Ségou a abrité les 11 et 12 novembre, un atelier d’information et de mise en place d’une plateforme d’innovation de la chaîne de valeur du blé au Mali. La rencontre a regroupé une soixantaine de représentants d’organisations paysannes productrices de blé de Diré, de la zone de l’Office du Niger, de Goundam, de Mopti, de Mauritanie, de Tunisie, du Nigéria et des structures de transformation du blé au Mali.
Cet atelier s’inscrivait dans le cadre des activités du volet «Développement de la culture du blé», une des quatre composantes du projet « Soutien à la recherche agricole pour le développement des cultures stratégiques en Afrique SARD-SC ». Ce projet est financé par la Banque africaine de développement (BAD) à travers le Fonds africain pour le développement (FAD). Doté de 20 milliards de Fcfa, il est conçu pour une durée de vie de cinq ans (2011- 2016).
L’initiative ambitionne de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations par le développement, la dissémination et l’adoption de technologies appropriées mises au point par les organismes nationaux de recherche agricole (l’IER pour le cas de notre pays) et les groupes consultatifs pour la recherche agricole CGIAR, notamment AfricaRice pour le riz, l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) pour le manioc et le mais et l’ICARDA en ce qui concerne les recherches sur le blé.
L’atelier de Ségou était justement organisé par l’Institut d’économie rurale du Mali en partenariat avec le Centre international de recherche agricole pour les zones arides « ICARDA ». A la suite du maire de Ségou, Ousmane Simaga, le directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Ségou, Mamadou G. Traoré, qui présidait la cérémonie d’ouverture, a salué l’initiative, soulignant que le Mali dispose d’un énorme potentiel de production de blé. Mais ce potentiel est largement sous-exploité. Ainsi, la culture du blé n’exploite que 4 000 hectares contre une disponibilité de 45 000 hectares dans la seule Région de Tombouctou. Et d’autres régions (Kayes, Ségou et Mopti) disposent de ressources hydriques et de conditions climatiques favorables à cette culture.
Le directeur général adjoint de l’IER, Abdoulaye Hamadoun Maïga, a expliqué les missions de cette institution de recherche qui, pour mieux cerner les préoccupations des utilisateurs des résultats de la recherche, s’est dotée de centres régionaux. L’institut dispose de cinq laboratoires centraux pour intervenir dans 17 programmes de variétés végétales et animales.
Les participants ont partagé les expériences des Grands moulins du Mali (GMM), du Complexe agro-industriel (CAI) du groupe Kéita, de la plateforme d’innovation sur le blé et de la chaîne des valeurs de la Tunisie et du Nigeria, puis ont planché sur le cas du Mali avant de passer aux travaux en groupe.
Trois groupes ont travaillé sur l’identification des acteurs et les responsabilités de la plateforme d’innovation au Mali, l’identification des défis et des personnes ressources qui représenteront chaque catégorie d’acteurs au sein de la plateforme (IER, DNA, Office du Niger, Franfasiso, producteurs de Diré, Office du Niger, CMDB, GMM, Toguna SA, CAI entre autres).
Un groupe de 38 acteurs constitue la plateforme d’innovation du Mali que préside le point focal d’ICARDA, le Dr Niamoye Yaro. Au sein de ce collectif, un noyau de quatre membres a été commis pour diligenter la communication interacteurs et membres du PI-Mali. Au terme des travaux, Siaka Fofana, conseiller technique au ministère du Développement rural, a salué les efforts individuels et collectifs qui ont abouti au présent résultat et encouragé chaque acteur à s’approprier ce projet dont la réussite aura un impact certain sur la production et la productivité et donc les revenus des producteurs.
- A.O. DOLO
AMAP-Ségou
source : essor