La Fondation Festival sur le Niger permet de mettre en synergie plusieurs programmes de développement de l’art et de la culture pour promouvoir le développement local. L’inauguration de l’édition 2020 de la Fondation a eu lieu le jeudi 6 février à Ségou, en présence de Mme Nina Walet Inatallou, ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Cette troisième édition a été également couplée au Festival sur le Niger qui s’est déroulé du 4 au 9 février dans la capitale de la 4ème Région administrative du Mali.
La tenue de cette édition fut un véritable défi, à cause notamment des rumeurs qui ont circulé sur la menace d’attaque des djihadistes. Mais cela n’a pas découragé les festivaliers qui sont sortis en grand nombre pour prendre d’assaut les sites comme le Centre culture kôrè à Sébougou, le siège de la Fondation Festival et le Quai des arts au bord du fleuve. Quatre jours durant, tous ces lieux ont été envahis par demilliers de personnes, qui pour regarder les photographies, les tableaux, et les sculptures, qui pour assister aux concerts de musique, pièces de théâtre ou de contes, qui pour participer au colloque. Pour tout dire, l’événement a mis en ébullition la Cité des Balanzans. Dans le souci de répondre au besoin crucial de l’avenir de l’art en Afrique, la Fondation du Festival sur le Niger et le Centre culturel Korè de Ségou, sous la conduite de Mamou Daffé, son directeur, ont décidé, à travers Ségou’Art, de stimuler la consommation locale des œuvres artistiques des jeunes par des nationaux et les internationaux. Cela devenait une nécessité, car il est notoirement connu que les créateurs africains dépendent d’un marché extérieur à leur pays et au continent. «Leurs œuvres trouvent rarement des acquéreurs nationaux et quand on ajoute à cela la situation de trouble de nos pays, il n’y a aucun doute, une menace plane sur toutes les opportunités qu’offre le système marchand traditionnel», affirme le directeur artistique de Ségou’Art, Mamou Daffé. Plus d’une centaine d’œuvres de grands artistes comme Abdoulaye Konaté, Cheick Diallo, Amahiguiré Dolo, Amadou Sanogo du Mali; Viyé Diba du Sénégal, Sidiki Ky du Bukina Faso, WadiMhiri de la Tunisie ou Barthélémy Toguo du Camerou ont été présentées à Ségou. Du 4 au 9 février 2019, les acteurs qui comptent dans le secteur des arts plastiques sur le continent, à savoir les collectionneurs, marchands d’arts, galeristes, artistes seniors, jeunes talents émergents du continent se sont retrouvés à Ségou. En plus de cette mobilisation, Ségou’Art s’est fait une identité lors de cette 2è édition, à travers notamment l’espace de promotion de talents émergents et celui de popularisation des arts plastiques.
Le fait d’avoir associé à Ségou’Art toutes les composantes traditionnelles du Festival sur le Niger a poussé un grand nombre de visiteurs à venir voir les expositions. C’est donc une initiative qui doit inspirer les organisateurs de festivals, surtout quand on sait que la population malienne n’est pas connue pour être consommatrice des œuvres d’art.
Sur le plan musical, les différents spectacles ont été animés, entre autres, par Abdoulaye Diabaté, Bassékou et son groupe, Safi Diabaté, Amanar, Nèba Solo, le Super Biton du Mali. Ayi Dissa et Aïcha Traoré de la Côte d’Ivoire. Animée par des rappeurs comme Dr Keb, Gaspi, Calibre 27, Zikino et Cheick Sirman du Mali Serge Benaud de la Côte d’Ivoire, Floby et Malika du Burkina Faso, la soirée dite de la musique urbaine a été le dernier acte de cette édition 2020 du Festival sur le Niger.
Youssouf DOUMBIA
Source : L’ESSOR