali, avec «d’importantes ressources agro sylvo pastorales», le note le PROMISAM (USAID-MALI). La structure de lutte contre l´insécurité alimentaire y inventorie ainsi de multiples types de cultures qui vont de «la riziculture avec maîtrise totale» au «cultures maraîchères», en passant par «les bas-fonds, les cultures sèches, les cultures de décrue, les cultures fluviales».
Toujours selon le Projet, le «cercle de Gourma Rharous dispose d’importantes ressources pastorales très appréciées: les mares pérennes, les mares semi temporaires, les mares temporaires, le fleuve, les lacs, les puits pastoraux, les barrages de retenue d’eau, les terres salées». A lui seul, le sous-secteur élévage se taille «environ 45% de l’effectif du cheptel de la région de Tombouctou».
En matière d´eaux et de forêts, le cercle est riche de formations végétales telles « les galeries forestières, les steppes arborées, arbustives et boisées», en particulier à Gossi (mare de Gossi) et à Bambara Maoudé (mare de Banzena) mais aussi «au niveau des mares temporaires ou semi temporaires (Tintadeini, Inalata, Idaman etc.)»
Mais le cercle de Rharous est aussi riche de sa faune, avec des espèces comme les «gazelles, les chacals, hyènes, pintades, outardes, éléphants, canards amés, hippopotames, autruches» sur lesquels pèsent d´énormes menaces.
Les ressources halieutiques du cercle sont aussi importantes et s´exploitent surtout dans les mares de «Gossi, Adiora, Dimamou, Dourgama, Inadiatafane, Ebang Imallène, Agoufou, N’Daki».
Les ressources de Gourma Rharouss, eldorado d´hier et d´aujourd´hui sont innombrables. Et les petits du «mnla» ne le savent que trop bien. Eux qui saventurent avec les stratèges et les géopoliticiens les plus minables de la terre. Et à quelles fins inavouables!
Seulement, l´Etat malien va-t-il les laisser parvenir à leurs fins? Que non, dirait le Président IBK, dans le français châtié dont lui seul a le secret!
Alors, que l´Etat malien s´assume davantage! Car qui veut aller loin menage sa monture! Et le Gourma Rharous est un héritage trop considérable pour le laisser aux petits du «mnla» et leurs alliés terroristes.
Autrement dit, l´Etat du Mali gagnera à envoyer un détachement dans le cercle de Gourma Rharous. Avec mission de l´extirper des crocs du terrorisme et de l´en préserver.
Là-dessus, il ne s´agit point de se faire des illusions sur les capacités réelles d´un Etat à peine sorti de terre.
Mais de fédérer surtout les énergies, en vue de circonscrire le mal et de l´abattre au bout du compte. Véritable travail herculéen qui est à la portée de l´Etat du Mali, même naissant. Encore faudrait-il lui épargner tous les vétilles, faux-fuyants et faux-semblants le minant déjà!
Et, là, nous sommes bien loin du compte!
Hawa Diallo
Source: La Refondation