Dans son interview exclusive avec notre confrère Amadou Mahtar BA d’AllAfrica publiée samedi dernier en partenariat avec Confidentiel Afrique, le Président turc Recep Tayyip Erdogan est revenu en détails sur les raisons de la décapitation du réseau éducatif Fethula Gulen en Afrique et particulièrement au Sénégal ( Yavuz Selim) et les derniers soubresauts de l’affaire Gulen qui fait polémique. Plongée dans les méandres d’une option intransigeante d’Ankara.
Au feu roulant des questions de notre confrère d’AllAfrica, qui interpellait l’homme fort d’Ankara sur le dossier du réseau de Fethullah Gülen fermé et passé désormais sous le pavillon d’une fondation gérée étroitement par l’administration turque, le Président Erdogan s’est épanché sur la question. Extraits : ” Je vous dirai très clairement qu’aucun enfant ne doit être inscrit dans ces écoles parce que l’éducation n’a été qu’un masque pour ces personnes. Et c’est sous ce prétexte que la religion a aussi été utilisée.”. En Afrique et le Sénégal en particulier, les écoles turques sous le label Yavuz Sélim sont considérées comme des centres d’enseignement de référence avec des résultats d’excellence des potaches qui s’y sont inscrits. Au lendemain de la décision des autorités turques de fermer le réseau éducatif Yavuz Sélim, la question a prêté à confusion en Afrique. Mais surtout au Sénégal où le débat sur la disparition ou le maintien du réseau a fait rage. De rebondissements en rebondissements sur fonds de tiraillements entre les administrateurs de Yavuz Sélim et les officiels sénégalais, les établissements Yavuz Sélim ont été mis sous administration et une nouvelle fondation en parfaite intelligence avec l’état turc a pris le relai. AllAfrica est revenu sur cette affaire en invoquant le profil pédagogique pointu du réseau éducatif et son attraction auprès des élites et des leaders qui y inscrivaient leurs enfants. Peine perdue. On découvre subitement la face hideuse de ce réseau estampillé Fethullah Gülen qui n’était en réalité qu’une organisation mafieuse à la solde de l’opposant turc qui vit depuis 1999 aux USA. Erdogan recampe le décor et brocarde le label de ces établissements.
” Ce que nous disons à l’Afrique c’est la chose suivante : nous ne voulons pas que vous subissez ces mêmes dégâts. Ils se sont bien enrichis ces fegülenistes.
Nous avons mis en place désormais une fondation pour une éducation de meilleure qualité soit assurée et ce n’est pas dans un but lucratif que cette fondation va agir. Par exemple au Soudan, avec le gouvernement en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale, nous allons désormais confier la gestion de ces écoles à cette fondation pour l’éducation. C’est de même pour le Tchad et la Tunisie. Mais il y a toujours certaines écoles qui continuent à exister en changeant de nom, en essayant de se masquer, ou de tromper les dirigeants ou responsables africains. Ils n’hésiteraient pas à recourir à tout type de mensonge. Je crois que l’Afrique doit désormais déjouer ce coup. On peut toujours donner des réponses si on nous pose des questions et on peut toujours assurer le suivi de ces dossiers par l’intermédiaire de nos ambassades et l’unité sera toujours de premier ordre. “Le nouveau refrain d’Ankara, dépollué et repeint aux couleurs d’une fondation au service du développement peut être résumé ainsi: Yavuz Sélim mort, vivement la nouvelle fondation.
Le Président Recep Erdogan réaffirme son intransigeance à renforcer la surveillance pour éviter le grand déluge des enfants africains qui avaient pris goût à fréquenter ces établissements qui étaient sous l’emprise des officines de Fethullah Gulen.
Droit dans les yeux de notre confrère Amadou Mahtar BA, Président exécutif d’AllAfrica, le Président Erdogan confesse:
” Je vous dirai très clairement qu’aucun enfant ne doit être inscrit dans ces écoles parce que l’éducation n’a été qu’un masque pour ces personnes. Et c’est sous ce prétexte que la religion a aussi été utilisée à travers ce réseau éducatif partout où il s’était implanté.” Au fort de la crise Yavuz Sélim, Dakar s’était rangé vite du côté des autorités d’Ankara pour asperger le réseau Yavuz Sélim. En clair, suite à cette interview, il est évident que l’état sénégalais tient les bonnes cartes entre ses mains.
Par Ismael AIDARA, Directeur Éditorial
Confidentiel Afrique