De nombreuses voix se sont élevées pour appeler au dialogue face au risque de violences semblables aux émeutes qui, en mars 2021, avaient fait une douzaine de morts dans le pays.
– “Le Conseil a décidé” –
Le pouvoir et l’opposition n’ont donné aucun signe de vouloir transiger et les analystes politiques conviennent généralement d’une impasse politique.
M. Sonko et l’opposition dénoncent l’invalidation de la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi comme un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires sous couvert de moyens légaux.
Le ministère de l’Intérieur a invalidé la liste de M. Sonko en invoquant l’inégibilité d’une de ses candidates, figurant par inadvertance à la fois parmi les titulaires et les suppléants. Le Conseil constitutionnel a confirmé.
L’opposition a menacé d’empêcher la tenue des élections si Yewwi Askan Wi n’y participe pas. En fait, Yewwi peut toujours concourir, mais pas M. Sonko.
Les Sénégalais élisent leurs 150 députés selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. La diaspora élit 15 députés.
C’est la liste nationale des titulaires de Yewwi qui est rejetée. Mais la coalition peut participer avec la liste des suppléants et avec ses candidats dans les départements.
Le président Sall a fermé la porte à un repêchage de la liste invalidée. “De toute façon, le pays va faire ces élections, le Conseil constitutionnel a décidé”, a-t-il déclaré.
La mise en cause de M. Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait contribué en mars 2021 à plusieurs jours d’émeutes, de pillages et de destructions.
Deux autres adversaires du président, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall (sans lien de parenté) et l’ancien ministre Karim Wade, fils d’ex-président, ont vu leur trajectoire interrompue par les ennuis judiciaires.
Le pouvoir se défend de toute instrumentalisation de l’appareil d’Etat.
Source : AFP