L’un des défis du gouvernement sénégalais est de renforcer la production agricole dans son pays et de faire surtout du Sénégal, un pays d’abondance et de prospérité où la malnutrition et la faim n’ont pas leur place. C’est dans cet ordre d’idées que le ministère sénégalais de l’agriculture et l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Dakar ont lancé jeudi dernier le Plan national Sénégal de l’initiative alimentaire pour l’avenir (Feed the Future) 2018-2022.
A en croire le chef de la représentation américaine, Tulinabo Mushingi, cet ambitieux plan vise à «réduire durablement la faim, la pauvreté et la malnutrition dans le monde». Selon le diplomate américain, pour atteindre cet objectif, il faudra réussir trois paris importants. L’exploitation du potentiel agricole «pour en faire le moteur de la croissance économique», le renforcement de la résilience et l’amélioration de la nutrition, a-t-il. Des paris que se fixe le Plan national Sénégal de l’initiative alimentaire pour l’avenir 2018-2022.
18 milliards de francs CFA pour le premier projet du plan
En procédant au lancement, les promoteurs du plan ont aussi donné le ton au démarrage du projet Feed the Future Kawolor, qui est le tout premier projet dans le cadre du plan américain. Doté d’un financement américain de 18 milliards de francs CFA, ce projet a pour objectif d’accroître «au sein des communautés clientes du projet, la production, la commercialisation et la consommation d’aliments diversifiés, sains et nutritifs», a expliqué le directeur du projet, Karl Rosenberg. «Kawolor est un concept diola (ethnie basée en Casamance, au sud pays) choisi par les communautés pour communiquer une dynamique d’abondance, de reproduction et de prospérité. Le projet intervient dans les régions de Sédhiou, Kolda, Ziguinchor (sud), Fatick, Kaolack, Kaffrine (centre), Saint-Louis et Matam (nord)», a poursuivi le responsable avant d’ajouter que le projet «compte toucher 150.000 ménages, soit 1.500.000 personnes» à travers l’approche Agriculture pour la nutrition (APN) dont l’objectif est de résoudre les problèmes de santé en améliorant la nutrition des populations prises en compte.
De son côté, le représentant du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dogo Seck a estimé que le projet Kawolor s’aligne sur les engagements du gouvernement pris dans le Plan Sénégal émergent (PSE). Il permettra ainsi selon lui, à pousser les Sénégalais à «consommer local». Ensuite répondant au vœu de l’ambassadeur américain que le Sénégal arrive à rompre avec les aides alimentaires, Dogo Seck a indiqué que cela «va se réaliser pour très bientôt».
Notons par ailleurs que ce projet qui sera coordonné par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), poursuit également «trois défis majeurs». Il s’agit selon les sources proches du dossier, de l’autonomisation des femmes, l’employabilité des jeunes et l’appropriation des interventions par le Sénégal pour en assurer la durabilité.
Source: latribune