La Commission gestion des eaux de Sélingué et du barrage de Markala alerte sur les multiples menaces qui pèsent sur les eaux, tant de surface que souterraines

La commission Gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala a organisé, jeudi, une journée portes ouvertes dans la cour de la direction nationale de l’Hydraulique. L’événement était présidé par le directeur national de l’Hydraulique, Seydou Keïta, qui est aussi le président de la commission en question. Il s’est déroulé en présence du  conseiller technique du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Mme Ly Fatoumata Kané, et  du député Abdoulaye Fofana, le président de la Commission de l’Eau, de l’Energie des Mines, de l’Artisanat et du Tourisme de l’Assemblée nationale.

Au cours d’un point de presse, le président de la commission a expliqué l’importance d’une manifestation qui entend informer et alerter l’opinion et les autorités politiques sur les menaces qui pèsent sur les eaux de surface et sur les eaux souterraines et sur le manque de budget dont souffre la Commission. Parmi les menaces, figurent l’ensablement et la mauvaise gestion de l’eau alors même que le besoin du précieux liquide se fait énormément sentir dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’énergie ainsi que dans celui du transport.

La commission, a expliqué Seydou Keïta, s’attache à examiner les différents programmes de gestion d’eau élaborés par les structures nationales bénéficiant des eaux de la retenue de Sélingué et de veiller à leur adéquation. Elle donne des avis sur les programmes futurs d’extension de périmètres irrigués, élabore les programmes de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et le programme de suivi de leur mise en œuvre. Une autre mission consiste à expliquer aux décideurs l’incidence de la gestion des eaux de la retenue dans tous les aspects techniques des activités liées au barrage (production électrique, irrigation, navigation, pêche, santé, industrie, tourisme, protection de l’environnement, etc.). Des sanctions pourraient ainsi être proposées en cas de non respect des consignes de gestion.

La commission entend, en outre, veiller à l’optimisation de la gestion de l’eau de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala par la promotion de techniques d’économie d’eau dans les périmètres irrigués et s’assurer de la bonne tenue de l’ouvrage (fuites, auscultation et stabilité). Les usagers se verraient invités à fournir, à temps, les données de prélèvements d’eau et de besoins prévisionnels. Ce qui contribuerait, a suggéré Seydou Keïta, à faire appliquer le principe préleveur–payeur et à fixer une redevance volumétrique pour le prélèvement de l’eau par les usagers.

Avant de déclarer ouverts les travaux de la journée, la représentante du ministère de tutelle, Mme Ly Fatoumata Kané, a remercié l’ambassade des Pays-Bas pour son appui financier constant au fonctionnement de la commission et à l’organisation de la journée. La journée, a-t-elle précisé, « s’inscrit dans le cadre des échanges sur la problématique de la gestion des eaux et s’adresse particulièrement aux membres de la Commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala pour leur abnégation et leur régularité aux réunions de prise de décisions ».

Notre pays, a insisté Mme Ly, attache une grande importance à la gestion concertée des ressources en eau car la ressource devient de plus en plus rare du fait des effets néfastes des changements climatiques, de la démographie galopante et de l’accroissement du niveau de vie. Notre pays, a-t-elle rappelé, est situé dans une zone géographiquement caractérisée par un environnement fragile soumis à des fluctuations climatiques qui se manifestent par des sécheresses entrecoupées d’épisodes d’inondations. Mme Ly a souhaité à l’auditoire une journée utile, prenant en compte les vraies préoccupations de l’ensemble des utilisateurs en vue d’une gestion concertée des eaux dans une optique durable.

La journée portes ouvertes s’est achevée par une visite guidée du centre sous la direction de l’ingénieur hydrologue Mama Yena.

A. TOURE

source : essor