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Ségou : Morosité du marché des fournitures scolaires

Mardi, 1eroctobre 2019, les écoliers reprennent le chemin de l’école a Segou (Centre) comme ailleurs au Mali. Finies les vacances ! Les jours qui ont précédé la rentrée ont été marqués par la course aux fournitures scolaires. Certains parents d’élèves ont dû puiser dans leur bas de laine pour trouver sac, cahiers, livres, stylos, crayons, instruments de géométrie pour leurs rejetons. A quelques jours de l’ouverture des classes, nous avons sillonné quelques points de vente dans la Cité des Balanzans. Si les étals des marchands étaient bien achalandés, les clients ne se bousculaient pas.

 

Dans l’atmosphère étouffante de l’après-midi, sous un soleil ardent, au grand marché de Ségou, plusieurs jeunes vendeurs ambulants de fournitures scolaires, leurs marchandises dans un pousse-pousse, avaient un mal de chien à écouler leurs produits. Fuyant les rayons du soleil, nos trois vendeurs s’abritent sous un arbre. Dégoulinant de sueur, assoiffé et exténué, Adama Samaké confie qu’il n’y a pas assez de clients. Selon notre interlocuteur, certains parents d’élèves auraient des difficultés à acheter des fournitures, en raison des dépenses effectuées lors de lacélébration de la fête de Tabaski, il y a quelques semaines.

Le marchand propose à la clientèle des sacs d’une valeur de 3000 Fcfa, le paquet de cahiers de 200 pages à 1250 Fcfa, des stylos, des taille-crayons , compas, équerres, gommes et autres fournitures. Le jeune Adama Samaké estime que les prix sont à la portée de toutes les bourses. Tout de même, le vendeur reste confiant que les clients pourront venir s’approvisionner avant le 1er octobre. Son collègue Bocar Karambé dira qu’il a été difficile, pour lui, de trouver des marchandises abordables auprès de son fournisseur.

Pour certains commerçants, les affaires ne marchent pas non plus. C’est le cas de Oumar Maïga qui reconnait que le prix de certaines fournitures scolaires sont un peu cher par rapport à l’année dernière. « La clientèle se fait rare. Si ça continue comme ça, au lieu de faire du bénéfice, nous allons perdre de l’argent », s’inquiète-t-il. Malick Dramé est un fournisseur de matériels didactiques, mais aussi un opérateur économique. Assis calmement devant sa boutique, le marchand cherche désespérément des clients. Contrairement aux autres vendeurs, il arrive à tirer son épingle du jeu grâce à ses fidèles clients.

Bourama Nantoumé est parent de deux enfants : le premier, âgé de 16 ans, passe en 9 année et le second, âgée 14 ans, fréquente la 8è année. Le père de famille admet que la situation actuelle est difficile. « Les dépenses familiales prennent de l’ascenseur chaque jour », a-t-il révélé. Malgré la morosité économique, M. Nantoumé est très déterminé à acheter à ses enfants des fournitures scolaires.

Le jeune Lamine Dramé fréquente une école franco-arabe. Pendant les vacances, il fait l’apprenti couturier dans un atelier de la place afin d’acheter quelques manuels avant la rentrée scolaire. En effet, hormis les cahiers que son père lui achète, il s’occupe du reste. Bassékou Kanté, un autre parent d’élève, confirme que les temps sont durs. Il souligne que les prix de certains livresutilisés en classe de 1ère annéevarient entre 2000 à 3000 Fcfa. Malgré sa situation financière qu’il estime peu reluisante, l’homme reste déterminé à mettre à la disposition de ses enfants les fournitures nécessaires aux études de ses rejetons.

AT/AC/MD

(AMAP) 

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