Le 3 avril 2021, la star mandingue Sékouba Bambino Diabaté a enflammé le «Jardin Kodon» des Espaces culturels passerelles (ECP) de Missabougou. Un concert inédit dans le cadre de l’édition 2021 du Festival «Fôly Dôgôkun» de la Fondation Passerelle de l’artiste Rokia Traoré. Et sur scène, le plus Malien des stars guinéennes a bénéficié du soutien des griots guinéens et maliens le poussant à gratifier le très privilégié public d’une performance artistique inouï. à la veille de ce concert, nous avons eu un entretien avec Sékouba grâce à Rokia Traoré. Nous avons non seulement évoqué cette reprise de contact avec son public bamakois, mais aussi et surtout de l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur sa carrière et l’importante place accordée aux femmes dans ses chansons.
L’Essor : Quel est l’impact de la pandémie du coronavirus sur votre vie et votre carrière professionnelle?
Sékouba Bambino : Cette maladie a fortement impacter ma vie privée et professionnelle à cause notamment de la fermeture des frontières et des lieux de spectacle. Elle n’a pas eu un impact négatif sur ma seule et modeste personne, mais sur le monde entier. Donc, nous prions pour rapidement retrouver notre vie normale, pour reprendre nos activités professionnelles.
Quelle stratégie avez-vous adopté sur le plan professionnel pour survivre à cette pandémie ?
Sékouba Bambino : C’est le maintien en essayant de garder les liens professionnels, de garder le contact avec les fans et les mélomanes sur les réseaux sociaux et en produisant régulièrement de nouveaux singles qui sont visibles sur mon compte YouTube et ma page Facebook. Il s’agit, entre autres de «Africa djala» (un bel hommage aux Africaines), «Keranfè», «Djomaka» et «Barou».
L’Essor : Manu Dibango, Aurlus Mabélé, Mory Kanté… Cette maladie a eu raison de nombreuses célébrités du continent. Comment avez-vous ressenti ces pertes ?
Sékouba Bambino : Ce sont de grandes pertes pour l’Afrique et le monde parce que ces talents étaient des icônes qui ont beaucoup contribué au développement de la musique africaine dans le monde.
L’Essor : «It’s A Man’s Man’s Man’s World», «Famou», «Bamako Joli Den»… et aujourd’hui «Africa djala». La femme est omniprésente dans vos œuvres. Qu’est-ce qui motive cet engagement en faveur des femmes ?
Sékouba Bambino : La femme représente tout pour moi. La vie, l’amour et la famille. C’est une grande source d’inspiration pour tout un chacun, pour l’humanité car on vient tous d’une femme. La femme est un être cher qu’il faut aimer, chérir, respecter et valoriser.
L’Essor : Quel appel lancez-vous aux décideurs d’Afrique et du monde pour l’émancipation de la femme ?
Sékouba Bambino : Je félicite déjà les nombreux pays qui ont su mettre en valeur l’émancipation de la femme par l’intégration dans la société, l’éducation et le développement personnelle. Et j’appelle les dirigeants du monde entier à continuer leur combat pour éradiquer les violences et inégalités qui affectent les femmes ; de prôner l’amour à leur égard…
L’Essor : Que conseillez-vous aux femmes pour s’imposer dans les instances de décisions dans nos pays?
Sékouba Bambino : De continuer à faire leurs devoirs pour la nation et d’être fortes dans les luttes à mener pour favoriser une victoire collective en se délivrant des préjugés socioculturels, des étiquettes misogynes, de la discrimination, de la stigmatisation…
L’Essor : Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez présentement ?
Sékouba Bambino : Je travaille actuellement sur mon prochain album et une vidéo clip tout en continuant à participer à l’éducation des enfants avec l’Unicef dont je suis l’un des ambassadeurs dans le monde.
Source : L’ESSOR