La police nationale avait dressé un bilan de 16 morts, dimanche dernier
Le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a dressé jeudi un bilan de 26 morts lors des manifestations ayant éclaté au Sénégal suite à la condamnation de leur leader le 1er juin courant.
El Hadj Malick Ndiaye, chargé de la communication des Pastef en a fait l’annonce à l’occasion d’un point de presse organisé à Dakar par le bureau politique du parti, en réaction aux dernières sorties du ministre de l’Intérieur et du directeur de la sécurité publique.
« Nos équipes qui y travaillent ont recensé 26 morts dont nous détenons tous les noms », a assuré Ndiaye, assurant que le bilan pourrait encore s’alourdir du fait de la gravité de certaines blessures constatées chez certains manifestants présentement internés dans les hôpitaux.
Le bilan officiel publié dimanche par la police faisait état de 16 morts. La croix rouge avait annoncé de son côté 357 blessés, dont 78 graves.
Dans sa déclaration faite en wolof (langue nationale), le chargé de la communication a battu en brèche les arguments brandis par les autorités qui leur imputent la responsabilité des morts et des dégâts matériels.
« On nous accuse faussement des choses auxquelles on n’est pas lié. Ils parlent de forces occultes, de forces spéciales, de commandos (…) Nous n’avons amené aucune arme si ce n’est un projet politique qui peut sortir le Sénégal de la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve », a-t-il soutenu.
« La résistance constitutionnelle continue », a-t-il brandi non sans exiger la libération « des détenus politiques » se chiffrant, selon lui, à plus de 700 personnes actuellement.
« Nous exigeons la levée du blocus autour du domicile de Ousmane Sonko », a aussi demandé Ndiaye, indiquant que ce dernier est même privé de la visite de ses avocats.
Faisant face, au même moment, au corps diplomatique accrédité au pays pour « un exercice de vérité et de transparence », la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalaise de l’extérieur, Aïssata Tall, a fait savoir que l’Etat s’est engagé dans des procédures judiciaires.
« Des procédures ont été ouvertes non seulement pour situer la matérialité de ce qui s’est passé, mais ensuite pour engager la responsabilité de tous ceux-là qui ont été à la base, qui ont été les auteurs de ces graves faits et de ces graves événements qui se sont produits », a indiqué Aissata Tall Sall.
« Je voulais vous donner les assurances que le gouvernement a rétabli l’ordre et qu’il va continuer à rétablir l’ordre. Mais il va surtout continuer à assurer la tranquillité des personnes et des biens aussi bien sénégalais que non sénégalais vivant parmi nous », a encore relevé la ministre.
Ces déclarations interviennent dans une période d’accalmie après les événements tragiques faisant suite à la condamnation de Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Une condamnation qui disqualifie le leader des Pastef de la présidentielle de février 2024 pour laquelle il s’était annoncé candidat.
De violents heurts ont éclaté dans la foulée dans plusieurs localités du pays, principalement à Dakar et Ziguinchor (sud) avec des dégâts matériels importants.
Pour la préservation de la stabilité en cours, le préfet de Dakar Mor Talla Tine a annoncé l’interdiction des manifestations pacifiques qu’avait programmées le F24 les vendredi 9 et samedi 10 juin à Dakar.
Les leaders de cette plateforme, dont fait partie Pastef, n’ont pas encore réagi à la décision du préfet.
Source : AA